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KODALINE @ Le Trianon (21/10/18)

Après une escale à l’Olympia en 2016, retour au Trianon pour Kodaline. Dans une salle ultra complète, la bande irlandaise est venue présenter son troisième album, “Politics Of Living”.

Le Trianon prend ses premières couleurs irlandaises avec les Dublinois de WILD YOUTH. La joyeuse formation s’agite sur un pop rock aux accents électros dans la veine de The Script et Maroon 5. Ni très originale, ni vraiment mise en valeur par la mauvaise qualité du son, la musique de la bande possède au moins le mérite de faire se remuer les premiers rangs. Il faut dire qu’on ne peut pas reprocher au groupe de ne pas mouiller le maillot. Le chanteur arpente la scène sans cesse et communique avec le public. Les intonations rocailleuses que prend sa voix sur “All Or Nothing” relèvent un peu le set, qui reste cependant dans son ensemble assez insipide.

 

 

Alors que la salle est désormais entièrement remplie par un public éclectique, les quatre membres de KODALINE entrent sobrement sur scène. L’habituel morceau d’ouverture “Ready” a laissé place à la nouvelle “Follow Your Fire”, qui se révèle tout aussi efficace. Amorcé avec “Coming Up For Air”, le second album, le détour vers des contrés plus pop rock que folk est désormais devenu le nouveau cap de la bande, et ça lui va bien. Les sonorités axées électro de “Politics Of Living” se glissent parfaitement entre les plus anciennes compositions. “Shed A Tear”, “Head Held High”, “Angel”, c’est bien son dernier album que Kodaline est venu défendre : près de la moitié de la setlist y est consacrée. Rien de surprenant à mettre en valeur son dernier effort, et si certains titres manquent tristement à l’appel, les quelques rescapés des précédents opus en sont d’autant plus savoureux. “Brand New Day” et “Ready” font danser et s’époumoner l’assemblée, tandis que “Honest” lui impose un silence respectueux. Cependant, la beauté du morceau est un peu entachée par un Steve Garrigan pas toujours juste et un peu à côté. La sublime version de “Brother” qui suit immédiatement rattrape un peu le coup.

 

 

Mais dommage que des faussetés dans la voix du chanteur, trop fréquentes pour un groupe de cette envergure, viennent ponctuer plusieurs fois les morceaux. D’autant plus que quand elle est en place, la voix de Steve Garrigan est d’une douceur enivrante. Autre ombre au tableau, l’absence totale de scénographie. Pas de déco, ni même de fond pour habiller la scène. Niveau jeu de lumière, le strict minimum. Heureusement, l’auditoire se charge d’égayer un peu le Trianon en faisant scintiller la lumière de son téléphone portable sur la tendre “The One”.

 

 

Si la bande reste plutôt statique et sage pendant la performance, “I Wouldn’t Be” vient pimenter le concert. Interprété en partie en choeur par tous les membres du quatuor placés en ligne sur le devant de la scène, le morceau résonne dans un Trianon silencieux tel un chant religieux. Le combo folk “Love Like This” / “One Day” est chassé par “Born Again” qui, surprenante sur l’album tant elle sonne comme une (bonne) chanson de Maroon 5, prend une nouvelle dimension en live. Pas d’amélioration du côté de la qualité de son depuis la première partie, mais ça n’empêche pas à “Raging”, un morceau signé Kygo sur lequel Steve Garrigan pose sa voix, d’électriser l’audience. Après avoir glissé quelques mots français plus tôt pendant le set, le frontman brandit un drapeau tricolore, faisant hurler la foule. Quand il s’agit de donner de la voix, la formation peut toujours compter sur son public. Surtout quand, après un rapide passage en coulisses, Kodaline le ravit une dernière fois en se replongeant dans le passé avec “All I Want” et “High Hopes”, toutes deux reprises en choeur. Un joli moment de communion qui se poursuivra même pour une poignée de chanceux après le concert, sur le trottoir devant le Trianon. Instruments sous le bras, le groupe est venu jouer aux côtés de ses fans, forcément ravis.

 

 

Devenu l’un des groupes irlandais les plus influents de sa génération, Kodaline ne semble pourtant pas tout à fait à l’aise avec son nouveau statut. Avec la puissance de ses morceaux, l’éclectisme de sa discographie, la sympathie qu’il dégage et son fort lien avec son public, tous les voyants sont au vert pour propulser le quartette sur les plus grandes scènes du monde entier. Mais si la musique de la bande se fait de plus en plus ambitieuse, la performance live, elle, stagne un peu. Le concert est agréable et efficace, empli de douceur et de bienveillance, mais il laisse toutefois un petit goût de potentiel pas complètement exploité.

Setlist :

Follow Your Fire
Brand New Day
Ready
Honest
Brother
Shed A Tear
Head Held High
The One
Angel
I Wouldn’t Be
Love Like This
One Day
Born Again
Raging
Love Will Set You Free
—-
All I Want
High Hopes