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MOTÖRHEAD @ Zénith (18/11/14)

Après une série de dates en Allemagne, revoici Motörhead pour une date unique au Zénith De Paris. Voilà déjà de quoi déjà rassurer les fans inquiets pour la santé du leader après l’annulation des deux concerts pour raisons de santé, en novembre 2013, puis en février 2014.

La soirée démarre un peu avant 20h par SKEW SISKIN, les petits protégés de Lemmy qui avaient déjà ouvert pour lui en 2010. Ils entrent et le public a droit d’emblée à deux minutes de grognements sur grosses guitares avant d’entamer “We Are An Institution”, extrait de leur dernier opus en date (2007). Guitare, basse, batterie, plus Nina C. Alice au chant qui s’époumone ou mime la gestuelle de Steven Tyler pour un rock très basique, servi brut. Tranquillement, la fosse se remplit pendant que résonnent guitare qui cisaille et basse sèche et sonore de “Livin’On The Redline”. L’assemblée, qui ne semble pas connaitre le répertoire des Allemands, ne sait pas quoi répondre au moment où la chanteuse tend le micro vers la fosse pour terminer le titre “If The Walls Could … TALK!” (le plus gros hit du groupe en 92); mais il reste bienveillant et participe ou frappe des mains lorsqu’on le lui demande. Fin de l’acte à 20h35, c’est à dire presque dix minutes de plus que ce qui était inscrit sur le running order.

 

 

La fête se poursuit avec THE DAMNED “de retour de 1977”. Devant le sanglant backdrop marqué “The Damned”, Dave Vanian en costume large arpente la scène avec un micro rétro dans sa main gantée. Sa silhouette et sa belle voix grave sont intactes. A sa gauche, en veste blanche griffée “OAP”, Old Age Punk, béret rouge et lunettes Michel Polnareff, Captain Sensible prend également parfois le micro comme sur “Silly Kids Game” ou en duo sur “History Of The World Part 1”. Monty Oxymoron, qui n’a rien à jouer sur leur célèbre et très en guitares “New Rose”, lâche son clavier Roland et se déchaine dans une danse de possédé au milieu de la scène. Conséquente première partie, puisque presque une heure en scène pour le groupe anglais punko new wave.

 

 

Il est 22h lorsque débarque le trio MOTÖRHEAD, annoncé par un simple “We are Motörhead!”. A droite, Lemmy coiffé d’un chapeau de sudiste, de l’autre côté, Phil en chemise a carreaux, et surélevé, Mikkey noyé derrière son énorme batterie qui semble sortie d’un test de Rorschach. Derrière eux, le backdrop beige du dernier disque, et un mur d’amplis Marshall plantent le décor. Le combo démarre avec “Shoot You In The Back” (1980), Lemmy est amaigri, un gobelet de boisson est accroché à portée de main sur son pied de micro, dont le micro est réglé très en hauteur, comme d’habitude. Phil Campbell change régulièrement de guitare, des Lâg dont une s’éclaire de néons verts pour un solo sous les faisceaux verts de la salle. Le Zénith est complet, plutôt masculin, et les gradins abondent de quinquas aux looks de bikers. S’il bouge très peu, les interventions viriles de Lemmy (“are you ready say yes!”), ne manquent parfois pas de sel. Alors que l’auditoire répond à Phil qui lui demande de faire du bruit, le moustachu rétorque : Faites vraiment du bruit pas juste “aaahaaa”, ou alors il présente Mikkey Dee comme “le meilleur batteur de la salle”. Le rideau beige du fond est tombé, en en faisant apparaître un nouveau avec le célèbre logo créé en 1977 par l’artiste Joe Petagno, puis encore un autre écrit “Motörhead France”. C’est parti pour un long blues extrait du dernier opus (“Lost Woman Blues”), puis Mikkey Dee se lance dans un solo de batterie. Tous les feux sont braqués sur lui en étoile tandis qu’il lance ses baguettes en l’air et actionne sa double grosse caisse. “Ace Of Spades” pour finir, sous des lights aux couleurs ultra changeantes afin de créer une dynamique, puis sortie très austère après un simple “thank you”, sans attendre Mikkey qui adresse un signe aux fans avant de descendre de son perchoir. Retour rapide sur scène, il est 23h10. Lemmy remercie les groupes qui ont ouvert et rappelle : “We are Motörhead and we play rock’n roll!”. Un dernier “Overkill” à fond sous les stroboscopes, et c’est fini après une distribution de baguettes et médiators, et un show d’une heure vingt cinq.

 

 

Après un malaise sur scène au Wacken Festival puis la pose d’un pacemaker en 2013, le grand Lemmy remonte sur scène. Tout ceux qui étaient à la Foire aux vins de Colmar cet été, sont rassurants : Lemmy semble avoir repris un peu du poil de la bête, sa voix est plus consistante. Tant mieux, souhaitons lui de se retaper une santé, car même s’il n’est pas totalement remis en comparaison de prestations plus anciennes (comme au Hellfest en 2010), il semble qu’il soit sur la bonne pente.

Setlist :

Shoot You In The Back
Damage Case
Stay Clean
Metropolis
Over The Top
Guitar Solo
Suicide
Rock It
Do You Believe
The Chase Is Better Than The Catch
Lost Woman Blues
Doctor Rock
Just ‘Cos You Got The Power
Going To Brazil
No Class
Ace Of Spades
—-
Overkill