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LOVELESS @ Le Trabendo (17/09/23)

Alors que l’été joue les prolongations dans le parc de La Villette, ce samedi soir est l’occasion de découvrir un duo pop punk qui a éclos à la vitesse d’Internet. Les Américains de Loveless foulent en effet pour la première fois les planches du Trabendo, avec la ferme intention de transposer l’énergie présente sur leurs deux premières livraisons, Loveless I (2021) et End Of An Era (2022).

Himalayas

Originaires de Cardiff, les Gallois d’HIMALAYAS arrivent dans un Trabendo affichant complet, afin de présenter leur premier album, From Hell To Here. Le groupe s’est fait connaître en 2017 avec la large diffusion de la nerveuse “Thank God I’m Not You”, rappelant l’affiliation avec les (jeunes) Arctic Monkeys. Si les débuts sont timides, l’assistance finira par se prendre au jeu de leurs nouvelles compositions. “Leave This Place” et “From Hell To Here” donneront à coup sûr envie au public de se pencher davantage sur ce jeune groupe. Après une reprise aussi surprenante que réussie de “Gangsta’s Paradise”, l’auditoire ira jusqu’à demander un rappel (fait rarissime pour une première partie). Donnant rendez-vous pour un prochain concert, Himalayas aura donc réussi à briser la glace de fort belle manière. Cette jolie rencontre se poursuivra autour du merch, où de nombreux spectateurs échangeront avec ses membres. Défi relevé pour une formation au style pourtant assez éloigné de celui des stars du jour.


Loveless

T-shirt de blink-182 en fosse et “Basket Case” dans les enceintes : pas de doute, les amateurs de pop punk sont au bon endroit ! La Californie est définitivement de la partie, tant il règne une chaleur étouffante dans la salle. Heureusement, le duo, accompagné ce soir d’un batteur, semble partager la même impatience de lancer sa tournée européenne que l’audience parisienne. Bien décidé à mettre le feu d’entrée, LOVELESS dégaine la petite bombe “Haunting Me”, avant d’enchaîner avec la non moins imparable… “I Hope I’m Not Sick”. La formation doit en effet interrompre puis recommencer son morceau pour un souci technique, qui sera comblé avec humour par le leader charismatique Julian Comeau.

Ce dernier semble ravi d’être ici et parcourt la scène de part et d’autre, jouant avec la foule et un caméraman placé sur le côté (captant des images pour un prochain clip ?). Alors que le guitariste Dylan Tirapelli-Jamail reste stoïque et très concentré sur sa partition (assumant parfois les chœurs), Julian prend toute la mesure de la scène. Intenable, le frontman multiplie les marques d’affection. La proximité avec les premiers rangs est ainsi l’occasion de checker les mains tendues ou de se saisir d’un stick lumineux d’une spectatrice.

Côté chant, on est frappé par la qualité de sa voix, impeccable de bout en bout. Il se paiera même le luxe de continuer d’assurer sa partie tout en cherchant sa bague tombée par terre sur “Control”, qui n’aura jamais aussi bien porté son nom. Cette chanson tubesque est d’ailleurs l’occasion de s’essayer à des screams, montrant que le parallèle avec Oli Sykes de Bring Me The Horizon n’est pas que capillaire. On retrouve cette belle intensité sur “A Thousand Reasons”, qui montre que le groupe peut trouver de nouvelles perspectives intéressantes dans le metalcore (light) façon A Day To Remember.

Show must go on!

Le groupe n’est malheureusement pas épargné par les soucis techniques, et le guitariste en fera les frais sur “If You Have My Voodoo Doll, Give Me A Hug”. Imperturbable, Julian remplacera le solo de guitare en le mimant au chant. Ces péripéties contribuent à donner une dimension très humaine au show, à l’image d’un groupe proche de son public.

Ce dernier est scindé en deux parties distinctes. La première moitié chante et balance les bras en rythme, tandis que la seconde est plus attentive. Pas de quoi perturber le frontman, qui se démène comme un beau diable pour faire en sorte que tout le monde passe un bon moment. Ce sentiment l’amènera à stopper brutalement une chanson, s’en prenant au régisseur à qui il avait visiblement demandé de ne pas utiliser de “strobe light“, par égard pour les personnes épileptiques. Parle-t-il pour lui ou pour l’assemblée ? Toujours est-il que le hit “Is It Me” sera écourté, créant un moment de flottement.

Étonnamment, cet incident donne un second souffle au show, repris par un “Someone Else” particulièrement habité. L’auditoire embrasse alors complètement son rôle de quatrième membre, et ovationne Loveless en reproduisant le célèbre riff de “Seven Nation Army”. Cette communion pousse Julian à improviser les premières paroles du mythique titre des White Stripes, montrant que l’incident n’a pas entamé sa bonne humeur. L’ambiance atteint son paroxysme sur “Lighthouse”, interprétée au sens littéral par un Trabendo éclairé uniquement par les flashs des smartphones. Les chants mêlés aux lumières rendent ce moment inoubliable.

Après un rapide rappel, il est déjà l’heure de se quitter sur “Worst Case Scenario”, dernier des dix-sept morceaux joués ce soir. Toutefois, le public décide de prolonger le plaisir et reste pour s’époumoner à l’unisson sur la reprise de “Middle Of The Night”, diffusée par la sono.

Malgré les couacs de son et de lumière, rappelant que la formation n’en est qu’à ses débuts, cette première expérience est néanmoins très positive. Ce baptême du feu permet de confirmer que ce groupe a du talent et de l’énergie à revendre. On ne peut qu’encourager Loveless à saisir les opportunités de festivals et de premières parties, afin d’accroître une notoriété qui ne demande qu’à s’étendre.

Loveless Setlist Le Trabendo, Paris, France 2023

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