Après plus d’une décennie sans avoir foulé le sol français, les têtes de proue de l’emo My Chemical Romance sont de retour dans la capitale. Alors à vos slims noirs, eyeliners et Vans à carreaux pour ce qui s’annonce être LA réunion de l’année !
La soirée débute avec la formation américaine STARCRAWLER. Le quintette vient nous présenter un cocktail de ses meilleurs titres ainsi que le nouveau single “Roadkill”. La voix de la chanteuse Arrow de Wilde est vraiment intéressante. Elle oscille entre graves envoutants et screams aigus parfaitement maitrisés. Une mise en bouche de garage rock bien gras pour entamer les hostilités !
Le retour tant attendu
C’est en 2019, soit après six années de hiatus, que MY CHEMICAL ROMANCE annonça un show unique le 31 décembre 2019, synonyme de son retour. Face à l’engouement d’un public ayant attendu la nouvelle de pied ferme, le groupe s’est empressé d’annoncer une tournée. Passant par de nombreuses villes, elle devait avoir lieu 2020, puis en 2021, avant d’être une autre ultime fois repoussée en 2022. À la suite de plusieurs dates en Grande-Bretagne, arrêt dans la ville lumière pour le quatuor.
La tension est palpable à mesure que les secondes nous rapprochant de l’entrée en scène de la formation s’écoulent. Les lumières s’éteignent et c’est un son statique qui retenti dans l’Accor Arena. Celui-ci s’intensifie jusqu’à devenir l’intro de “The Foundations Of Decay”, dernier single en date de MCR qui fait son apparition sur scène. La foule éructe et n’hésite pas à donner de la voix. Le rideau rouge en fond de scène tombe et révèle un décor de ville en ruines. Ce dernier fait écho au thème de la tournée Decay affiché notamment sur le merchandising.
A trip down memory lane
My Chemical Romance n’ayant pas de nouvel album à présenter, cette tournée est l’occasion parfaite pour revisiter ses meilleurs morceaux. Si vous êtes familiers avec le groupe, vous n’êtes pas sans savoir que la discographie recèle de nombreux morceaux mémorables. Ainsi, afin de surprendre ses fans désireux d’enfin entendre leurs titres préférés, MCR change tous les soirs l’ordre de la setlist. Impossible de consulter en amont ce qui les attend, la surprise est donc totale ! Le quatuor nous propose d’emblée un retour aux sources avec “Thank You For The Venom” suivi de “Give ‘Em Hell, Kid”. Sans nous laisser le temps de respirer, on enchaine avec “House Of Wolves”, extrait de l’album The Black Parade (2006). Un disque qu’on ne présente plus et qui a marqué au fer blanc la scène rock.
Gerard Way prend brièvement la parole afin de saluer l’auditoire. Il mentionne à quel point le public de Paris lui avait manqué et qu’il a toujours été dingue. Autant dire que l’audience ce soir ne compte pas le décevoir ! Le frontman annonce finalement que c’est son meilleur concert dans la capitale avant de continuer le set. Côté son, les balances laissaient à désirer lors des premiers morceaux, mais semblent avoir été rapidement corrigées pour les suivants.
Enchainement dévastateur
Impossible de prédire quel était l’intention de My Chemical Romance lorsqu’il a conçu la setlist. Toutefois, une chose est sûre, on a encore du mal à se remettre de l’enchainement qui suit. Tout d’abord, “Na Na Na”, de Danger Days: The True Lives Of The Fabulous Killjoys (2010), le dernier album en date du groupe. Partout le public se déchaine et reprend en chœur les “na na na” des refrains sans se faire prier.
Quand la fameuse note de piano résonne dans la salle, un rugissement unanime de l’assemblée se faire entendre. Impossible d’ignorer les frissons et la nostalgie qui nous frappent à l’entente des premières notes de “Welcome To The Black Parade”. C’est presque la main sur le cœur que l’on a envie de scander les paroles de ce titre devenu l’hymne de plusieurs générations. En regardant autour de nous, il est incontestable que nous assistons à un instant cathartique pour des milliers de fans. Pas un seul mot ni une seule parole ne sont oubliés. Ce soir, des milliers de voix s’unissent, faisant de ce moment l’un des meilleurs de la soirée.
La setlist parfaite ?
Cependant, pas le temps de nous remettre de nos émotions ! On continue directement avec l’iconique “Teenagers”. Puis, “The Ghost Of You” et “DESTROYA” où quelques pogos font leurs apparitions dans la fosse. Le reste de la setlist est tout aussi soigné. On y retrouve “Vampire Money” avec en prime un solo de Ray Toro sur le devant de la scène ! Mais aussi “Helena”, “Mama” et l’incontournable “Famous Last Words”. My Chemical Romance n’oublie pas pour autant son premier album avec “Headfirst For Halos”.
Les autres membres quittent la scène. Gerard, quant à lui, reste afin de chanter “Cancer” accompagné du pianiste de la tournée. Sa présence rajoute d’ailleurs une touche fort appréciable à toutes les chansons du quartette. Le groupe revient pour conclure la soirée avec l’hymne “I’m Not Okay (I Promise)” et “The Kids From Yesterday” qui ne manque pas de raisonner dans les cœurs des nombreux millenials présents ce soir. Il est bon de noter que la voix iconique de Gerard Way ne loupe ni une note, ni même un scream. Et ce, malgré les chansons plus difficiles piochées dans les différents albums de MCR.
L’heure de la renaissance
C’est une soirée forte en émotions qui se termine. Pas de grosse production scénique, plus de tenues, de persona extravagants et de mise en scène théâtrale. My Chemical Romance joue la carte de la simplicité pour son retour et cela fait le job ! Quel plaisir de voir le groupe au top de sa forme, échanger des blagues sur scènes et profiter des retrouvailles tant attendues. Gerard Way, Mikey Way, Ray Toro et Frank Iero n’ont clairement rien perdus de leur superbe avec les années. C’est peut-être même l’inverse, on les retrouve grandis, affranchis de leurs démons, mais toujours aussi charismatiques et talentueux. On remet cela quand ?
