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ME AND THAT MAN @ Les Etoiles (29/03/17)

L’intimiste salle Les Etoiles accueille ce soir Me And That Man pour sa première date en France. Qui se cache derrière ce mystérieux projet ? Ni plus ni moins que Adam Darski aka Nergal, charismatique leader de Behemoth, accompagné de John Porter, rockeur anglo-polonais ayant connu une petite gloire dans les années 80 en Europe. Le duo a sorti “Songs Of Love And Death“, merveille de blues gothique et de rock teinté de country, il y a moins d’une semaine et les Parisiens ont donc la chance de découvrir cet album pour la première fois sur scène.

Ce sont les Hollandais de DOOL qui ouvrent le bal ce soir devant une assemblée assez parsemée. Le quintette envoie un rock gras, teinté de stoner et d’éléments plus progressifs, ce qui ne fit pas parfaitement avec l’esprit de la soirée mais qui a le mérite de nous échauffer les oreilles. Malgré la présence de trois guitares, en plus du combo basse-batterie, le son est propre et les chansons se font entendre sans trop de souci d’accessibilité. On regrette les passages un peu kitsch avec des solos de guitares anachroniques mais dans l’ensemble, la prestation de Dool est plutôt convaincante.

 

 

Il est 20h30 tapante lorsque les lumières s’éteignent et que “Man With An Harmonica” résonne dans Les Etoiles. Les musiciens de ME AND THAT MAN font leur entrée en scène sous de chaleureux applaudissements, la salle s’étant considérablement remplie. Nergal et John Porter, avec qui nous avions discuté en janvier, prennent place sur le devant de scène et Nergal annonce la tubesque “My Church Is Black” d’entrée, histoire de mettre tout le monde d’accord. On sent un public composé de fan hardcore de Behemoth n’ayant pas nécessairement écouté le projet présenté ce soir alors que d’autres connaissent déjà bien le disque. L’ambiance est donc chaleureuse et agréable, le groupe sur scène ne s’y trompe pas et multiplie les interventions pleines d’humour et de sourires. John Porter, bien que plus discret que Nergal, n’est pas en reste musicalement. Le musicien possède un feeling rock tout droit sorti d’une Desert Session et lorsqu’il entonne “Nightride” ou “One Day”, les effluves d’un road trip nocturne dans le désert envahissent la salle.

 

 

Les morceaux du disque sont globalement sublimés, bénéficiant d’une énergie nouvelle tout à fait adaptée au live. On sent deux musiciens chevronnés nous proposer un set d’un professionnalisme sur, sans pour autant négliger le fait que ce projet reste une récréation pour les deux. Nergal fait sortir la bête (de scène) en lui et harangue l’assemblée à plusieurs reprises, tel qu’il le ferait lors des Messes Noires de Behemoth. L’ambiance est vraiment excellente et des morceaux comme “Voodoo Queen” ou “Gotta Get Out Of This Place” encourage l’audience à prendre encore plus de plaisir dans cette soirée. La formation quitte la scène quelques minutes avant de revenir pour un mini set acoustique où le single “Cross My Heart I Hope To Die” sera joué, ainsi qu’une inédite (pour nous européens) “Submission”.

 

 

MATM clôture son set sur une reprise de “Refill”, tube du premier groupe de John Porter datant de 1979. Les acclamations de l’auditoire encourage le groupe à revenir une dernière fois nous balancer une reprise jouissive du “Psycho Killer” des fantastiques Talking Heads. La bande s’éclate autant que le public et ce titre permet de clôturer, une bonne fois pour toute, la soirée dans une bonne humeur communicative. Le groupe sort sous les acclamations et les spectateurs sortent de la salle avec le sourire.

 

 

Excellent concert de Me And That Man. 1h10 de super musique, sans artifices, jouée par des musiciens au sommet de leur art, abordant ce concert avec une décontraction hyper agréable. Vivement la suite des aventures de Me And That Man !

Setlist :

My Church Is Black
Nightride
Magdalene
Voodoo Queen
Ain’t Much Loving
Get Outta This Place
One Day
Better The Devil I Know
On The Road
Shaman Blues
—-
Of Sirens, Vampires And Lovers
Cross My Heart And Hope To Die
Submission
—-
Love & Death
Refill
—-
Psycho Killer

Nathan Le Solliec
LE MONDE OU RIEN