
Troisième date parisienne, et sans doute le graal de cette tournée anniversaire. Ce samedi 7 juin, KYO joue à domicile, dans un Accor Arena archicomble, vingt ans après un premier passage plus discret dans cette même salle. Mais en 2025, le chemin parcouru est immense. Plus de 15 000 personnes sont là pour revivre deux décennies d’émotions. Et pour découvrir que l’histoire est loin d’être terminée.
Une promesse : émotions, invités, nouveautés
Annoncé en grande pompe en février 2024, le concert ne promettait pas seulement une célébration de Le Chemin (2003) – le disque culte qui a propulsé KYO au sommet – mais aussi un clin d’œil aux 10 ans de L’Équilibre (2014) et aux 20 ans de 300 Lésions (2004). Un triplé anniversaire pour une génération qui n’a jamais cessé de fredonner leurs refrains.
Pour marquer le coup, KYO a promis de l’émotion, de nombreux invités et des nouveautés pour son passage parisien. Promesses tenues ?
Juste après la sortie de scène de la première partie KAKY, une énigme s’affiche sur les écrans. Un QR code mystérieux invite les spectateurs à inscrire leur numéro. A la clé : une surprise durant le show. L’ombre d’un nouveau logo s’esquisse. Le mystère est total.
Sad Day ? Plutôt un grand soir
Dès les premières notes de “Sad Day”, l’Arena vibre. KYO ne perd pas une seconde pour mettre le feu, au sens propre comme au figuré. En plus du sol et du plafond à LED déjà présents sur les dates précédentes, un écran suspendu au-dessus de la fosse retransmet le concert en direct pour les gradins – une attention rare et bienvenue.
“Dans Ma Chair”, “Contact” (et ses flammes spectaculaires), “Mon Époque” : le groupe déroule un départ en fanfare. Benoît Poher lance un “Paris, vous êtes chauds ?” déjà inutile tant la salle a décidé de vivre la nuit à l’envers. Le son est massif, la lumière cinématographique, la tension palpable.
Le Chemin, 20 ans et toutes ses dents
Vient l’heure du bloc Le Chemin. Une vidéo rétrospective retrace la success story du groupe avec des images d’archives de l’époque avant que ne résonne le titre éponyme, repris par toute la salle dans une ferveur indescriptible. On ne parle plus de concert, mais de communion.
Premier invité de la soirée : Waxx rejoint la scène sur “Je Cours”, guitare à la main et sourire complice. “Tout Envoyer En L’Air” s’enchaîne dans un nuage de fumée. Florian Dubos prend le relais vocal sur “Chaque Seconde”, dans une version semi-acoustique pleine de tendresse, puis en solo sur “Comment Te Dire”, pendant que Ben l’accompagne à la guitare.
Pas de performance lisse ici, mais une sincérité brute. Les mots résonnent comme des blessures qu’on cache, et c’est précisément ce qui les rend puissants. “Je Saigne Encore” rappelle à tous pourquoi les textes du groupe traversent les âges. “Sur Nos Lèvres”, “Tout Reste À Faire” : chaque refrain est une clameur. Le public lève les portables. La salle devient un ciel constellé. Ben est ému et il a raison : plus rien ne les freine.
Dernière danse ? Pas si vite
“Dernière Danse” clôt cette première partie en version a cappella. Un moment suspendu, un silence sacré. La salle retient son souffle, puis explose. Il est 22h. Le groupe quitte la scène… mais tout le monde sait que ce n’était pas la fin de son histoire.
Ben revient seul sur scène pour un medley touchant : “3 Lettres”, “Kyosphere”, “Comme Des Frères”. Puis retour des musiciens pour “Le Graal” et ses projections de flammes, et “XY”, sublimé par d’énormes lettres lumineuses. Le public est inarrêtable. Les applaudissements et acclamations s’enchaînent sans répit. KYO joue avec le cœur, et la salle bat à l’unisson.
“L’Équilibre”, très attendue et rarement jouée, déclenche une émotion intense. Une phrase clé reste en suspens : “Est-ce que c’est la fin de notre histoire ?“. Reprise de souffle de la part de Ben ? Oubli ? Message caché ? La question reste sans réponse. Mais l’impact est réel.
Sur “Les Vents Contraires”, Flo prend le micro, et Ben plaisante : “Je suis jaloux de sa nuit étoilée.” L’ambiance est détendue, chaleureuse. Puis “Sarah”, en acoustique, prolonge ce moment d’accalmie.
Nostalgie, révélations et “Ultraviolent” futur
Nouvel invité : Nuit Incolore partage “Je Cours” avec le groupe. S’enchaînent “Poupées Russes”, baignée de rouge et de fumée, puis “Fremen”, seul morceau issu de Dans La Peau (2017) du set.
Et puis vient LA vraie surprise de la soirée.
Une voix off, une séquence visuelle énigmatique. Les portables vibrent : ceux qui ont scanné le QR code reçoivent un SMS. KYO annonce en simultané sur scène et par message la sortie de son prochain album, Ultraviolent, prévue pour le 31 octobre 2025. La salle exulte de joie. Le premier single, “K17”, est dévoilé en avant-première dans la foulée. Ben nous racontera ensuite que ce titre… est simplement le nom du fichier brut sur ProTools.
“White Trash”, retour brutal à L’Equilibre, déclenche une pluie de flammes sur scène, sur les écrans, et jusqu’au plafond. C’est grandiose, intense, bouillonnant.
Ben remercie son équipe, ses potes de toujours, à savoir les autres membres du groupe, Florian, Nicolas Chassagne, Jocelyn Moze avec qui il a fait les 400 coups depuis 25 ans maintenant. De son côté, Nico en profite pour souhaiter un bon anniversaire à son fils de 14 ans. Sur scène comme dans les gradins, l’émotion est simple, sincère, tangible.
Un final à cœur ouvert
“Respire” précède une version acoustique de “Le Chemin” partagée avec Sita en invitée surprise – autre madeleine sonore pour une génération entière.
Puis le groupe revient pour une “Dernière Danse” finale, entamée tout en douceur avant une montée en puissance électrique, conclue par une pluie de confettis.
Le rideau tombe après 23h, mais le souvenir, lui, est déjà indélébile. KYO a bel et bien tenu toutes ses promesses.
Une célébration vivante
Production monumentale, setlist généreuse, guests bienvenus (même si parfois furtifs), titres rares, un single inédit, et cette émotion, partout, du début à la fin.
Non, KYO n’est pas qu’une madeleine de Proust. Plus de vingt ans après ses débuts, le groupe est toujours là : présent, pertinent, et plus vivant que jamais. Prêt à tracer la suite du chemin. Et loin – très loin – d’avoir fait sa dernière danse.



























































