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MOTOCULTOR FESTIVAL 2012 – Jour 2 (18/08/12)

Il fait chaud à nouveau aujourd’hui. Mais ne nous plaignons pas. L’arrivée dans l’enceinte du festival se fait de façon bien agréable. Sans attente. Et le site est certes en plein cagnard, mais encore relativement peu repli à cette heure pas matinale mais presque (il est un peu plus de 13h30 déjà).

SUBLIME CADAVERIC DECOMPOSITION

Les choses sérieuses vont commencer avec Sublime Cadaveric Decomposition. Le groupe parisien monte sur scène remonté à bloc. On sent comme une furieuse envie de mettre le feu. Malheureusement, la tâche va être rude car le public est plutôt clairsemé devant la scène. Mais leur jeu est rapide et brutal, et le public est motivé et réceptif. Très vite, les premiers rangs se laissent gagner par ce grindcore pur et décapant. Soudain, il y a comme une ruée vers la scène… c’est le retour de l’homme au jet d’eau ! SDC est une belle découverte assurément.

 

 


PETER PAN SPEEDROCK

On glisse vite fait sur la scène de gauche pour assister au show des hollandais de Peter Pan Speed Rock. Le groupe papote tranquillement une bière à la main sur fond de musique reggae/folk en attendant d’entrer en scène. Puis le trio s’installe tranquillement, tout sourire. La présentation du groupe indiquait “du pur rock n’roll”  dans le dossier de presse. Du pur Rn’R certes, mais tout de même bien énervé, allant même jusqu’à flirter avec une consonance un peu punk étant donné la vitesse du jeu, l’effet saturé et le chant hurlé. En fait tout est dans le nom : le terme de “speed rock” est bien trouvé.

 

 


NO RETURN

Re-glissade sur la droite en direction de la Dave MuStage pour No Return, très attendu par un public déjà nombreux. Dès les premières notes, le ton est donné. Une voix agréablement éraillée, une rythmique ravageuse. L. Chuck D. le nouveau chanteur a un charisme incroyable. Ca cogne dur. Aussi bien sur la scène que chez les spectateurs qui bien qu’assommés par la chaleur trouvent tout de même le moyen de s’exprimer à grand coups de pogos et de circle pits. Heureusement, l’homme au jet d’eau est de retour. Par contre, cette fois il va devoir attaquer la foule sur plusieurs fronts pour la rafraîchir car elle commence à devenir importante. L. Chuck D. s’amuse avec le public, propose un wall of death, puis un slow (qui se résumera à un petit solo de guitare avant de repartir avec “Inquisitive Hegemony”, ouff !). Il lance un joli T-shirt à l’effigie du groupe dans le public. Puis il propose un “jeu”, avec un autre T-shirt à gagner pour la première personne qui se présentera au stand de merch avec un tatouage No Return (on ne sait pas s’il a été gagné). En tout cas, les parisiens nous ont offert un set qui va me réconcilier avec No Return !

 

 


BLOCKHEADS

Les nancéens de Blockheads sont également des spécialistes du grindcore qu’ils pratiquent depuis 20 ans. En sur-régime permanent, le combo n’économise pas son énergie (pourtant sûrement déjà bien entamée par la chaleur ambiante comme c’est le cas pour nous tous). Le chanteur a une présence scénique exceptionnelle. Il saute et utilise toutes les possibilités de la scène pour se rapprocher du public venu en masse pour profiter de leur énergie brutale et ravageuse. Il en profite même pour aller slammer sur la foule.

 

 


THE ADOLESCENTS

Des Adolescents plus si adolescents que cela à priori puisqu’ils ont déjà plus de 30 ans d’existence. Ils vont pourtant nous envoyer un set d’une force et d’une rapidité qui n’aura d’égal que leur bonne humeur et leur joie d’être là. Ils vont d’ailleurs remercier l’organisation de les avoir invités et les autres groupes de les avoir si bien accueillis, eux, les punk rockers californiens. Mention spéciale également à leur esprit purement punk lorsqu’ils proposeront aux photographes de rester aussi longtemps qu’ils le souhaitent, précisant qu’ils n’en avaient rien à faire de paraitre dégoulinants et moches après la troisième chanson. Annonce qui forcera le respect de tous les photographes présents devant la scène car ce genre de discours est extrêmement rare !

 


WARMACHINE

Noctem étant bloqué dans des embouteillages (et oui, Theix n’est pas loin de la mer et c’est la fin du week-end du 15 août…), Warmachine a accepté d’avancer leur set pour prendre le créneau de Noctem. Gagnant du tremplin Motocultor 2012 qui avait eu lieu à Rennes fin avril, c’est donc un groupe amateur non encore signé. Ce sera la note “petits nouveaux” de ce festival. Avec un style rock n’roll/punk qui pourrait se situer quelque par entre Motörhead et Lofofora, on se laissera rapidement entrainer par leur rythme bien sympathique.

 

CROWBAR

Nous aurons droit, avec les américains de Crowbar à une prestation plutôt déroutante. Visiblement très attendu, le groupe joue devant un public assez nombreux et réactif. Pourtant il n’y a rien qui attire vraiment l’oreille : les sons se mélangent et la voix ne ressort pas. Un effet sombre et lourd se dégage. C’est donc cela le sludge ? Et si Kirk Windstein (chant) (qui officie également dans le groupe Down), reste statique derrière son micro, ce n’est pas du tout le cas du bassiste Patrick Bruders (également dans Down) qui ne joue pas à l’économie. Mais juste derrière, notre attention est attirée par la séance de dédicace de Napalm Death, tout sourire, qui commence. Il est difficile de résister à ce spectacle de bonne humeur bien sympathique. C’est de bon augure pour le show de tout à l’heure !

