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LUDOVICO EINAUDI @ PMC (09/04/16)

Beaucoup d’entre vous ont été “touchés” par la bande originale du film “Intouchables”, en 2011, avec les acteurs Francois Cluzet et Omar Sy. Vous avez découvert par la même occasion les titres mélodieux au piano de l’artiste italien et compositeur contemporain Ludovico Einaudi (“Primavera”, “Una Mattina”, “Fly” ou “Cache Cache”). Son dernier album “Elements” est sorti le 16 octobre 2015, et il est actuellement en tournée en Europe. RockUrLife a eu la chance d’assister à son concert “Elements Tour”, affiché complet, au Palais des Musiques et des Congrés (PMC) de Strasbourg !

Arrivé sur place, on déambule dans les entrailles encore en travaux du PMC et arrivons dans les loges pour récupérer le fameux ticket d’or ! A moins d’un mètre, on entend des sons qui résonnent, les artistes s’échauffent derrière les portes de leurs loges. Mais nous ne les dérangerons pas dans ce moment de concentration et de quiétude. La salle se remplit doucement se transformant en une salle comble composée d’un public de tous âges, venant aussi bien de Strasbourg, de la Suisse, d’Allemagne et même d’Italie. On y voit des couples, des groupes d’amis, des solitaires, mais surtout des mélomanes avertis.

La lumière s’éteint pour laisser place à la pénombre et surtout à un silence des plus doux. Les artistes s’installent et arrive enfin le grand Ludovico Einaudi élégant et tout de noir vêtu. Sur scène, il se met dos au public, s’assoit sur sa banquette devant son piano à queue et commence à faire planer ses doigts habiles sur les touches de son instrument avec une aisance incroyable. Normal ! Dès son plus jeune âge, il est initié par sa mère au piano et détient le diplôme de compositeur au conservatoire de Giuseppe Verdi de Milan. Accompagné par ses cinq musiciens multi-instrumentistes aussi talentueux les uns que les autres, ils passent d’un instrument à un autre : de la basse, au violon, à la guitare, à la contrebasse, au xylophone, au tambourin, à la calebasse et tant d’autres instruments méconnus nous offrant un moment musical mélodieux, ambiant, minimaliste et introspectif. S’enchainent les titres de son dernier opus, mais aussi ses oeuvres majeures.

 

 

On ressent une certaine alchimie entre eux mais Ludovico est le maître à bord et donne le ton en échangeant les regards avec ses musiciens ou en levant sa main comme pour donner le rythme tel un chef d’orchestre. Ludovico Einaudi séduit et cela se ressent dans le public, qui parfois n’ose pas applaudir entre certains morceaux. Peut-être par timidité ou tout simplement est-il hypnotisé par ses mélodies ? Les yeux brillent, parfois le souffle est coupé et on ressent une ambiance de béatitude. Comment ne pas être subjugué par cette atmosphère à la fois aérienne, hypnotique, classique, pop et parfois aux influences orientales ? Les jeux de lumières sont au début intimistes et colorés passant du doré, au bleu, au vert et au violet. S’enchainent des ambiances noires et blanches entre ombres et lumières. Puis viennent les ombres chinoises qui rendent les musiciens si mystérieux et élégants. S’ensuit ce rouge feu écarlate qui s’accorde parfaitement avec le rythme plus soutenu de la musique de Ludovico et de ses compères.

 

 

La mise en scène est toute en sobriété avec l’apparition de brouillards, d’aurores boréales timides, de fumée ou de textes et dessins réalisés par Ludovico lui-même, tout ceci reflété en mouvement continu sur le fond de scène. Cet artiste se dit influencé par Radiohead, mais une question se pose : n’y aurait t-il pas aussi des influences du groupe Sigur Ros par moment ? Nous aurions bien voulu lui poser la question pour en avoir le coeur net ! L’audience est conquise et arrive forcément une standing ovation. On en redemande. Deux titres suivront. Allez, encore quelques instants de bonheur !

 

 

Même si nous aurions voulu suspendre le temps pour encore revivre cet instant magique, nous avons le coeur léger et rempli de vibrations qui résonnent encore et le sourire aux lèvres. Vous désirez voir ou revoir cet artiste compositeur majeur de sa génération et vous évader hors du temps ? Bonne nouvelle : Trois autres dates de concert se rajoutent en France pour la fin de l’année : le 18 décembre à l’Auditorium (Lyon) puis les 19 et 20 décembre 2016 à la Salle Pleyel (Paris).

Setlist :

Drop
Whirling Winds
Night
Twice
Petricor
Walk
Four Dimension
Elements
Solo 1
Solo 2
Fly
Ultimi Fuochi
Numbers
Waters
Logos
Experience
—-
Divenire
Choros