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MOTOCULTOR FESTIVAL 2012 – Jour 1 (17/08/12)

Arrivés vers 12h30 pour ne rien louper, nous nous trouvons devant une sorte de file d’attente dont on ne sait pas trop dans quel sens elle va. En fait, le site n’est pas encore ouvert, il y a un peu de retard. Par contre, pas d’info sur l’heure d’ouverture : 20, 30, 40 minutes, plus ? On ne sait pas. Est-ce que cela va ouvrir au moins ? Cela fait maintenant plus de deux heures que tout le monde attend quand, à 14h15, la billetterie ouvre enfin (le premier concert était programmé pour 13h) ! Tout se passe malgré tout dans une bonne humeur assez incroyable malgré la chaleur torride (augmentée par le fait que la foule qui se masse est maintenant compacte) et le manque d’eau. Il y en a qui vont défaillir, c’est sûr. Le site en lui même ouvre peu de temps après que nous ayons récupéré notre bracelet, du coup, nous serons parmi les premiers à accéder au site. Vers la gauche en entrant, les deux scènes se dressent côte à côte : la Supositor Stage (la plus petite) et la Dave MuStage, (la plus grande, à sa droite). Allez vite, il est 15h et les premières notes résonnent. C’est parti pour trois jours qui s’annoncent sous les meilleurs hospices pour les festivaliers que nous sommes : un temps de rêve, un site assez grand mais sans trop à Theix (56) et une affiche des plus enthousiasmantes !

 


ATARAXIE

Le groupe a été annulé par l’organisation suite au gros retard dans le démarrage du festival. Grosse déception pour eux qui avaient déjà raté leur RDV avec le public du Motocultor l’an dernier (le batteur était dans le plâtre). Ils ont purement et simplement dû retourner dans leur région rouannaise car aucune autre heure de passage n’a pu leur être proposée à part le samedi à 20h, mais… en 2013.

 

MISEDUCATION OF MASSES

Même sort qu’Ataraxie. Donc retour à Rennes et RDV en 2013.

 

CATTLE DECAPITATION

C’est donc le groupe qui fera l’ouverture de ce Motocultor 2012. Originaires de San Diego (US), le combo ne fait pas dans la demi-mesure. Tant au niveau musical qu’au niveau des textes (ni même de leurs artworks). Leur death grind est d’une puissance incroyable, c’est brut, c’est cru. Malheureusement, peu de gens pourront assister à leur prestation car la majorité du public est toujours en train de faire la queue à l’entrée. Initialement prévu pour démarrer à 14h30, leur set commencera finalement à 15h. Du coup, ils ne joueront que 20 mn (beaucoup trop court !), et déjà les voilà partis pour le Summer Breeze où ils doivent jouer le lendemain. Ce week-end verra d’ailleurs un beau chassé croisé de groupes entre l’Allemagne et la France car pas moins de onze groupes sont à l’affiche des deux festivals.

 

Annonce d’un des organisateurs du festival : il présente les excuses de toute l’équipe pour le contre temps à l’ouverture du site. Il explique que l’association de secouristes qui devait assurer les premiers secours lors du festival a dû annuler ses engagements (ndlr : c’est ce qui arrive lorsque l’association en question ne peut pas réunir le nombre minimum requis de bénévoles pour constituer une ou plusieurs équipes). Les deux premiers groupes programmés ont du être annulés, et le programme a été modifié. Des feuilles A4 avec le nouveau running order vont être affichées un peu partout sur le site.

 

ABSURDITY

Après l’annulation des deux premiers groupes, voici donc le deuxième chamboulement dans la programmation. Absurdity n’était pas prévu à l’origine. Ils prennent le créneau de Trepalium qui eux joueront à 1h05 suite à l’annulation de Electric Wizard (le chanteur à d’après ce que l’on a entendu dire un sérieux problème au tympan et toute la tournée a été annulée). Le programme de ce vendredi est donc quelque peu chamboulé. Contactés la veille, Absurdity déboule tout droit de Tilburg (NL) où ils jouaient le jeudi soir en première partie d’Immolation dont ils ont partagé la tournée. Visiblement ravis d’être là, ils déploient une énergie débordante sur scène (qui vaudra d’ailleurs une jolie gamelle au bassiste). Cela fait plaisir à voir et à entendre !

