Les pionniers du rock progressif Marillion sont de retour en France après un concert au Zénith en 2022. Place à une salle plus intimiste cette fois-ci avec le Trianon.
Iamthemorning
Quelques spectateurs sont encore en train de profiter du bar ou du stand de merchandising quand le duo IAMTHEMORNING arrive sur la scène étroite du Trianon. La salle est déjà bien pleine pour le groupe originaire de Russie. Telle une Florence Welch, mi-fée mi-nymphe, Marjana Semkina est dotée d’une voix cristalline ressemblant à celle de Kate Bush, et magnifiquement accompagnée au piano par Gleb Kolyadin. Et c’est tout. Une voix, un piano et énormément d’émotion.
Le public ne s’y trompe pas et applaudit généreusement entre chaque titre la prestation du duo. La chanteuse ne manque pas de remercier chaleureusement les spectateurs et de prononcer un “We really hate our government” à l’égard du pouvoir en place russe.
Avec leur musique que l’on peut qualifier de “chamber prog“, les deux artistes nous offrent un set dépouillé et comme suspendu dans le temps. Un très beau moment.
Marillion
Après le set de trente minutes tout en poésie de We Are The Morning, il est temps de laisser la place à MARILLION. Le groupe est très attendu; l’engouement et l’attente sont palpables, surtout lorsque les lumières baissent et que le set démarre. Un grand écran situé derrière la scène : c’est à peu près tout ce qu’il y a en guise de scénographie. Pour le reste, on se “contentera” du magnifique jeu de lumières tout au long de la soirée, mettant particulièrement en valeur la scène, la salle et toute la poésie qui se dégage des titres de Marillion.
Mais reprenons : “The Invisible Man” démarre, avec Steve Hogarth sur grand écran tel le narrateur de la soirée. Puis les musiciens entrent sur scène, le chanteur les rejoignant sous les cris impatients du public.
Tout comme au Zénith, le climat du concert se veut intimiste. Plus facile à ressentir dans un Trianon plein que dans un Zénith plus grand. La chaleur, la spontanéité et l’émotion sont très présents au cours du set. Toujours aussi expressif et bavard, Hogarth multiplie les mimiques, les vestes et les petits mots en français.
Reprenant près de huit morceaux de An Hour Before It’s Dark (2022) et quasiment dans l’ordre de l’album, le groupe n’en oublie pas pour autant les titres plus anciens comme “Lucky Man” (la performance d’Hogarth est incroyable pendant ce morceau) ou le très beau “Neverland”, qui sera interprété en fin de set pendant le rappel.
Chaque fin de morceau est l’occasion pour l’auditoire d’applaudir à tout rompre Marillion. Une mini standing ovation ! Il y aura malgré tout un moment plus solennel avec un hommage aux victimes du Bataclan par Hogarth. Quelques instants poignants.
Après un peu plus d’une heure quarante vient le temps de la sortie de scène pour préparer le rappel. De nouveau dans la pénombre, des lumières psychédéliques accompagnées d’une musique qui l’est tout autant éclairent la salle. Puis quelques cris retentissent et c’est le signe que les musiciens reviennent au devant de la scène pour les deux morceaux “Splintering Heart” et “Neverland”. Toujours aussi habité, Hogarth fait de ces deux chansons une véritable performance.
Marillion en concert vaut le détour pour les interprétations du chanteur, presque mystiques. Ce sera le titre “King” qui clôturera cette soirée. Les fans restent comme ébahis ou hébétés à la fin du concert, tant la performance de la formation était grandiose. Un magnifique moment de musique.
Je “valide” cette chronique. Mon premier concert du groupe. La prestance scénique de H est absolument sidérante, je ne savais pas qu’il avait un tel talent. Une soirée mémorable et une ambiance du tonnerre.