
Ce jeudi 14 août, les festivités sont lancées pour le Motocultor Festival qui revient cette année sur le même site mais avec une configuration repensée. Plus d’espace, une circulation plus claire entre les scènes et autres changements pour une nouvelle expérience festivalière. Mais cette année, ce qui fait tout l’attrait du festival c’est sa programmation éclectique et savamment choisie. Des têtes d’affiche internationales, une sélection pointue de groupes émergents et une large place faite à la scène française. De quoi promettre quatre jours intenses remplis de découvertes.
Coup de cœur de la journée
La palme de la journée revient sans contestation à I PREVAIL. Les Américains se révèlent sur scène après le départ de leur Brian Burkheiser, leur chanteur clair. Le groupe connait depuis 2013 une montée en puissance méritée pour s’imposer désormais comme l’une des figures montantes du metalcore moderne. Chaque année, Eric Vanlerberghe semble élargir sa palette vocale. La scénographie, de plus en plus impactante, joue un beau rôle dans le ressenti du concert. Les fans de la première heure comme les personnes qui les découvraient ont rapidement été captiver par un show hyper maîtrisé.
En effet, la musique du groupe est très accessible. I Prevail arrive à intégrer des influences allant de Slipknot au hip hop old school dans des compositions taillées pour la scène. C’est cette capacité à puiser dans différentes scène qui lui donne un petit plus. Les riffs claquent, l’alternance avec le chant clair est fluide et surtout l’énergie est omniprésente. S’ajoute à ça un frontman déterminé à communiquer le plus possible en français. Forcément, la démarche fait mouche. I Prevail n’hésite pas à jouer sa reprise de Taylor Swift ou de faire un medley avec du Deftones et du System Of A Down.
Un vrai show à l’américaine qui a retourné le festival.
Les temps forts à travers 3 groupes
GUTALAX – Le groupe de grindcore originaire de Křemže, en République Tchèque, formé en 2009 et rapidement devenu une référence de l’extrême… version potache. Autoproclamés maîtres du gore ’n’ roll, ils mélangent l’intensité brutale du gore grind à un humour volontairement scatologique et absurde, jusque dans leur nom inspiré d’un laxatif. Derrière des paroles outrancières et un univers thématique centré sur les matières fécales et l’absurde, se cache une vraie maîtrise technique : riffs ultra-rapides, batterie mitraillette et sens affûté du groove extrême. Sur scène, combinaisons blanches, accessoires improbables et une énergie qui transforme le show en fête déjantée. C’est jouissif.
DOOL – Le groupe incarne une musique sombre, profonde et émotionnelle, portée par une esthétique tant visuelle que sonore. Son parcours, de ses débuts prometteurs à la confirmation de son identité artistique avec The Shape Of Fluidity, a su capter l’attention d’un public en quête d’intensité, d’authenticité, et de refrains sombres mais entêtants. Écouter Dool, c’est se laisser entraîner dans une errance mystérieuse mais tellement vivante.
MOGWAÏ – Les Écossais incarnent une vision intense et évolutive du rock instrumental : des paysages sonores à la fois introspectifs et exaltés, sculptés avec une sensibilité hypnotique. Du son brut et tranchant de Young Team aux envolées mélodiques de The Bad Fire, le groupe demeure une référence incontestée pour qui cherche une musique à la fois contemplative et vibrante. Le retrouver à l’affiche de cette édition du Motocultor montre la capacité de l’organisation à chercher à aller sur tous les genres et prendre des risques. Le concert n’a pas rassemblé beaucoup de monde, mais le simple fait d’avoir oser le pari mérite reconnaissance.
Le reste de la journée en bref
En ce premier jour, l’ouverture est pour le moins insolite avec DOGMA. Un set musicalement un peu limité, mais largement compensé par une mise en scène sexy et théâtrale. De quoi séduire une partie du public. L’ambiance est montée d’un cran sous la tente avec THE CALLOUS DAOBOYS. Son énergie débridée et son humour ont convaincu les curieux venus les découvrir. Plus tard, TESSERACT a proposé l’une des premières véritables immersions visuelles de la journée. Un light show soigné et une scénographie léchée au service d’un metal prog parfois un peu trop lisse, mais efficace en live. Enfin, MAX CAVALERA s’est éclaté, alternant un moment engagé avec HELLDEBERT sur un titre traitant du harcèlement scolaire et un retour aux racines old school avec le set de NAILBOMB.
Une première journée qui donne envie de continuer les hostilités !