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MOTOCULTOR FESTIVAL 2025 – Jour 4 (17/08/25)

Dernier jour au Motocultor, et le festival ne faiblit pas. Sous un soleil de plomb, la poussière continue de coller à la peau et aux gorges, mais rien n’entame la détermination des festivaliers. Bien au contraire : l’ambiance reste électrique face à une programmation réjouissante, taillée pour combiner gros shows et découvertes marquantes. Et puisque l’énergie semble inépuisable, la fête s’annonce longue, très longue, jusqu’aux dernières heures de la nuit.

Les coups de cœur du jour

Plus les goûts sont éclectiques et plus il devient difficile de faire des choix pour aller voir les groupes sur scène. Mais ce dimanche c’était l’ultime sacrifice de choisir entre deux groupes qui proposent des lives incroyables.

The Bloody Beetroots

Quand l’homme derrière THE BLOODY BEETROOTS débarque sous la tente c’est un nouveau monde qui se dessine. Sir Bob Cornelius Rifo, masqué, bondit d’un bout à l’autre de la scène, et tout devient chaos électro-punk. Le light bien rouge écarlate et les effets stroboscopiques subliment les beats écrasants. C’est une énorme déflagration sonore qui retourne toute la fosse. A tel point qu’il devient nécessaire d’arroser les festivalier pour ne pas qu’ils s’évanouissent. La tempête visuelle et sonore devient si intense qu’il n’est plus évident de savoir s’il faut danser, pogoter ou juste se laisser submerger. Chaque instant est une explosion, un déchaînement sensoriel où le public, emporté, perd toute retenue. Et que dire lorsque le mythique riff de “New Noise” de Refused retentit. Une heure de show qui se termine avec Edith Piaf et des milliers de gens rayonnant qui chantent à tue tête.


Kanonenfieber

De l’autre côté du festival c’est KANONENFIEBER qui propose une immersion au temps de la première guerre mondiale. Si le live prend des airs de reconstitution macabre c’est pour mieux marquer les esprits. Uniformes militaires, décor martial, atmosphère pesante. Dès les premières secondes, le public est plongé dans les tranchées. Mais il n’est sûrement pas prêt pour la suite. Le black/death du groupe résonne comme une charge implacable. Le feu et la mise en scène renforcent chaque impact. Le chanteur incarne son rôle avec une intensité glaçante, donnant au concert des allures de rituel sombre. C’est à la fois oppressant et captivant, une expérience qui dépasse largement le simple cadre musical. Du grand grand spectacle.


Retour sur 7 temps forts

Solitaris

Dès les premières notes, SOLITARIS s’impose avec une intensité étonnante pour un groupe encore jeune. Les musiciens occupent la scène avec aplomb, laissant la musique se déployer. Le public se densifie peu à peu, sensible à la proposition sauvage du groupe. Le groupe dévoile un potentiel intéressant à suivre dans les prochaines. Si la majeure partie du set repose sur une énergie frontale et une tension asse maîtrisée, c’est lorsque le guitariste prend le micro qu’il se passe vraiment quelque chose de fort. En effet, la douceur de sa voix surprend et séduit.

Doodseskader

Sur scène, le duo belge frappe fort. Avec une formule réduite mais surpuissante, DOODSESKADER déploie un son massif qui s’apparente à une véritable déferlante noise et sludge. L’absence de fioritures met l’accent sur la tension et l’impact. Le chant est rageur, presque habité, et donne à chaque prestation un caractère viscéral. La scène devient pour eux un terrain d’exorcisme, où l’intensité sonore se transforme en expérience physique pour l’auditoire.

Thrown

THROWN n’a pas besoin de longs discours pour s’imposer. Les morceaux fusent comme des coups de poing, courts et d’une efficacité redoutable. Le chanteur, toujours au contact du public, incarne cette brutalité immédiate. La fosse s’embrase rapidement, et l’intensité reste au maximum du début à la fin. Impossible de décrocher : le set est une rafale, sec, direct et inoubliable.

King Buffalo

À l’opposé, KING BUFFALO construit ses shows comme des voyages hypnotiques. Les titres, longs et psychédéliques, s’étirent dans des crescendos prenant. Le trio mise sur la répétition et la montée en puissance pour créer un état quasi méditatif chez le public. Le résultat est probant, notamment quand le son se durcit à la recherche de la tension juste.

Between The Buried And Me

Avec BETWEEN THE BURIED AND ME, la scène devient un théâtre d’expérimentations. Les transitions folles entre passages extrêmes et envolées progressives prennent une autre dimension en live. Les musiciens déroulent une mécanique parfaitement huilée, où tout semble millimétré mais jamais figé. Le chanteur, caméléon vocal, mène le public à travers ces changements de tons vertigineux. Le chaos peut devenir délicatesse en quelques secondes. Sous la tente, le public est captivé.

LANDMVRKS

Les Marseillais de LANDMVRKS connaissent une ascension fulgurante ces dernières années. Il suffit de voir le nombre de T-shirts portés aujourd’hui ou encore la file sans fin au stand des dédicaces pour comprendre que le phénomène séduit. Le groupe monte sur scène, c’est une déferlante immédiate avec “The Creature”. Les riffs tranchants et les breakdowns massifs déclenchent instantanément des circle pits. Le public reprend les refrains à pleins poumons, comme une armée prête à en découdre. Florent Salfati, charismatique et habité, alterne entre growls féroces et envolées mélodiques qui galvanisent la foule. La setlist, qui a été éprouvée sur un nombre impressionnant de festivals, a tout pour plaire. Et pourtant, l’absence d’une scénographie attractive déçoit. A force de proposer des expériences concerts toujours plus prenantes et visuellement hypnotiques, les attentes sont élevées.

Machine Head

La tête d’affiche du festival assure un show festif et bien rôdé. MACHINE HEAD reste une valeur sûre du metal live. Robb Flynn se plait à joue les maîtres de cérémonie, haranguant la foule entre deux riffs massifs. Il faut dire que les formules des Américains sont plutôt efficaces. Le groupe alterne entre violence rageuses et tubes plus mélodiques comme “Is Anybody Out There?”. Il aime prolonger les morceaux par des sing along qui viennent impliquer chaque personne du public. Flammes, confettis, ballons gonflables, tout est là pour contribuer à un sentiment de joyeuses célébration du metal. C’est carré, c’est bien fait, c’est également un peu cliché mais c’est toujours un très beau moment de communion festive.

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Marion Dupont
Engagée dans la lutte contre le changement climatique le jour, passionnée de Rock et de Metal le soir !