Reports

KYO @ Olympia (23/10/14)

Dans le cadre de la nouvelle tournée “Le Graal Tour”, le quatuor parisien pop rock était de passage dans la capitale dans un Olympia à guichet fermé. Il faut dire que la formation n’a pas mis les pieds dans cette même salle depuis le 15 novembre 2003. Entre temps, Kyo a fait un break, avant de revenir avec un nouvel album “L’Equilibre” paru le 24 mars dernier. Dire que ce dixième concert de la tournée était attendu serait un euphémisme. Retour sur cette date évènement “à domicile”.

Inutile de dire que la Kyosphere, composée de fans, toutes générations confondues, est au rendez-vous, entre admiration, nostalgie et curiosité. Mais comme à chaque show, il y a une première partie chargée de chauffer l’assemblée. Autant dire que cet exercice sera difficile pour ARCHIMEDE. D’ailleurs, les musiciens de Laval en sont conscients. Alors que les cris se font déjà entendre, le chanteur Nico Boisnard, chapeau sur la tête et tambourin en main, prévient les 2000 spectateurs : “Bonsoir, nous sommes Archimède. On n’est pas Kyo mais la première partie, ça va être bien quand même !” En guise d’hors-d’oeuvre, le duo Nico/Fred Boisnard, accompagné de musiciens dont deux de Charlie Winston, Daniel Marsala à la guitare et Olivier Ferrarin à la batterie, proposera le temps d’une petite demi heure, sept titres évoquant les filles (“Je Prends”, “Oh Ma Cherie”), mais aussi les petits soucis de la vie étudiante (“Bye Bye Bailleur”), mêlant guitares électriques et acoustiques. De la pop rock franglo-saxon made in France, un brin répétitif, mais plutôt plaisante. Le public, poli, leur réservera un assez bon accueil. Pour ceux qui voudraient les revoir en headline, Archimède sera en concert le 6 novembre au Divan Du Monde afin de défendre son nouvel album, “Arcadie”.

 

 

21h passé, l’Olympia replonge dans l’obscurité sous les acclamations “Kyo! Kyo!”. Fabien Dubos (batterie), Nicolas Chassagne (guitare), Florian Dubos (guitare) et Benoit Poher (chant), aux côtés de Pierre Lavandon, bassiste de l’époque et un nouveau claviériste débarquent sur scène. Si au départ, Nico Ben et Flo étaient plutôt statiques, ces derniers se déplaceront de temps en temps au cours du set. Dès l’intro avant “Récidiviste”, l’un des titres du nouvel album de KYO, la Kyomania fait son retour et les paroles seront repris en choeur. Ce sera le cas durant l’heure et demi de show. Une vraie chorale ! Si l’on s’interrogeait sur la signification du nom de cette présente tournée, tout est désormais évident : en dix ans d’absence, même après une pause, les gars sont restés identiques, ils n’ont pas pris une ride, ou alors très peu (merci le régime crudités ?). Si bien que le T-shirt blanc du clip de “Dernière Danse” va toujours aussi bien au chanteur ! Des petites confessions intimes sur un ton humoristique, il y en aura toute la soirée. Car oui cette proximité liant la formation avec le public n’a pas changé (le “tout le monde tout nu !” de Flo avant “Respire”, la spécial dédicace perso de Ben à son fils Joshua sur “Le Graal”…), sans parler des multiples remerciements. Niveau setlist, cette dernière a été soigneusement élaborée afin de contenter tout le monde. Il y a évidemment les nouvelles chansons du quatrième essai. Et si sur CD, le dernier album pourrait sonner moins rock que les précédents, forcé de constater qu’il s’agit du contraire en live. Les nouvelles compositions se mêlent bien avec les anciennes, à l’exception peut-être de l’enchaînement “Sur La Route” et “Révolutions”, toutes deux interprétées par le guitariste, mais aussi chanteur occasionnel, qui a légèrement cassé le rythme effréné du set. L’occasion pour Ben de se reposer un peu et surtout de reprendre son souffle. Car oui, si tout est parfait durant cette soirée, le seul reproche qu’on pourrait émettre porterait sur la voix du frontman, qui par moment, a parfois du mal à suivre la cadence. Son débit caractéristique en prenant un coup. Heureusement que Flo est là pour assurer quelques parties vocales ! A noter également que les morceaux ont été réadaptés pour la scène (“Sad Day” amputé de son refrain), souvent prolongés par une intro (l’émotif “Je Saigne Encore”, la sublime “Sarah”) ou une outro (“Poupées Russes”, “Le Graal”), jouant sur le tempo et offrant même un inédit “3 Lettres”, comme celles inscrites en rouge sur la devanture de la salle. Un vrai moment de communion et de bonheur. Telle était la spécificité de ce “Graal Tour” dont la tradition est le free hug à son voisin après “Enfant Du Solstice”. Niveau prestation, si les membres paraissaient quelques peu stressés de jouer “à la maison”, toute la pression est très vite redescendue, grâce à “l’ambiance de folie” de l’Olympia. Les musiciens étant même touchés et émus d’avoir un tel accueil en 2014. Evidemment, le grand public est présent pour revivre les grands frissons tels que “Le Chemin”, “Dernière Danse” et plus récemment “Le Graal”, provoquant à chaque fois un “effet suricate” : les personnes au balcon se lèvent au même moment dès l’interprétation d’un tube. C’est suite à deux rappels, composé d’une part de l’éponyme “L’Equilibre”, “Nuits Blanches” et “Dernière Danse”, et de l’autre, “Tout Envoyer En L’Air” comme par le passé, que se termine le show.

