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KYO @ Casino De Paris (01/12/22)

Ultime étape de sa tournée La Part Des Lions Tour, KYO s’arrêtait ce jeudi soir au Casino De Paris. L’occasion de prendre sa revanche sur le report médical du mois de mai, en proposant beaucoup de surprises et d’invités.

Pour ouvrir sa dernière date parisienne, le groupe a fait appel à CLOUD, qui avait déjà eu l’occasion d’ouvrir pour Lilly Wood And The Prick. Fidèle à son nom, la jeune femme délivre un set aérien, d’une synthpop anglophone tout en délicatesse. Durant une demi-heure, elle gratifiera l’audience de morceaux de son EP Sick Sad Girl, dévoilé en 2021, mais aussi de son nouveau titre “Nobody”, sortant le lendemain sur les plateformes de streaming. La jeune artiste semble assez intimidée de jouer devant une si grande audience. Cette dernière lui réserve un accueil très bienveillant, applaudissant chaque fin de chanson et allant même jusqu’à scander le nom de son joueur de synthé/guitare, Jonathan. La Française sollicitera le public pour lui demander de faire plus de bruit pour la tête d’affiche, confiant avec candeur que “chaque artiste rêve de faire cela“. A la fin d’un set qui manquera un peu de diversité, on notera la présence au milieu d’un morceau de l’extrait culte “toi tu vis, toi tu vis, toi tu crèves” de Dewey, pour le plus grand plaisir des trentenaires composant la majorité de l’audience. Un moment agréable, bien qu’assez éloigné du style de la tête d’affiche.


Je ne veux pas rester seul

Après ce moment très aérien, l’intro de KYO va marquer une rupture particulièrement nette. Plongé dans le noir, on découvre la voix de Margaux, l’une des protagonistes du dernier album La Part Des Lions (2021), suppliant pour que son ami Marlow continue de se battre pour sa vie. Après plusieurs décharges de défibrillateur, le groupe fait son entrée sur “Contact”, appuyé par de superbes jeux de lumières.

Comme à l’Olympia, la formation s’est dotée d’un plancher lumineux du plus bel effet, renforçant l’immersion. Les voix sont quelque peu en retrait en ce début de concert, mais tout rentrera dans l’ordre après quelques chansons. Sur “Mon Epoque”, Benoit déclame : “Je ne veux pas rester seul“. C’est peu dire que le Casino De Paris va le rassurer, faisant durer l’échange aux sons de “t’es mal dans la mienne” tonitruant. “Cela va être bon !“, prédit le frontman, déjà aux anges.

Que ce soit sur “Le Graal”, chanson du comeback ou sur “Enfant De La Patrie” tiré du dernier disque, l’enthousiasme du public ne faiblit jamais. Le groupe confie avoir eu le cœur brisé d’avoir dû reporter la date initiale, alors qu’il voyait des personnes déjà devant la salle. “Ce soir c’est la revanche“, avant d’enchainer sur “Stand Up” et surtout “Je Saigne Encore” repris à plein poumon. Les “KYO, KYO” retentissent, le sol tremble : l’ovation est totale !

Douceurs et guests

KYO choisi alors de faire un cadeau au public en interprétant pour la toute première fois “Comète”, aux cotés d’Alice On The Roof, invitée pour l’occasion. Benoît confie que la Belge lui donne envie de pleurer à chaque fois qu’elle chante, sensation partagée par de nombreuses personnes de l’audience, totalement sous le charme. La formation a prévenu qu’il y aurait des surprises ce soir, et c’est ensuite le trio LEJ qui déboule avec son violoncelle, pour une jolie version de “Quand Je Serai Jeune” à quatre voix. Celle de Florian sera largement mis en avant sur “Les Vents Contraires”, où le guitariste montrera sa capacité à assurer le lead au chant.

Mettant fin à cette parenthèse de douceur, “Poupée Russes” réinjecte une dose d’électricité, avant que les murs ne vibrent à l’unisson du clapping du public sur “Fremen”. Les bras en l’air de toute la salle, appuyés par de très beaux jeux de lumières, rendent cette prestation particulièrement impressionnante visuellement.

Sans s’arrêter, le niveau monte

Tout aussi éclatante, le groupe interprète ensuite une version revisitée de “Ton Mec”. La bande s’éloigne du gimmick désinvolte de la version album, en proposant une montée irrésistible à l’intensité suffocante. Une très belle réussite !

Il se dégage une grande complicité entre KYO et son public. Toutes les occasions sont bonnes pour prouver à l’autre son amour et sa reconnaissance, comme sur “Mon Immeuble” où les portables se lèvent spontanément pour éclairer la salle, dans un superbe moment de communion.

S’il est agréable de noter que tous les morceaux sont connus et repris par l’audience, cette symbiose atteint son paroxysme sur “la chanson qui a vraiment changé nos vies“, à savoir “Dernière Danse”. Benoît finit la chanson les mains sur les hanches, remerciant chaleureusement le public et assurant qu’ils ne pouvaient pas rêver mieux pour une dernière. “Sad Day” rappelant les débuts de Saez et “Ce Soir” très repris, clôturent magistralement cette première partie.

Une dernière danse se taillant la part du lion

Naturellement, impossible de se quitter sans emprunter davantage Le Chemin, album phare du groupe. De la fosse aux balcons, on constate avec plaisir que “Tout Envoyer En l’Air” et son riff n’ont pas pris une ride. Le chanteur indique, hilare, qu’il demande d’habitude au public de monter l’ambiance d’un cran mais que cette fois, cela allait être difficilement possible. L’enthousiasme accueillant “Je Cours” ne le fera pas mentir, avant que “Le Chemin” (en présence d’un(e) certain(e) Stéphane) ne finisse par rajeunir l’audience de vingt ans.

Monté sur l’avant-scène, chacun des musiciens aura droit à son ovation. “On continue alors ?“, sourit Benoît avant d’enchainer avec la pépite du dernier album “Margaux, Omar, Marlow” et de conclure par “Respire”. Les six musiciens finissent par quitter définitivement la scène, après de longues minutes à saluer le public.

Alors que cette tournée s’achève, KYO donne déjà rendez-vous l’année prochaine au Zénith Paris – La Villette (déjà rempli à moitié !) pour jouer l’intégralité de son album Le Chemin à l’occasion des vingt ans de sa sortie. Nul doute que de très nombreux spectateurs du Casino De Paris se laisseront tenter après la performance de cette soirée, placée sous le signe du partage et de la générosité. Chapeau messieurs !