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LES WAMPAS @ Le Trianon (06/02/15)

Les Wampas sont de retour cette année avec un nouvel album sorti fin septembre. Malgré une mauvaise chute pour Didier Wampas la veille à Lille, la date parisienne du Trianon est restée maintenue. Si le frontman nous promet moins d’acrobaties qu’à l’accoutumée, un concert des Wampas reste explosif.

La soirée s’ouvre à 19h25 avec LES DEAD BOOBS. Au cours de leurs longues années de carrière, les Wampas ont fait des petits, et ce soir ils sont précédés de deux groupes issus d’habitués de leur forum. Janlwi qui s’autoprésente : “guitare, chant, talent, célibataire” est torse nu, il partage le chant avec Laurent, en chemise à carreaux façon linge de cuisine. Si le sentiment d’un groupe créé pour faire rigoler les copains prédomine, certaines paroles font mouche, notamment celles de “Ménilmontant”, bien écrites et amusantes. Dans l’ensemble, des chansons punks et délirantes mais un set assez brouillon, pour vingt minutes d’une performance plus taillée pour La Miroiterie que pour le Trianon.

 

 

“On est votre groupe préféré et on va vous le prouver !” : à peine cinq bonnes minutes plus tard, c’est au tour d’EFFELLO ET LES EXTRATERRESTRES d’entrer en scène. Cravates flashies sur chemises noires, lunettes “Toy Dolls”, les garçons ont soigné leur look et font preuve d’unité. A la basse se cache Arnold, le fils de Didier Wampas, qui ce soir arbore une crête. Au chant, Florian, s’assume en leader. Déjà assez à l’aise avec la scène, le quartette envoie des morceaux bien troussés, aux fins souvent abruptes, qui parlent d’étudiants très tartes, de loutres, ou de Christophe Dechavanne (“Est-ce que Christophe Dechavanne est là ce soir ?”). Révélant même un certain charisme, Effello tend le micro à quelqu’un, ouvre sa chemise sur une grande carcasse toute tordue, ou, en héritier spirituel du chanteur des Wampas, parcourt la fosse en sautillant avec son micro à fil. Vingt minutes de show bien sympathique.

 

 

Après une pause d’une demi-heure, résonne la musique de Garry Glitter alors qu’Alain Picon, le régisseur, annonce au micro l’arrivée de LES WAMPAS. “Bonsoir !” lance Didier Wampas, enchainé directement avec “Comme Un Punk En Hiver” : c’est instantanément la folie dans la fosse ! Aux guitares, Phil Almosnino est, comme toujours, en total look jeans, et Tony Truant en chemise à jabot rose de maffieux sicilien à crinière. Au centre, Didier porte Converses, blouson de cuir, et lunettes fumées. Il les lance mais sautille tout de même moins que d’habitude sur le tonique “Yeah Yeah”. “A vous de mettre l’ambiance !” lance t-il. “Je pensais aller au deuxième balcon, mais raté, faudra qu’on revienne !”. Pourtant, il accomplira un morceau de bravoure dont il a le secret, aussi rock que poétique : allongé sur le dos et transporté par des centaines de bras dans la fosse, il joue une longue intro avant “Julie London”. Sur la scène, le backdrop orné d’un “W” reçoit des projections abstraites et psychédéliques. C’est un slow sur l’amour et Didier le chante en T-shirt “Super Bitch” tout le paradoxe et le contraste des Wampas est là. Extrait du nouvel album, “Le Fest-Noz d’Halloween” est enchainé avec le beaucoup plus ancien “Rising”. Les rythmiques se lient parfaitement, Nico martial derrière sa batterie et Jean-Mi, reptilien, à la basse, assurent pendant que le chanteur interpelle son régisseur : “Amène une caisse Picon !”. Il grimpera dessus, dédiera le titre à un certain Ronan Omnès enterré le matin même (co-fondateur des Barrocks œuvrant pour le rock alternatif français), mais il laissera Phil chanter à sa place. C’est le moment de “Valérie” et cette fois “on va essayer de la finir !”, car c’est sur ce titre que Didier a signé la veille sa chute sur les crash barrières. Prudent, il ne grimpe que sur un retour pour l’hymne “Oï”, mais partira voguer sur une chaise à porteurs au milieu de la fosse pour “Les Bottes Rouges”. Les vigiles présents parmi le public, finissant par s’occuper eux-mêmes de porter la chaise, se voient féliciter pour leur stabilité, Didier Wampas proposant d’intercéder pour eux (“J’dirai un mot à Gros Alain il va vous augmenter !”), ce qui ne leur décrochera pourtant pas un sourire. Toute la salle entonne en chœur cette histoire de chevaux noirs et blancs, ou saute partout sur “Ce Soir C’est Noël”, un des grands moments du concert. “Celle-là, elle est pour Schultz !” : c’est “Puta” qui cite, entres autres, le groupe Parabellum, et qui clôt, à 21h44, la première partie d’un set qui semblait durer juste un petit quart d’heure.

 

 

Rapidement, le frontman revient en boitillant, accompagné seulement par Phil pour une version électro-acoustique de “Mars 78”, puis entouré de tous les autres pour l’excellent et efficace “Aquarium Tactile”. Un “CRS” d’actualité pour poursuivre (“il y a des CRS devant la synagogue”). Puis les filles avisées montent sur la scène dans le noir. Elles savent qu’elles y sont conviées pendant l’intro “Où Sont Les Femmes ?” avant que les lumières ne se rallument pour “Petite Fille”. Comme d’habitude, le morceau est enchainé avec “Revanche”, et le facétieux Didier cherche “la grosse Sophie” dans la salle parce dans les paroles il crie “Lina” et que les deux femmes se détestent. Ils terminent avec “For The Rock”, qui servaient autrefois de titre d’entrée, DW remerciant entre les “woua woua woua” de ses acolytes. Phil lance sa guitare à son road, il est 22h07. Sur de la musique country, les cris et les sifflets des fans qui en veulent encore retentiront encore plusieurs minutes.

Les Wampas en 2015, c’est un set aussi traditionnel que renouvelé. Certes, pour ce soir avec quelques acrobaties ou morceaux de bravoure en moins, mais une énergie torrentielle intacte. Avec plus de trente ans de scène et des milliers de concerts, le quintette emmené par son impétueux leader sait toujours comment offrir un grand show de rock n’roll.

Setlist :

Comme Un Punk En Hiver
Je Voudrais
Les Ravers De Spezet
C’est L’Amour
Marfa
Yeah Yeah
Les Lesbiennes Bavaroises
Rimini
Victoria
Julie London
Manu Chao
Le Fest-Noz d’Halloween
Rising
Valérie

La Fille Du Train Chenille
Les Bottes Rouges
Joëlle
Ce soir C’est Noël
Puta
—-
Mars 78
L’Aquarium Tactile
C’est Pas Moi Qui Suis Trop Vieux, Votre Musique C’est Vraiment De La Merde !
CRS
Où Sont Les Femmes ?
Petite Fille
Revanche
For The Rock