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LOCAL NATIVES @ Le Trabendo (10/11/16)

Moins de trois mois après leur discret passage à La Boule Noire, les Américains étaient de retour à Paris dans la plus petite des salles de La Villette pour défendre leur dernier album, “Sunlit Youth“, sorti cet été. Retour sur une soirée fédératrice.

Pas une seconde de retard pour THE BIG MOON, quatuor féminin qui a la tâche d’ouvrir la plupart des dates de la tournée européenne de la tête d’affiche. Les Anglaises jouent un rock vif et leur joie d’être là ce soir est évidente. Le concert se révèle toutefois vite sans surprises et malgré quelques moments plus percutants renforcés par la jolie voix de la chanteuse principale, on se déconnecte facilement de la performance.

 

 

A 21h30 pétante, les membres de LOCAL NATIVES font leur apparition sur la scène. Le public du Trabendo leur réserve un accueil enthousiaste, qui fait oublier le fait que la salle n’est remplie qu’à moitié. Mais qu’importe la question de la fréquentation, les cinq musiciens sont prêts à faire vivre leur musique avec passion, tous les fans présents se montrent particulièrement réceptifs et la disproportion de la salle devient rapidement un détail négligeable.

 

 

Dès le deuxième titre, Taylor Rice ressent le besoin de partager l’amertume de la bande après le résultat des élections américaines de la veille. Il en appelle à l’espoir et à la nécessité de rester unis avant d’annoncer l’excellente “Wide Eyes” tirée du  premier album, “Gorilla Manor”. La suite de la setlist permet d’apprécier l’ensemble de la discographie des Américains dans des interprétations intenses et spontanées, ainsi de la poignante “Colombia”, d’une “Ceilings” irrésistible et du classique “Airplanes” que l’assemblée connaît par coeur. Pour ce qui est des nouveaux morceaux, ces derniers s’adaptent parfaitement à la scène et se révèlent même meilleurs que sur disque. La force de “Fountain Of Youth” ou encore de “Masters” se concrétise en live d’une manière impressionnante.

 

 

La passion que mettent les musiciens à jouer est communicative, faisant oublier la relative médiocrité du son et les basses écrasantes. Mention spéciale à Kelcey Ayer et à sa superbe voix que la plupart des titres mettent en valeur, comme “Coins” et “You & I”. Véritable pile électrique, Taylor Rice n’est pas en reste et se montre déchaîné du début à la fin en multipliant les bains de foule. Cette dernière, à qui la formation donne tant ce soir, le lui rend bien sur le final de “Who Knows, Who Cares” en chantant inlassablement le choeur caractéristique du morceau. Épuisés mais visiblement heureux, les membres reviennent sur scène après l’au revoir convenu pour partager “Mother Emanuel” et l’épique “Sun Hands”, mettant un point final idéal à cette soirée revigorante.

 

 

Les Local Natives se sont montrés toujours aussi généreux et sincères dans leur performance, remarquables dans l’énergie qu’ils mettent à partager leur musique et à laquelle il est difficile de ne pas adhérer. Encore en début de tournée pour le troisième album, on ne devrait pas trop tarder à revoir les Américains en France. A ne pas manquer donc !

Setlist :

Past Lives
Wide Eyes
Villainy
You & I
Breakers
Airplanes
Jellyfish
Heavy Feet
Coins
Ceilings
Masters
Dark Days
Colombia
Fountain Of Youth
Who Knows, Who Cares
—-
Mother Emanuel
Sun Hands

Gabrielle de Saint Leger
Indie rock, folk, shoegaze, post tout, etc. -> https://www.last.fm/fr/user/stealthisystem