
En novembre dernier, les fans de rock ont dû trancher : assister aux adieux de Sum 41 ou suivre Myles Kennedy au Cabaret Sauvage, en pleine tournée pour son dernier album solo The Art Of Letting Go. Pour ceux qui avaient manqué ce rendez-vous, l’Élysée Montmartre offrait une belle séance de rattrapage ce dimanche soir. Et on vous fait revivre cette soirée mémorable !
Massive Wagons
Dehors, le soleil tape encore fort, mais à l’intérieur de l’Élysée Montmartre, la clim fait son œuvre. Une petite foule se presse déjà autour de la scène, certains téméraires sont déjà aux barricades du bar, au fond de la salle. À 19h45, c’est l’extinction des feux. Les spots s’agitent, “Pretty Vacant” des Sex Pistols résonne, et les MASSIVE WAGONS déboulent sur scène avec énergie. Le quintette britannique, mené par un Barry Mills survolté, ouvre avec “Missing On TV”, extrait de son dernier album Earth To Grace. Très vite, le ton est donné : ils sont là pour nous chauffer, et ils le répètent à plusieurs reprises. Objectif : préparer le terrain pour Myles Kennedy.
Le set est varié, expressif, ponctué d’humour (mention spéciale à “Fuck The Haters” et à la tentative d’explication de l’origine de leur nom). La connexion avec le public est immédiate, et le chanteur dédie même “Bangin In Your Stereo” à une personne de l’auditoire qui fête ses 27 ans le jour même. Entre deux morceaux, il nous confie que le groupe existe depuis 15 ans et tourne non-stop depuis trois. Ils enchaînent les titres, alternant moments plus doux (“Night Skies”) et morceaux plus chargés, jusqu’à une conclusion énergique et bienveillante. Une belle découverte pour beaucoup, et un excellent début de soirée pour tous.
Myles Kennedy
L’ambiance est douce, presque intime, alors que la scène se prépare. En fond, la pochette de The Art of Letting Go s’affiche, le nom de l’artiste trône en lettres capitales. Quelques peluches de pieuvres de différents gabarits sont posées sur les caisses au fond de la scène, quelques bouteilles sont aussi présentes. Sans nul doute, des cadeaux offerts par les fans lors du Meet & Greet précédent le concert. À 20h45, MYLES KENNEDY entre en scène, accompagné de ses fidèles acolytes : Tim Tournier à la basse et Zia Uddin à la batterie. Le trio attaque avec “Nothing More To Gain”, et dès les premières notes, une évidence : les pédaliers font des merveilles. Le son est plein, riche, et la magie opère. Le trio enchaîne ensuite avec le titre éponyme pour le plus grand bonheur du public.
Complicité, maîtrise et émotion
Très vite, Kennedy se montre touché par l’accueil. Il s’étonne de voir autant de monde un dimanche soir de juin, dans une salle pourtant loin d’être complète. Le contact visuel est constant, la proximité réelle. Peu de bavardages, mais une présence sincère. Les amoureux de riffs endiablés, maîtrisés et prolongés, sont bien servis : sur “Haunted By Design”, il livre un premier solo étendu. Visiblement, c’est un peu long pour certains, qui en profitent pour s’éclipser quelques minutes, recharger leur boisson ou faire une petite pause technique. D’autres solos suivent, notamment sur “Behind The Veil”. On retient également une version particulièrement intense de “Year Of The Tiger”, au build-up parfaitement maîtrisé.
La setlist met en avant sa discographie solo, avec des choix cohérents et efficaces. Les changements de guitare sont fréquents, et chaque instrument apporte une couleur différente. Moment suspendu avec “White Flag”, joué seul à la guitare acoustique, en clin d’œil à ses débuts avec les Mayfield Four et à la demande des fans plus tôt dans la journée.
Avant “Love Can Only Heal”, Kennedy partage une anecdote sur la joie de rencontrer les fans et l’émotion que lui procure l’impact de ses chansons, qui inspirent même des tatouages. Celle-ci en fait partie. Elle est reprise en chœur par l’audience, dans une atmosphère chargée d’émotion. Certains versent même quelques larmes.
Final en communion
En fin de set, l’artiste se prête à un jeu improvisé d’écho avec le public : il joue des notes, la salle répond. Lui-même semble surpris par la précision des réponses et fait prolonger l’instant. En rappel, surprise : une reprise d’Alter Bridge avec “Watch Over You”, chantée à l’unisson. Puis vient “In Stride”, dernier morceau de la soirée. Alors que la pédale prolonge encore l’écho du dernier coup de guitare, les musiciens prennent le temps de saluer, de serrer des mains, et de distribuer/lancer des médiators … par poignées ! Une fin de concert à l’image de la soirée : généreuse et sincère.





































