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MAYHEM @ La Machine Du Moulin Rouge (05/11/19)

Le groupe le plus sulfureux du black metal en concert à Paris !

Autant attiré par John Carpenter et la musique des années 80 que le metal plus ou moins extrême, GOST ouvre la soirée dans l’obscurité. Et c’est ce qu’il faut retenir du set : de la musique synthétique fortement influencée new wave et metal, et un chanteur constamment dans le noir. Les lumières très fortes contrastent avec la scène sombre.

Gost c’est un peu comme si Depeche Mode avait eu un enfant avec Venom. Difficile de dire qu’il a convaincu le public, la salle était à moitié vide au début du set. Quelques encouragements se font malgré tout entendre, mais le set laisse pas mal de monde désorienté.

Un prophète satanique

Place au deuxième groupe à se produire ce soir et pas n’importe lequel : GAAHLS WYRD. Et c’est parti pour une première partie digne d’une tête d’affiche ! Gaahls et ses compagnons vont nous proposer quasiment une heure de set avec des titres du dernier projet en date mais aussi des morceaux de God Seed, des titres de Trelldom et enfin des titres de Gorgoroth.

Le géant au visage maquillé et à la démarche menaçante (visualisez la créature de Frankenstein) possède une impressionnante maîtrise de ses cordes vocales. Tantôt susurrante, tantôt hurlante et incantatoire, le chanteur est incroyable. Il n’exprime quasiment rien. Il est posé ou en mouvement lent, parle peu voire pas du tout, et se contente de fixer les spectateurs médusés. Un set magnétique et intense.

Une heure et demi de violence

Le décor est posé avec l’énorme batterie de Hellhammer qui n’a rien à envier à un kit de Slipknot. Des étendards aux couleurs du dernier album sont installés de part et d’autre de la scène, le backdrop en fond reprenant la jaquette de “Daemon“.

Après l’installation d’une ambiance malsaine à coups de sample tous plus sombres les uns que les autres, les membres de MAYHEM suivis du maître de cérémonie arrivent sur scène. Attila, avec son étole satanique, son gigantesque crucifix inversé autour du cou, son masque rituel cornu et sa capuche. L’ambiance est là. Le concert commence en envoyant quarante minutes de morceaux majoritairement tirés du nouvel album. Le jeu de scène de chacun des membres est à l’image du dernier disque : angoissant, malsain et étrange.

Le son est parfait. Les guitares sont une véritable déflagration de son, et la batterie de Hellhammer martèle avec beaucoup de puissance. Chaque membre a une véritable présence scénique : que ce soit Necrobutcher et ses mouvements complètement fous ou encore Ghul et sa raideur toute scandinave. Mais le centre de l’attention reste Attila. Quand il ne joue pas avec un pied de micro à base d’ossements c’est dans un crâne qu’il chante.

C’est trop metal !

Niveau chant, Attila oscille facilement entre hurlements de damné, grognements gutturaux et chant plus ou moins clair. Il instaure également cette ambiance grand guignolesque à la King Diamond. Tout est exagéré, théâtral et surréaliste.

Pour les titres, le groupe nous propose un mélange de morceaux du nouvel album tout en puissance (“Bad Blood”, “Malum”) et d’autres chansons puisant principalement “De Mysteriis Dom Sathanas” (1994). “Freezing Moon” va d’ailleurs retourner la salle.

Après quarante minutes, les musiciens quittent la scène, et c’est un nouveau décor beaucoup plus sombre et mystique qui prend place. La lumière devient bleue, la fumée envahit les planches de La Machine. La monstrueuse “Pagan Fears” et l’habitée “Life Eternal” nous saisissent à la gorge et ne nous lâchent pas. Le quintette non plus.

Ultime changement de décor et de vêtements pour découvrir les musiciens au “naturel”. C’est parti pour les morceaux punk et thrash primitif de “Deathcrush” (1987). Un carnage.

Mayhem a été phénoménal ce soir !

Mayhem Setlist La Machine du Moulin Rouge, Paris, France 2019, Daemon
Laura Navarre
J'ai annoncé à mes parents à 16 ans que mon objectif professionnel était de produire la prochaine tournée de U2.