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MOTHER’S FINEST @ New Morning (27/03/15)

Funk, rock et metal, il fallait être au New Morning !

Ce soir on retrouve au New Morning le célèbre groupe des années 70 que tout le monde avait oublié. Pourtant, les musiciens sont bien vivant et continuent à sortir des albums, mais passent complètement inaperçus. Après quinze ans d’absence, ils décident de revenir sur le territoire français. Ce groupe est l’un des précurseurs à mélanger du funk, du rock et du metal, bien avant Fishbone ou Living Colour. Mother’s Finest, formé en 1972, a commencé à avoir un gros succès à la fin des années 70 et possède pas moins de seize albums à son actif dont le dernier fraichement sorti en 2015, “Goody 2 Shoes & The Filthy Beasts”.

Le concert commencera avec du retard a priori causé par Joyce “Baby Jean” Kennedy (chant) qui aurait été bloqué dans les embouteillages parisiens. La salle n’affiche pas complet et c’est fort dommage, car c’était justement sur ce genre de formation qu’il faut se laisser tenter et comme on dit, les absents ont toujours torts. Dès le premier morceau “Funk A While,” le ton est donné et on sent que le groupe revient en pleine forme, avec une énergie et une décontraction qui fait plaisir à voir. Mother’s Finest compte encore quatre membres d’origine, ce qui est assez rare après toutes ces années et c’est sûrement pour cette raison que pendant tout le set, cette alchimie entre les musiciens augmentant d’autant plus l’impact de leur prestation scénique se fait ressentir. C’est surtout Joyce la chanteuse leader qui d’emblée fera une forte impression grâce à son chant puissant et son charisme sur les premiers titres. Les deux guitaristes ne seront pas en reste avec Gary “Mo” Moore (oui vous avez bien lu, ce n’est pas une erreur) et John “The Devil” Hayes qui sera quand même beaucoup plus discret, mais terriblement efficace. Gary Moore est le seul blanc de la formation, mais il sera omniprésent aux cotés des deux chanteurs et nous délivra des soli bluesy à souhait bourrés de feeling et avec une réelle personnalité tout au long de la soirée, boostant l’énergie de chaque morceau. La setlist fera quand même la part belle aux compositions du dernier album comme “Shut Up” et “She Ready”, sans oublier bien évidemment les classiques qui les ont propulsés à l’époque que les fans attendaient. Le show est parfaitement rodé et chaque musicien dégage une réelle joie de jouer ce soir à Paris. On remarque aussi que les nouvelles compositions sont moins funky, mais plus pêchues, faisant la part belle aux guitares. L’ambiance est excellente et permet d’oublier la faible affluence de ce soir, les fans de la première heure reprennent même les refrains en coeur avec Joyce comme sur “Can’t Fight The Feeling”. Concernant la section rythmique, cette dernière n’est pas en reste non plus avec le légendaire et charismatique bassiste Jerry “Wyzard” Seay et le groove du batteur Dion “Derrick” Murdock qui participent grandement à l’énergie et à l’efficacité du combo sur scène. Seul Glenn “Doc” Murdock le second chanteur, sera plus en retrait en termes d’énergie, mais ne viendra pas ternir l’ensemble, laissant surtout Joyce pour se reposer vocalement sur certains titres. Joyce nous proposera en plus en bonus une reprise a capella de “Strawberry Fields Forever” des Beatles, Dommage de ne pas avoir eu en rappel le medley des reprises de “Satisfaction” et de “Born To Be Wild” apparaissant sur le dernier essai, sûrement faute de temps.

 

 

 

Le groupe nous a proposé un survol de la longue carrière et nous a montré qu’il était encore dans le coup malgré toutes ces années. Mother’s Finest est indéniablement un groupe de scène et on espère le revoir très vite en France, avec l’affluence qu’ils méritent vu la qualité de sa prestation. A bon entendeur.