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KORN @ Zénith (20/03/17)

Lundi 20 mars, le Zénith De Paris accueillait Korn. Trois ans après sa dernière venue dans cette même salle, c’est accompagnés de Hellyeah et Heaven Shall Burn que les Californiens sont venus défendre “The Serenity Of Suffering“, paru en octobre 2016.

HELLYEAH prend possession de la spacieuse scène du Zénith, alors que la fosse se remplit au compte-gouttes. La bande de Vinnie Paul (Pantera) démarre sur les chapeaux de roues avec “X”, chanson au titre significatif extrait du cinquième et dernier album “Unden!able“, sorti l’année dernière. La formation propose un son lourd et groovy à une audience qui peine à rentrer dans l’ambiance. La voix de l’extravagant Chad Gray se trouve, malheureusement, noyée par les instruments et on peine à l’entendre. Le morceau “Moth” se présente comme une cession du set, un titre au tempo relativement lent parmi des chansons au rythme effrénés et à la double pédale enragée. Que ce soit dans Pantera ou dans Hellyeah, Vinnie Paul reste un monstre vivant derrière cette batterie gigantesque. Le frontman nous fait un petit speech sur “la grande famille du metal”, ce qui lui vaut un peu plus d’attention de la part du public. Les musiciens finissent avec “STARTARIOT” avant de saluer la foule et de se retirer.

 

 

Après une courte pause, c’est au tour de HEAVEN SHALL BURN de se présenter devant l’audience parisienne. Un an après son dernier concert dans l’Hexagone, les Allemands démarrent leur set avec “Hunters Will Be Haunted”, et tout de suite nous plonge dans leur univers. Ne soyez donc pas surpris d’apprendre que les membres de la formation sont soit vegans, soit végétariens et que la plupart suit un mode de vie straight edge. Leurs idéaux politiques sont revendiqués et ne sont pas laissés au hasard dans leur art. On s’amuse du manque de charisme du chanteur, qui a revêtu sa plus belle chemise rouge pour l’occasion. Eric Bischoff a un jeu impressionnant et maltraite sa basse, si son luthier se trouve dans la salle, il doit certainement être fâché tout rouge. Christian Bass (batterie) a beau être le petit nouveau du groupe, il fait largement ses preuves et on en oublierait presque Matthias Voigt. Le dernier opus “Wanderer” est bien défendu et, même si le set nous laisse quelque peu sur notre faim, nous attendons avec impatience qu’ils refoulent le sol parisien. En parlant d’impatience, les lumières s’éteignent, on trépigne, on attend… Korn.

 

 

KORN, si on les attends avec autant d’excitation, c’est surtout parce que ça représente nos années collèges, nos premiers émois, nos premiers T-shirts de groupe. Au fond, ils sont rassurants, Korn. Depuis “Untouchables”, on est tous devenus des adultes et tout a changé, mais Korn, eux, sont restés les mêmes, ont gardé les mêmes coiffures (un choix intéressant mais qui sommes nous pour juger ?), et ils sont l’un de ces groupes qui nous rattachent à notre bien aimée adolescence. Jonathan Davis et sa bande ont bien conscience de cette nostalgie et nous serviront sur un plateau les racines 90’s du quintette. Ce dernier ouvrira d’ailleurs les festivités avec deux morceaux des 00’s qui plongent immédiatement l’assemblée en transe. Dès la première chanson “Right Now”, tout le Zénith suivra les mouvements en vague entraînante, et les pogoteurs ne sont pas cantonnés au troisième rang comme le veut la tradition. Des odeurs de fumée pas si légale confirment la réputation des fans de Korn, comme quoi, il n’y a pas que le reggae et le stoner qui donnent des envies d’évasion. La joyeuse bande de Bakersfield nous surprend avec la reprise du “Word Up!” de Cameo, qu’elle nous avait caché lors de la dernière prestation parisienne au Download Festival France.

 

 

L’atmosphère atteint son apogée lorsque la formation nous sert “Insane”. L’auditoire devient fou et ne veut pas que ça s’arrête, au point de frapper du pied par terre à s’en péter les orteils. Le son est d’une qualité plus que correct, on en enlèverait presque nos bouchons. Les dreadeux de Korn ont vraiment l’air ravis d’être là et des réactions de leurs fans. Les cinq musiciens sont communicatifs et ne se lassent pas d’interagir avec la foule qui est plus que réceptive.

 

 

Tout ceux qui ont connaissance de la setlist savent lors des premières notes de “Freak On A Leash” que ce spectacle touche à sa fin, et franchement, c’est dommage. Ce retour dans les années 2000 fait du bien à tout le monde et, malgré l’arrière goût de pas assez, c’est avec un sourire aux lèvres (et nos téléphones en moins, merci les pickpockets) que nous prenons le métro.

Setlist :

Right Now
Here To Stay
Rotting in Vain
Somebody Someone
Word Up!
Coming Undone
Insane
Y’All Want A Single
Make Me Bad
Shoots And Ladders
Blind
Twist
Good God
—-
Falling Away From Me
Freak On A Leash