Reports

LOLLAPALOOZA PARIS 2018 – Jour 1 (21/07/18)

Pour sa seconde édition, le festival de Perry Farrell (Jane’s Addiction) a de nouveau investi l’Hippodrome De Longchamp le temps de l’avant-dernier week-end de juillet ! Quid des améliorations de cet événement organisé par Live Nation ? On vous raconte.

 

 

FIDLAR (Alternative Stage) – On débute cette deuxième édition du Lollapalooza Paris avec le quatuor américain punk rock, qui a ramené avec lui le soleil et la chaleur écrasante de la Californie. Il y a encore peu de festivaliers en ce début d’après-midi. Seuls les premiers rangs verront un peu de mouvement durant ces trois quart d’heure de set parcourant à vitesse punkesque la discographie du groupe constituée de deux albums “Fidlar” (2013) et “Too” (2015), mais pas seulement ! En plus de nous offrir sa version skate du “Frances Farmer Will Have Her Revenge On Seattle” de Nirvana, révélé pour célébrer le passage en 2018, les quatre musiciens nous gratifieront de nouveaux morceaux originaux (“Alcool”, “Can’t You See”, “Are You High?”), signe que le nouvel album n’est plus très loin ! C’est sur le classique “Cheap Beer” que se termine ce show, incitant ainsi les festivaliers à bien s’hydrater. Une bien bonne idée par ce temps !

 

 

NOTHING BUT THIEVES (Alternative Stage) – Et le prix du groupe malchanceux de ce Lolla Paris 2018 revient à la bande de Conor Mason. Suite à un problème technique, le quintette anglais rock alternatif entamera son set avec trente minutes de retard. Un moment très frustrant à la fois pour le public (auprès duquel le groupe ne cessera de remercier d’être resté tout au long de la prestation) mais surtout pour les musiciens qui devront donc se contenter seulement d’un set de trente minutes au lieu d’une heure. Heureusement, les Britanniques, qui ont malgré cela gardé leur bonne humeur tels des professionnels (comme le “allez les Bleus”, dixit le frontman au look androgyne avant “Ban All The Music”, pourront se rattraper le 2 novembre au Bataclan et jouer plus que huit titres dont une majorité du dernier album “Broken Machine” (2017).

 

 

BLACK REBEL MOTORCYCLE CLUB (Main Stage 2) – A l’exception de “The Effects Of 333” (2008) et “Specter At The Feast” (2013), tous les albums studio seront équitablement représentés durant l’heure de set sur la seconde Main Stage du festival. Pas de blabla entre deux morceaux, BRMC, perfecto et clope au bec, va à l’essentiel : faire du rock et rien que du rock. Même si l’audience est peu nombreuse, sans doute à cause de la case horaire, les fans, déjà acquis à la cause du groupe, répondront toutefois à l’appel des riffs. Pour le moment, c’est de loin le concert le plus rock du Lolla Paris !

 

 

KALEO (Main Stage 1) – Après une introduction à l’harmonica, c’est avec “Broken Bones”, extrait du dernier album “A/B” (2016) dominant plus de la moitié du set, que le quatuor islandais (il n’y a qu’à voir le fond de scène représentant la carte de l’Islande enneigé pour deviner son origine), emmené par JJ Julius Son, met en place une ambiance blues rock qui enveloppera la scène principale du Lollapalooza Paris au cours de l’heure de jeu. Malgré des titres alternant entre morceaux énergiques et ballades, il faut avouer que le tout devient assez répétitif. Tout comme à l’Olympia en novembre dernier, Kaleo fait l’impasse sur son tube “All The Pretty Girls” et proposera un set quasi similaire tant sur les morceaux que sa durée, excepté quatre inédits (“Alter Ego”, “My Gun”, “Ladies Man”, “Rock ‘N’Roller”). Il faudra attendre le dernier morceau pour que le public français se manifeste et participe enfin au voyage en Islande dans lequel nous embarque le groupe, avec le hit “Way Down We Go”.