 

NOCTEM
 

 

NAPALM DEATH

La foule grossit de plus en plus au fur et à mesure que l’heure du set des très attendus anglais de Napalm Death arrive. Shane Embury (basse) ayant été hospitalisé (mais tout va bien nous précise Mark “Barney” Greenway, le chanteur), il a du être remplacé. Les rois incontesté du grind death vont enchainer les titres, lançant Barney dans une “transe” aussi désarticulée que frénétique dont lui seul a le secret et qui disparait aussi vite qu’elle est venue à la fin de chaque morceau. Les titres du nouvel album (le 15ème) “Utilitarian”, toujours d’une intensité incroyable, sont accueillis avec ferveur par le public. Très en forme, Barney demandera à ce qu’on cesse d’envoyer de la fumée sur la scène, précisant qu’ils ne sont pas les Sisters Of Mercy. Il se moquera aussi gentiment des français et de leur “ouais”. C’est au moment de la reprise de “Nazi Punk Fuck Off” des Dead Kennedys que le couac technique se produit. Bon ce n’est pas grave, on répare et on repart : “Nazi Punk Fuck Off” deuxième ! Grandiose !

 

DARK TRANQUILLITY

En arrivant devant la scène où va se produire Dark Tranquility, on ne peut s’empêcher de se dire que cela va être un beau show. L’écran géant s’éclaire, diffusant une vidéo où un masque se brise à grands coups d’explosifs. Dès le premier morceau, la foule impressionnante par rapport à l’après midi, scande, chante, saute et lève le poing. Toutes les mains sont levées et frappent en cadence sur “The Wonders at Your Feet”. Les suédois enchainent les tubes tels que “The Mundane And The Magic” ou encore “Inside The Particle Storm”. Mikael Stanne (chant) propose alors quelque chose de plus lourd “maintenant que la chaleur est tombée et que la nuit est là”. Ce sera “Monochromatic Stains”. Derrière, l’écran diffuse des images d’explosions volcaniques. Lorsque “The Sun Fired Blanks” retentie, une lumière blanche vient éclairer la foule. Donnant toute la mesure de son étendue. Les titres s’enchainent toujours. Pour le final, ce sera “The Fatalist” avec en fond, sur l’écran, un beau morphing de diable. Effectivement, ce fut un beau concert !

 

YOUR DEMISE

Migration vers l’autre scène pour une ambiance totalement différente pendant que d’autres prennent d’assaut le seul et unique point restauration. Fini le death mélodique et place au punk hardcore des anglais de Your Demise. Casquette vissée (à l’envers pour le chanteur) sur la tête, ils font preuve d’une sacrée énergie. Malheureusement, la voix, trop aigue passe assez mal en chant hurlé. Et la façon de sauter du chanteur aurait pu être une démonstration de force et d’énergie s’il n’avait la fâcheuse manie de se tenir le…. pantalon ?! faisant penser à un gamin qui aurait une envie pressante. Du coup, le spectacle devient presque comique et on en oublie la musique qui pourtant bien qu’un peu brouillonne est plutôt pêchue et sympa avec quelques riffs bien accrocheurs.

 

CORONER

Les suisses de Coroner, qui comptent pour l’occasion un quatrième membre au clavier vont carrément secouer leur auditoire en proposant un set puissant et rythmé. Ponctué par quelques interventions sympathiques dans un français absolument charmant : “Comment ça va ? Ca va ? Ca va bien ? D’accord”. Par contre, eux ont réclamé plus de fumée car ils veulent ressembler aux Sisters Of Mercy (petit clin d’œil à Napalm Death ?). Alors qu’ils croient la fin de leur set arrivée, ils découvrent qu’il leur reste cinq minutes à jouer. Le temps d’envoyer “Reborn Through Hate”.

 

SEPTIC FLESH

Septic Flesh nous livrera un show de grande qualité à la fois bourrin et mélodique. Uniquement tourné vers les deux derniers albums : “Communion” (2008) et “The Great Mass” (2011). Le combo grec va enchainer les tubes de façon quasi religieuse. Seth toujours d’un charisme remarquable n’est cette fois pas caché derrière son immense pied de micro en fer forgé, et ça n’en est que mieux. Les lumières, alternent entre le violent et le sombre. Lors de passages sombres, une petite lumière éclaire le visage de Seth, laissant les autres musiciens en ombre chinoise. Le chanteur semble diriger la foule tel un chef d’orchestre mystique. L’osmose avec le public est totale. Brandissant sa basse à la verticale, ou mitraillant le public, il assène les notes comme autant de coups de poignards qui viennent se planter dans vos tripes pour les retourner. Grandiose ! Septic Flesh est encore passé un cran au dessus avec ce concert. Cette superbe prestation leur vaut une véritable ovation. Le public en redemande et reste de longues minutes à les rappeler, espérant un retour. Malheureusement, Seth va bien revenir, mais juste pour expliquer qu’il n’est pas possible de faire un rappel et il semble en être sincèrement profondément désolé. Pas tant que nous en tout cas ! Encore ! Encore !

 

Bon et bien il ne reste plus qu’à aller dormir puisque… Le retour à la réalité est un peu dur. Et oui, nous sommes là au Motocultor au milieu des champs, et on vient de se prendre un gros coup sur la tête. Même pas le temps de le digérer, il faut se diriger vers la sortie. Sniff ! Tout de même quel grand moment hors du temps ce show !

par Izenah

Crédit photos : Serge Tenani & Izenah

 

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Anthony Bé
Fondateur - Rédacteur en chef du webzine RockUrLife