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METALLICA @ Stade De France (12/05/19)

Sept ans, jour pour jour, après les festivités célébrant les vingt ans du “Black Album”, les Américains s’emparent de nouveau de l’écrin de l’Equipe De France.

Les conditions météo sont bien meilleures que les six jours précédents le concert. Un bon signe donc, la fête n’est pas gâchée. Les abords du Stade De France sont bondés. Et comme à chaque gros événement à Saint-Denis, il y a cette atmosphère particulière.

Les plus courageux sont arrivés aux aurores pour être à la barrière. Cependant, l’attente va être longue jusqu’au dénouement final !

Pour démarrer les festivités, ce sont les Norvégiens de BOKASSA qui inaugurent l’énorme scène. Chouchou de Lars Ulrich (tiens donc), le trio évolue entre hardcore, punk et stoner rock. On ne va pas se le cacher, ce groupe nous est plutôt inconnu, alors qu’en avons-nous pensé ?

Durant une bonne demi-heure, les natifs de Trondheim déploient une assez belle énergie. Le son est relativement bon, ce qui n’est pas toujours évident en plein air, et encore moins dans un stade où l’acoustique influence le rendu final. Côté morceau, le nouvel album “Crimson Riders”, qui sortira le 21 juin, est mis en avant. Malgré quelques redondances et quelques longueurs, la prestation est positivement saluée.


Who you gonna call?

Changement radical d’ambiance, de style et de sex appeal. Le Cardinal Copia, ainsi que ses ghouls et ghoulettes, sont attendus pour la messe dominicale. Après deux énormes dates, à Lyon et au Zénith De Paris en février dernier, GHOST joue -déjà- au Stade De France. N’étant ni en salle, ni de nuit, leur show n’est évidemment pas complet à la lumière du soleil; il fallait d’ailleurs s’en douter.

Durant quasiment trois quart d’heure, la troupe se concentre sur “Prequelle” (2018) et “Meliora” (2015). Il n’y a une fois de plus rien à redire côté son; c’est surprenant pour être une fois de plus noté. Le show est ultra rodé. Notre frontman adoré ne se lance pas dans de longs discours. Les échanges restent minimes et c’est fort logique. Les Suédois ont ici l’occasion inouïe de toucher une nouvelle audience, alors place à la musique !

De “From The Pinnacle To The Pit” à “Cirice”, de l’instrumental “Miasma” à “Mummy Dust”, difficile de ne pas taper du pied et de se réchauffer les cervicales. Enfin, “Dance Macabre” et “Square Hammer” concluent en beauté. Et comme le dit si fièrement, et souvent de manière coquine, le Cardinal Copia : oui !


Oh yeah? Oh yeah!

Un an et demi après ses trois concerts à Lyon et Paris, le “Worldwired Tour” passe au format stade. Et qui dit stade, dit impressionnante installation ! Les énormes écrans, d’abord utilisés sur les tournées américaines, traversent enfin l’Atlantique ! Le décor s’en tient à cela. La scène est une fois de plus épurée. Le Snake Pit est lui aussi de retour pour les plus chanceux du MetClub.

Les gradins sont maintenant presque tous occupés et les deux fosses aussi. Il est 21h passé lorsque “The Ecstasy Of Gold” retentit, suivi de l’intro de “Hardwired” et le dit titre. Chacun des membres arrive sur scène et un vibrant accueil leur est réservé ! C’est parti pour près de deux heures en compagnie de METALLICA !

Les Américains ne jouent jamais deux fois la même setlist, il y a donc toujours une inconnue sur une partie des morceaux. “The Memory Remains” déboule en seconde position, et c’est déjà une petite surprise en soi. Les éclairs s’abattent ensuite avec le classique “Ride The Lightning”, l’occasion de profiter d’un show visuel dantesque.

Outre les immenses écrans et les très réussies animations, alternant avec la captation live, le lightshow est lui aussi impressionnant. Que ce soit les lights classiques ou les lasers qui créent des nappes visuelles, l’effet est plus que réussi. L’expérience est, en quelque sorte, sublimée.

Le dernier album du combo “Hardwired… To Self‐Destruct” (2016) est évidemment au programme. “Moth Into Flame” s’en dégage tandis que “Here Comes Revenge”, no comment. Côté surprise, “Frantic” et “Spit Out The Bone” complètent l’essentiel du set.

James Hetfield, Kirk Hammett et Rob Trujillo assurent parfaitement. Lars lui, derrière son kit, assure l’essentiel. Il se permet même de jouer une poignée de titres à l’avant du Snakepit; original et plutôt plaisant; Metallica en formation resserrée.


Public, où êtes-vous ?

Côté ambiance, alors là… Autant les débuts du concert sont limite dantesques, autant la suite des événements prend du plomb dans l’aile. L’enchaînement “The God That Failed” / “The Unforgiven” / “Here Comes Revenge” est déplaisant au possible. En terme de dynamique, c’est une horreur. Ajouté à cela des musiciens qui changent d’instruments quasi systématiquement et les longueurs apparaissent plus criantes encore.

Suite à “Welcome Home (Sanitarium)”, Rob et Kirk s’avancent pour leur petite jam. Ils ont pour habitude de faire un clin d’oeil au pays dans lequel ils sont, avec une ou des musiques typiques. Quid de ce soir donc ? Et bien surprise puisque Kirk lance “Ma Gueule” de notre Johnny national, incroyable ! Jusqu’à cet instant du concert, jamais le stade n’aura été si bouillant que lors de l’intro et “Ride The Lightning”.

La seconde partie est plus dynamique, au moins musicalement, avec “One”, “Master Of Puppets”, “Seek & Destroy”, les classiques tout simplement. Mais la foule ne suit P A S. C’est bien triste à dire, mais l’audience ne répond pas. On n’évoque pas ici les premiers rangs, mais le reste. L’un des moments forts est même “Nothing Else Matters” où le public devient hystérique, c’est dire. A noter la belle série de pains de Kirk, pour changer.

“Enter Sandman” met un point final à un bon concert, ne le nions pas. Les shows, sonores et visuels, répondaient clairement à nos attentes. En revanche, les spectateurs se la coulaient douce. Metallica en mode pilote automatique, mais taille patron.

Metallica Setlist Stade de France, Saint-Denis, France 2019, Worldwired Tour