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LES FATALS PICARDS @ Cabaret Sauvage (28/02/12)

Jetés sous le feu de la rampe en 2007 lorsqu’ils représentaient la France à l’Eurovision, Les Fatals Picards ont, depuis, fait un beau parcours allant de festivals en festivals et enchaînant les concerts dans toute la France. Avec dix albums à leur actif, ils nous ont prouvé le 28 février qu’ils étaient encore à la hauteur et avaient toujours la pêche depuis le début du “Coming Out Tour” (2011). Connus pour leurs paroles funs et parodiques, c’est grâce à Plemi, organisateur de concerts participatifs à la demande des fans par le biais d’internet, qu’ils ont pu donner un show d’exception au Cabaret Sauvage.

Il est 20h,  le concert commence en retard par Le Vrai Terrien, groupe gagnant d’un concours organisé par Plemi qui joue en première partie des Fatals Picards pour la seconde fois. L’ambiance est très détendue, la salle à moitié pleine. Leur style rock/ska/manouche et les paroles caricaturales collent parfaitement à ce que les fans des FP recherchent. Avec seulement cinq chansons à leur setlist, ils réussissent à mettre le feu, faisant chanter et danser le public (cf. la petite chorégraphie très sympathique du trompettiste qui a fait rire l’assistance). Les lumières tamisées de la scène accentuent le côté intimiste et magique du moment, c’est tout à leur avantage. Le public se prête au jeu des quatre bohèmes du Nord-Pas-De-Calais qui, eux, laissent la place aux suivants sous un tonnerre d’applaudissements.

 

C’est au tour de Bagdad Rodeo de prendre le relais. Pas besoin de re-chauffer la salle, tout le monde est d’accord sur le fait que le public des Fatals Picards “est vraiment super” et déborde d’énergie. C’est sur “Surfin’ USA” des Beach Boys que les six membres tout de noir vêtus, cravate blanche et brassard marqué d’un “B.R.” sur le bras, font leur apparition, exécutant une petite danse. Les faibles lumières rouges rendent le moment mystérieux et la frivole introduction fait son effet. Aux premières notes de “Bagdad Rodeo”, le décalage est radical. Nous voilà emportés dans les premiers sauts au milieu de la foule, ambiance rock n’roll. On aperçoit des fans au premier rang qui connaissent les textes. Les premiers pogos se font sentir sur “Farandole”, la musique est rock et très bonne, même si les amplis saturent parfois. Arrive l’intervention du DJ alias David Guetta et du claviériste du groupe pour séparer la fosse en deux et faire crier l’un et l’autre côté le plus fort possible. “Ils sucent des bites !”, car oui, le groupe ne le dément pas, l’humour vulgaire est leur marque de fabrique. On célèbre l’anniversaire du chanteur que les fans appellent “rotule” suite à son récent accident, et c’est un moment très convivial dont il profite pour inviter les gens à visiter la page Facebook du groupe. Enivré par les solos, et la cadence folle, il laissent derrière eux un public très chaud et clôturent avec “Monde De Merde”.

 

Après une petite demi-heure d’attente, le moment tant attendu est arrivé. “On y va cool les mecs” dit le chanteur à ses musiciens derrière le rideau qui les sépare de la scène faiblement éclairée. Il est 22h, le Cabaret Sauvage est désormais bondé et trépigne d’impatience à l’idée de retrouver ses idoles. Ils ouvrent le show avec “Noir(s)” dont l’effet est immédiat : l’ambiance repart à bloc, les vibrations des enceintes nous prennent aux tripes et il n’y a pas d’autre alternative que celle de se laisser envahir par la vague de folie qui submerge la salle. Tous s’étaient manqués, le public parisien en prend plein la vue, l’un se fait vanner sur ses bagues, l’autre parce qu’il est fasciste. Paul, le chanteur, impose ses “bases interactives” et joue avec ses fans tout le long du concert. Une foule remplie de différents profils, allant des enfants de douze ans aux couples de profs en vacances, ils connaissent tous les paroles par cœur et prennent un réel plaisir à partager le moment avec les artistes. L’éclairage accompagne parfaitement les phases calmes ou énervées des chansons, le son rend très bien, la basse est remarquablement audible et c’est appréciable. Atmosphère particulière au moment d’écouter “Hasta XXL” quand tous chantent à la mémoire de Che Guevara le point levé. On croirait assister à une mini révolution, les générations se lient et s’expriment, c’est beau. Puis, acclamé par tous le monde, c’est l’heure pour Jean-Marc le batteur de prendre le micro pour commencer la petite session acoustique et chanter “Mon Père Etait Tellement”. Mains levées et briquets dans les airs, on assiste à un total changement de climat. Il y a de la douceur, les spots orangés rendent l’épisode aussi chaleureux que la température ambiante du Cabaret (autant dire que le groupe nous fait fondre). Tous sautillent tels des enfants quand arrive le mythique “Amour A la Française” puis le concert reprend du décibel quand chacun rejoint son poste. On échappe de peu à un strip tease de la part du chanteur qui, dans ses moments de folie générale, à un air de Julien Doré (surement l’effet des cheveux courts).  Sur scène, les musiciens se font des batailles d’eau, se lancent des piques et se chérissent. Au moment du rappel se fait entendre la pédale wah wah de Laurent, avec des effets très funk/rock. Le groupe remercie le staff, l’organisation, le public, et même Jean Dujardin (joke).

 

Tous ont passé une bonne soirée, le bilan est positif et aucun malaise n’a été détecté au cours du show. RYL! salue le roadie très réactif qui ramassait amplis et pieds de micro tombés dans à la seconde afin que cela ne perturbe pas la prestation. C’était un moment plein de punch et magique que le Cabaret Sauvage a abrité.

 

Setlist :

Noir(s)

Le Combat Ordinaire
Les Bourgeois
C’est l’Hisoire d’Une Meuf
Coming Out
Hasta XXL
Prince Du Parc
Punk A Chien
Mon Père Etait Tellement
L’Amour A La Française
1983
La France Du Petit Nicolas
Le Retour A La Terre
La Sécurité De l’Emploi
Premier De La Glace
Seul Et Célibataire
Boom
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Française Des Jeux
Bernard Lavilliers