 

DEVIL SOLD HIS SOUL

Sévère contraste avec les groupes précédents. Nous voilà dans l’univers très particulier des anglais de Devil Sold His Soul. Un mélange de hardcore, de metal progressif et d’ambiant. Les six compères semblent avoir du mal à convaincre le public relativement clairsemé (certains en auront profité pour recharger les batteries au bar ou à l’ombre, mais les places sont chères tant l’ombre est rare). Cela ne se bouscule pas dans les premiers rangs. Beaucoup semblent écouter de loin. Les passages de voix claire et les samples dégagent une atmosphère assez planante. Trop peut-être. Les nombreux changements de rythme font que l’on a du mal à accrocher. A la fin du set, le chanteur se pliera très gentiment à une séance photo avec quelques fans aux anges.

 

INCANTATION

Le public est de retour. Il fait toujours aussi chaud, et la douche au tuyau d’arrosage est accueillie avec une joie non dissimulée par les spectateurs. Ca joue fort, carré, mais voilà, il manque un petit quelque chose.

 

STILLE VOLK

Est-ce une référence au petit être qui aime les endroits sombres ? Si tel est le cas, pauvre de lui car cette après-midi c’est… soleil de plomb ! Heureusement Stille Volk n’a pas l’intention de retourner au fond de sa grotte pyrénéenne tout de suite, et c’est tant mieux pour les spectateurs qui ne vont pas se priver de s’adonner à quelques rondes et joyeuses farandoles sous le jet d’eau bienveillant de “l’homme en kilt”. Stille Volke joue un mélange de musiques pagan/folk, celtiques, médiévales parfois même limite orientales servies par des textes en français et en… occitan, une vielle à roue et un autre instrument étrange : une nyckelharpa (instrument de musique traditionnel à cordes frottées d’origine suédoise). Cela peut sembler bien compliqué, mais au final, il suffit de se laisser porter et la sorcellerie opère très rapidement.

 

INQUISITION

Plus rien de médiéval (à part le nom) avec Inquisition. Nous voilà revenus dans le pur black metal avec les maquillages et tout et tout. Le son, énorme nous fait oublier qu’ils ne sont que deux. C’est lourd et sombre à souhait. Les blast beats d’Incubus le batteur et la voix si caractéristique de Dagon ont un effet envoûtant voir hypnotique. Ce son vibrant, parfois presque métallique qui s’échappe de la bouche du chanteur fait pratiquement office de troisième instrument et n’a assurément rien d’humain. A la fin de la messe on redescend sur terre avec le sentiment d’avoir pris une bonne claque et de sortir d’une sorte de communion. Le public est conquis. Il est question d’une tournée dans l’Hexagone pour bientôt, yes ! Purée fait chaud, il est toujours là le soleil ! Ouh il fait soif, il serait peut-être temps d’aller boire un petit quelque chose.

 

SETH

Et zut, on boira plus tard, pour l’heure c’est Seth qui arrive. Les bordelais viennent juste (juin 2012) de rééditer le premier album “Les Blessures de l’Ame” chez Season Of Mist et sont de retour après une longue période de silence (depuis 2005 avec juste un concert en 2011). Il ne faut pas rater ça. La bière attendra ! Le bassiste a été remplacé par Arnaud Pecoste de Ad Patres. Le groupe nous offrira un show superbe (le charisme du chanteur n’y est certainement pas étranger). Sans temps mort, c’est clair, net, précis. On dirait que Seth est de retour et qu’ils ont décidé de frapper fort (leur nouveau morceau “In Aching Agony” est-il annonciateur d’un album en préparation ?).

