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MYROCK BATTLE VOL.4 @ La Flèche d’Or (06/04/12)

Pour cette première édition, le nouveau tremplin metal My Rock Battle a pris ses quartiers à La Flèche d’Or et offre aux gagnants l’opportunité de jouer lors de la soirée d’ouverture du Hellfest. Après The Arrs, Betraying The Martyrs et Zuul FX, c’est Loudblast qui joua le rôle de groupe parrain de la quatrième étape. Du metalcore au hardrock le plus primaire, A Lost Fear, Pervert Asshole, Faithless Messiah et Locomuerte ont concouru dans la salle du 20ème arrondissement pour la demi-finale de la compétition. Mais au-delà de l’enjeu de la compétition et de la performance inédite de Loudblast, c’était une soirée sous le signe de la découverte, du sexe et de l’Amérique Latine.


Hommes à moustaches, jeunes sans moustaches et autres femmes enthousiastes pénètrent lentement dans la salle. Les soutiens des groupes, mais aussi des amateurs de la musique de Loudblast sont au rendez-vous. A 20h30, un membre féminin de l’équipe de MyRock présente la soirée et introduit les premiers concurrents : “Si vous aimez Parkway Drive et As I Lay Dying, vous allez kiffer A LOST FEAR !” Déjà en place, les cinq caennais ouvrent la compétition. Les attitudes, la gestuelle et les chorégraphies des garçons correspondent à 100% aux codes metalcore. Bien qu’un homme looké encourage ses congénères à le suivre dans un pit, l’alchimie ne prend pas vraiment. Quelques sceptiques souriront lorsque le bassiste balancera “THIS IS A SOUND OF DESTRUCTION !” lors de l’intro d’un morceau. Derrière la régie, les spectateurs peu attirés par le show se tiennent debout, verre à la main et regards lointains, tandis que d’autres s’extasient devant les goodies du merch’. Les strings à l’effigie de Pervert Asshole font déjà leur effet. De l’autre côté de la salle, sur scène, la performance de A Lost Fear se poursuit à vitesse grand V. Ils enchaînent les titres extraits de “Through The Elements”, leur deuxième album, car ils disposent de peu de temps pour défendre leur place. A la fin du troisième morceau, le batteur perd sa double-pédale dan le feu de l’action mais continue d’envoyer la sauce. Bientôt, d’autres spectateurs éveillés rejoignent le slammer solitaire et s’adonnent joyeusement à un pogo. Cette première prestation aura mis en éveil les spectateurs assoiffés de nouveauté.

 


“Si vous aimez le sang, la sueur… – Et le cul ! -… et bien sûr, la cyprine… Vous allez aimer PERVERT ASSHOLE ! – OUAIIIIIIIIS !” Dès que les lumières s’éteignent et que l’introduction sonore est lancée, les spectateurs acclament le groupe. Sur scène, un guitariste rythmique chevelu, une bassiste souriante et sexy, un guitariste solo portant un masque de catch mexicain et un drapeau de la Bolivie à la ceinture, un chanteur dans une drôle de blouse d’infirmier maculée de traces rouges, un porte-micro en forme de squelette humain, un panneau surmonté d’un crâne… et un batteur qu’on a du mal à apercevoir. Dans la fosse, les spectateurs se bousculent et s’enfilent le whisky généreusement partagé par le chanteur, tandis qu’une slammeuse à la plastique parfaite et à la tête également recouverte par un masque de catch mexicain, interpelle le groupe en espagnol. Ca sent le décalage des westerns de série Z des années 70, le mauvais porno et l’humour potache. A part ça, les Pervert Asshole présentent leur premier album “Welcome To My Zombie Chaos” dont les créations originales sont déjà connues d’une fanbase à bloc. Alors que ses collègues exécutent des morceaux hard rock efficaces comme “My Dog’s Pussy” ou encore “Living Dead Slut”, le chanteur de Pervert Asshole assure le show tout en exhibant son torse, un slip à la propreté douteuse, et, enfin, un faux-phallus en érection qui n’a pas l’air du goût de toute l’assistance. Au vu de la popularité du chanteur, impressionner davantage la salle s’avère tendu (CSB). A la fin du set, on sait qu’une bonne partie du public se précipitera sur le merch’ pour acheter de quoi couvrir leurs trous-du-cul.

 


Ce sont les quatre garçons de Faithless Messiah qui prennent la relève. Malgré la complexité de leurs compositions heavy metal et leur dextérité, Faithless Messiah peinent à retenir l’attention du public et à établir la communication avec lui. Cependant, ils défendent passionnément des extraits de “Ghosts“, leur premier album. Là encore, le batteur perd la pédale. Mais aucune étincelle ne se produit.

 


Après le passage de Faithless Messiah, alors que l’on flâne au merch’ (encore), on tombe sur le guitariste solo de Pervert Asshole. Quand on lui demande si la formation est bien francilienne, il répond : “No ! Sabes que soy de Bolivia !”. On sait pas d’où viennent les membres du dernier groupe mais leur nom, Locomuerte, ainsi que le look de chicano d’une partie d’entre eux nous font deviner qu’y a plus de chances qu’ils soient originaires du continent américain. Prêt avant les autres, le bassiste de Locomuerte attend ses collègues en dansant sur du reggeaton balancé par leur ingé son. Quelques minutes plus tard, leur performance débute et impressionne le public. Casquette NY gris perle vissée à l’envers sur la tête, marcel qui ne cache rien de sa musculature, Noxy Demente capte l’attention du public de son flow enragé et de sa gestuelle convaincue. Locomuerte, c’est du metal hardcore à l’ancienne délivré en espagnol. A l’américaine. Le résultat, explosif, carré, maîtrisé, conquiert le public. Du côté de la fosse, le premier et unique circle pit de la soirée s’exécute sur “Barrio”. De plus en plus de spectateurs se rapprochent de la scène; lorsque le quartette quitte l’estrade, nul ne doute réellement de l’issue de la soirée. C’est d’ailleurs la dernière chance des spectateurs d’introduire leur bulletin dans l’urne de l’un des candidats de cette étape.

 


Pendant le décompte des votes, Loudblast retrouve le public parisien et offre un set de qualité. Les pionniers du thrash metal français interprètent entre autres des titres de “Frozen Moments Between Life And Death”, leur dernier album sorti en 2011, et envoutent les spectateurs épuisés.

 

 

Puis vient le moment des résultats du vote. C’est Stéphane Buriez, leader de Loudblast, qui annonce le vainqueur du MyRock Battle Vol.4. Lorsqu’il prononce le nom de Locomuerte, peu de spectateurs sont surpris. Fair-play, les concurrents malheureux félicitent les gagnants avec le sourire, bien que leurs supporters affichent une certaine déception. La prochaine étape aura lieu à La Flèche d’Or le 4 mai et désignera le cinquième groupe qui ira en finale au Bataclan. Espérons que le MyRock Battle Vol. 5, sous le parrainage de Black Bomb A, nous réservera d’autres surprises. Hasta La Vista, bébé.

 

Crédit photos : Serge Tenani