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LOLA MARSH @ Café De La Danse (11/05/22)

Il y a des duos dont l’ascension fulgurante et la bonne humeur semblent inarrêtables. Lola Marsh fait incontestablement partie de ceux-là. Six mois après avoir répandu leur indie folk vaporeuse au Café De La Danse, les Israéliens remettent le couvert. Le duo aura-t-il encore de l’énergie à revendre pour cette clôture de tournée à Paris ?

Donner de la voix pour s’accepter

Mais avant de déambuler dans les rues de Tel Aviv, c’est l’artiste français BLOND qui ouvre le bal. Seul sur scène avec son acoustique, le chanteur à la voix androgyne livre une pop à textes, légère et entraînante. Cette voix aiguë, qui lui a valu son lot de moqueries plus jeune, Blond a décidé d’en faire une force et de la mettre au service d’une “sensibilité” musicale. La ballade “Madame” est une ode à cette ultra sensibilité dont la démarche touche droit au cœur le public. Mais n’en déplaise à certains, Blond a également recours aux claviers et à la guitare électrique pour proposer des titres plus dansants. Un autre visage qui donne plus de consistance à sa musique, d’une apparente simplicité. Le set d’une demi-heure se termine sur son dernier single, “Même Pas Peur”, une belle synthèse de la musique du chanteur. Une musique dépouillée, solaire et enivrante.

Digne d’un western moderne

21h tapantes. Les lumières bleutées s’emparent du Café De La Danse. C’est sur l’introduction très cinématographique de “Hold On” que LOLA MARSH investit la scène. La pétillante chanteuse Yael Shoshana Cohen et son acolyte guitariste Gil Landau sont rejoints par un claviériste, un bassiste et un batteur. Des vêtements à la musique en passant par sa gestuelle, le groupe nous plonge dans un véritable western moderne. Le tambourin de “Only For A Moment” puis les sifflements de “Wishful Girl”, repris à tue-tête par le public, effacent peu à peu les contours de la salle. Lola Marsh nous invite à une danse dans les landes désertiques de la bonne humeur. Le thermomètre est lui aussi en phase avec le thème de la soirée. Sur scène comme en dehors, il fait chaud et les musiciens se passent régulièrement une serviette sur le visage.

Encore mieux que sur album

À deux on va plus vite mais à cinq, on va plus loin. Voilà comment pourrait se résumer la prestation du groupe qui, dans cette formation, transcende son répertoire studio. Sur l’enchaînement plutôt calme “Bluebird” et “What I Am”, Yael et Gil deviennent des amis proches qui interprètent une ballade au coin du feu. Dès “Dark Hours”, la voix puissante de la chanteuse fait corps avec une guitare électrique et un clavier qui ont du répondant. En mêlant la puissance de l’électrique à la chaleur de l’acoustique, Lola Marsh livre un set tout en relief. Cerise sur le gâteau, le quintette ne se refuse pas l’improvisation. Et à chaque fois qu’il quitte la version studio pour voler de ses propres ailes, l’ambiance monte d’un cran.

Le diable au corps

Avec sa silhouette svelte et élancée, Yael Shoshana Cohen est littéralement magnétique. Sa jolie robe blanche ouverte sur un haut à paillettes, sublimée par de nombreux pas de danse, n’y sont pas étrangers. Danseuse, chanteuse, guitariste, experte en sifflements et en blagues, la belle s’empare de la scène comme si elle y était née. Ses comparses ne sont pas en reste et entrent vraiment en symbiose avec la diva. Diva qui ne se gêne pas pour faire lever la foule entière sur le tube “You’re Mine”. La fièvre est bien réelle et le public ne semble pas près de se rasseoir de sitôt. Après un court rappel, le duo revient sans ses musiciens pour interpréter une nouvelle chanson à l’acoustique. Les frissons de la fête laissent place à l’émotion, dont les cendres renaissent pour un final d’anthologie sur “In Your Eyes” puis “Hometown”. Après dix-sept concerts, le groupe ne l’aura pas volé, son retour à la maison.

Une authenticité rare

Faire de la musique joviale, c’est à peu près donné à tous ceux qui savent jouer d’un instrument. Faire tour à tour danser, rire et sourire un public par sa musique et sa joie de vivre une heure et demie durant, voilà qui relève en revanche de l’exploit. Entre élégance, proximité et sincérité, Lola Marsh livre une performance sans faille qui fera date. Jamais deux sans trois, et si on se donnait à nouveau rendez-vous dans six mois ?

Lola Marsh Setlist Café de la Danse, Paris, France 2022