 

 

BASTILLE (Main Stage 2) – Festival oblige, la scénographie du quatuor anglais indie pop, si rare dans nos contrées, est on ne peut plus basique : en fond de scène trône le backdrop représentant le signe distinctif de Dan Smith et ses acolytes, à savoir un triangle rouge sur fond de neige télévisuelle alors que les écrans de chaque côté de la Main Stage 2 retransmettent en direct la performance avec des effets visuels. Mais ce qui frappe d’emblée, c’est le nouveau look du chanteur, arborant désormais un crâne rasé. Côté prestation, tous les classiques sont de la partie (“Flaws” et le bain de foule du frontman, “Things We Lost In The Fire”, “Good Grief”) sans oublier la reprise “Of The Night” sur laquelle Dan fera asseoir les festivaliers avant de les faire sauter, mais aussi les avants-premières françaises des deux derniers singles “World Gone Mad” et “Quarter Past Midnight” dont le clip a été tournée à Paris. La clôture du set se fait comme à tous les concerts de Bastille sur le célèbre “Pompeii” qui fera chanter et danser tout le monde, résumant parfaitement le show : énergique et fédérateur !

 

 

PORTUGAL. THE MAN (Alternative Stage) – Pas facile de se produire juste avant la première tête d’affiche du Lollapalooza Paris 2018. Mais la mission du quintette rock d’Alaska est plus que réussie, même si les festivaliers déserteront peu à peu la pelouse de l’Alternative Stage pour aller voir Depeche Mode sur la Main Stage 1. Forcément, tout le monde n’attend qu’une seule chose : le single “Feel It Still”, qui sera joué à la fin. Avant cela, les irréductibles devront écouter des morceaux principalement issus des deux derniers albums “Evil Friends” (2013) et “Woodstock” (2017), le groupe ayant décidé de totalement faire abstraction de la période avant 2011. Mention spéciale à l’entrée de scène sur la reprise du “For Whom The Bell Tolls” de Metallica suivie de celle du “Purple Yellow Red & Blue” de Pink Floyd !

 

 

DEPECHE MODE (Main Stage) – Il n’y a étrangement pas foule devant le premier headliner de cette seconde édition du Lolla Paris. La fosse étant seulement complète des premiers rangs jusqu’à la console son. Autrement, celle-ci est assez éparse et on peut se déplacer d’un point à l’autre sans aucun problème. D’abord, cela s’explique sans doute parce que cette étape à l’Hippodrome De Longchamp marque le cinquième festival de Dave Gahan, Martin Gore et Andrew Fletcher dans l’Hexagone en un mois. Ensuite, le public du trio anglais est, dans l’ensemble, constitué de personnes d’un certain âge, les jeunes festivaliers iront plutôt s’ambiancer sur DIPLO et THE BLAZE. Seuls quelques rares enfants seront accompagnés de leurs parents.

Même la setlist reste la même que les autres passages français. Recouvrant quasiment ses quatorze albums studio à l’exception de “A Broken Frame” (1982), “Exciter” (2001), “Sounds Of The Universe” (2009) et “Delta Machine” (2013), Depeche Mode nous offre un best of reflétant sa large discographie.

 

 

Avec un départ quelque peu poussif, il faudra attendre la seconde partie du set pour que le public soit enfin dedans avec l’enchainement des succès tels que le triptyque “Stripped” / “Personal Jesus” / “Never Let Me Down Again”. Et ce juste avant le rappel qui se fera sur entre autres, la cultissime “Enjoy The Silence” et un voyage dans le temps en règle jusqu’en 1981 en guise d’apothéose avec l’entêtant “Just Can’t Get Enough” !

En plus d’une setlist aux petits oignons, force est de constater que ce qui joue le plus c’est surtout le charisme magnétique et l’assurance des musiciens, en particulier Dave Gahan, 56 ans, qui, en plus d’avoir une incroyable voix reconnaissable entre mille, ne cessera de faire le show en virevoltant, en dansant et en faisant des poses aussi lascives que provocantes. Une bête de scène ! Le tout aidé par un lightshow, une sono et des visuels au top. A voir au moins une fois !

Hormis l’ouverture tardive des portes nous permettant d’assister au premier concert de ce Lollapalooza Paris 2018 (THE INSPECTOR CLUZO), rien de particulier à signaler, à l’exception peut-être du nombre moins conséquent de festivaliers en ce samedi, beau et chaud, avec pourtant Depeche Mode en tête d’affiche.

 

Jour 1Jour 2

Anthony Bé
Fondateur - Rédacteur en chef du webzine RockUrLife