 

ETHS

La foule vient d’opérer une migration massive de la scène de gauche (la Supositor) vers la plus grande, à droite (la Dave MuStage) pour accueillir Eths. On passe de Seth à Eths en quelques pas et pourtant, cela n’a rien à voir. Le groupe est visiblement très attendu. Les titres s’enchainent sans temps mort. Candice, la chanteuse, fait le show. Oscillant entre voix claire et grunt. Dès les premiers morceaux, le public est là. L’ambiance ira crescendo au fur et à mesure des titres. Il est étonnant de voir un tel décalage entre ce qui se passe sur scène et en bas. Si la terrible ambiance dans le public rend le concert sympathique, les déplacements de Candice semblent trop chorégraphiés, sans réelle spontanéité. A l’image de la séance de dédicace qui a eu lieu peu de temps avant : froide et sans l’ombre d’un sourire.

 

Tiens, on vient de croiser le chanteur de Seth sur le brancard des pompiers. Visiblement il s’est fait mal à la jambe (le tibia on dirait), mais cela n’a pas l’air trop grave malgré tout, il gardait le sourire.

CORROSION OF CONFORMITY

 

IMMOLATION

Les américains de Immolation nous offrent une sublime prestation. La nuit est maintenant tombée ce qui permet de se mettre encore plus dans l’ambiance. Leur death metal est bien lourd, et terriblement construit. Ils ne n’économisent pas et Robert Vigna le guitariste est déchainé. A coups de riffs plaintifs, il brandit sa guitare dans tous les sens. Et joue en lançant son bras. La voix de Ross Dolan, est puissante (et sa chevelure impressionnante). C’est technique, précis. Les instruments semblent parler entre eux. Puis cerise(s) sur le gâteau, voilà qu’ils nous annoncent deux bonnes nouvelles. La première est la sortie très prochaine chez Nuclear Blast de leur neuvième album (ils viennent de sortir de studio). La seconde est qu’ils feront la première partie de la tournée de Marduk (donc ils seront bientôt à Toulouse, Toulon, Lyon et Paris pour notre plus grand plaisir !).

 

KMFDM

Changement total d’ambiance avec KMFDM (Kein Mehrheit Für Die Mitleid ou Kein Mitleid Für Die Mehrheit, eux-mêmes n’ont pas vraiment tranché), le très prolifique (17 albums) groupe de metal indus allemand. Sascha Konietzko, est impressionnant de zénitude derrière ses lunettes noires. De son côté, Lucia Cifarelli dans sa tenue méga sexy attirera tous les regards. C’est une sorte de grande transe générale qu’ils nous invitent à partager ce soir. Et le public est prêt à y participer. Ce sera au final un set bien énergique, coloré et bigrement efficace auquel il sera impossible de résister.

 

ARKONA

Arkona nous vient de… Russie ! Et ce sera une vraie belle révélation. Ambiance folk metal, slave et celtique à la fois face à un public très réceptif. La chanteuse, Masha “Sream”, survoltée, qui doit être en mode liquéfaction avancée sous sa peau de bête, passe du chant clair au growl de façon impressionnante. Elle en impose vraiment. A coups de flute, de cornemuse et autre tambourin, Arkona nous aura fait vivre un superbe moment festif et aura littéralement retourné toute l’assemblée.

 

TREPALIUM

C’est Trepalium qui clôturera cette première journée du Motocultor 2012. Initialement prévus pour jouer dans l’après-midi, le chamboulement du running order les décale à un horaire plutôt tardif à la place d’Immolation qui a joué plus tôt.
Après les avoir raté deux fois à Clisson (pour cause de set joué trop tôt), il n’était pas question de les louper à nouveau. Et le public est au RDV, toujours vaillant. La guitare heavy bien en avant, la rythmique est groovy, et la voix puissante. Le set se conclut en apothéose avec “Sick Boogie Murder”, (en duo avec Yann Klone) et “Usual Crap”.

 

Et voilà ! Il est maintenant temps d’aller faire un gros dodo. La journée à été rude, mais passionnante, et les deux prochaines sont pleines de promesses.

par Izenah

Crédit photos : Serge Tenani & Izenah

 

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Anthony Bé
Fondateur - Rédacteur en chef du webzine RockUrLife