 

 

En un best of de vingt deux chansons, seuls les trois derniers albums seront représentés (“L’Equilibre”, “300 Lésions” (2004), “Le Chemin” (2003)), nous expédiant instantanément dans les années 2000, sous un somptueux lightshow. Ce dernier n’est quasiment axé qu’autour du nouveau logo de Kyo en Y, entouré de leds, sur lequel seront projetés des animations et autres extraits de clip (“Je Cours”, “Qui Je Suis”) et une sonorisation plus que parfaite. Chacun des morceaux aura sa propre ambiance visuelle. Retour dix ans en arrière, une véritable cure de jouvence à vitesse grand V. Il ne manquait plus que les baggy pour que tout soit parfait ! Que vous aimez ou détestiez Kyo, ce groupe est l’un des rares à avoir touché toute une génération et continue de le faire avec les plus jeunes fans, ayant découvert le quatuor avec “Le Graal” que Ben saluera avant la chanson. Des concerts comme ça on en ferait tous les jours ! Ce soir, Kyo a montré qu’il a repris les choses exactement là où il les avait laissé, avec une pointe de nouveauté. Tout comme les fans, les quatre membres, ont, certes, pris de la bouteille (vingt ans !), mais cette jeunesse éternelle, ce grain de folie, est toujours présent. C’est nostalgique de tout un pan de notre adolescence que nous ressortons avec plein de souvenirs dans la tête et la sensation d’avoir vécu un grand moment inoubliable. Une seule hâte : être vite le 27 janvier au Zénith De Paris. Que ce soit en studio, ou en live, Kyo signe assurément un retour gagnant !

Setlist :

Récidiviste
Contact
Je Saigne Encore
Enfant Du Solstice
Respire
Comment Te Dire
3 Lettres
Poupées Russes
Sarah
Je Cours
XY
Le Graal
Qui Je Suis
Sad Day
La Route
Révolutions
Le Chemin
White Trash
—-
L’Équilibre
Nuits Blanches
Dernière Danse
—-
Tout Envoyer En L’Air

Anthony Bé
Fondateur - Rédacteur en chef du webzine RockUrLife