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JACCO GARDNER @ La Maroquinerie (07/02/14)

En 2013, le jeune néerlandais Jacco Gardner sort “Cabinet Of Curiosities”, son premier album. Multi instrumentiste, il y joue, à l’exception de la batterie, de tous les instruments. Après un passage remarqué au Festival Les Inrocks l’année passée, il éclaire ce soir La Maroquinerie de sa folk pop millésimée.

Il est 20h lorsque les français d’ORVAL CARLOS SIBELIUS (= une bière d’Abbaye + un chanteur à chemise hawaïenne + un compositeur finlandais) entrent en scène. Aux traditionnels guitare/basse/batterie/claviers, s’ajoutent un trombone attisé par un gaillard habité et une flûte traversière modulée par “Bernadette”. Un mariage de musiciens classiques avec d’autres, qu’on jurerait échoués depuis les années 70, directement d’une faille temporelle. Le sweat “cosmos” d’Axel Monneau contribue à l’invitation au lointain voyage, au pays de Syd Barrett et des Zombies, de Lewis Carroll et de King Crimson. Coupe mods et speech new age (“Dieu vous aime et Dieu veut vous voir heureux”), il mène cinquante bonnes minutes d’une pop psyché 70’s parsemée de notes cuivrées et chaleureuses.

 

 

21h20 : Le concert de JACCO GARDNER démarre avec des bruits de jungle réalisés “à la bouche”, mi cris d’animaux sauvages, mi rires d’enfants de “Cabinet Of Curiosities”. Par-dessus le squelette guitare/basse/batterie, le jeune homme s’attèle au double synthétiseur ou à la guitare, en passant par le tambourin ou les maracas, au gré des titres. La musique, délicatement inspirée des sons psychédéliques et de la pop baroque des années 1960 (Zombies, Syd Barrett, Turtles, Sagittarius), accentue encore sa touche vintage grâce à un micro reproduisant les sonorités de l’époque. Dans une douce pénombre, Clarks, marinière et chapeau, le néerlandais posé au bord de la scène semble se cacher derrière un double rideau de cheveux. Les musiciens jouant quasiment dans le noir pour que les spectateurs puissent profiter des extraits choisis de films occultes et datés, qui semblent sortir tantôt des années 20, tantôt des années 50. Se succèdent des histoires muettes en noir et blanc, évoquant l’enfance, des images de manège enchanté, de Pinocchio… “Do you like summertime?” s’enquiert-il avant de lancer le nouveau et très réussi “Summer’s Game”, un autre morceau qui invite à valser, entrainé par les chœurs des musiciens. 22h25 : Après une très courte sortie, retour du batteur seul pour débuter “How To Live Again” rejoint par le reste du groupe qui clôturera le set par le guilleret “Always On My Mind” à 22h32.

 

 

Un concert intimiste et proche de l’ambiance planante et féérique de “The Piper At The Gates Of Dawn”, le premier disque des Pink Floyd. Tout en simplicité, le timide petit hollandais restera parler avec ceux qui le souhaitent au bar de la salle, pour terminer en douceur cette charmante soirée.

Setlist :

Cabinet Of Curiosities
A House on The Moon
One Eyed King
Help Me Out
Summer’s Game
Puppets Dangling
The Riddle
Clear The Air
End of August
Notus
Watching the Moon
The Ballad Of Little Jane
Where Will You Go
Lullaby
Chameleon
—-
How To Live Again
Always On My Mind