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IZÏA @ Le Trianon (05/05/15)

Elle a surpris tout le monde en sortant “La Vague” son nouvel album résolument électro pop. Mercredi soir au Trianon, Izïa et son band sont venus prouver au public parisien qu’ils n’avaient rien perdu de leur fougue.

C’est avec un léger retard que le groupe de première partie, BLIND DIGITAL CITIZEN, investit la scène du Trianon. Ils sont cinq, viennent de Paris. Derrière la batterie, ô surprise, on retrouve Louis Delorme qui officie également avec Miss Higelin. On comprend mieux alors le choix de cette formation. Le premier album “Premières Vies” est paru il y a peu. Ils ont trente minutes pour le présenter à un public déjà arrivé en masse dans la salle. Dès les premières notes, une pop électro tintée de new wave post punk retentit et prend un peu par surprise la foule. Le chant est parlé, français, poétique. Les musiciens sont concentrés, l’air très sérieux. Le son est très particulier. Certains passages font parfois penser au film de Lenny Abrahamson, “Frank”. Malgré des mélodies par moment assez dansantes, le Trianon reste un peu figé. Les gens sont venus venu voir un soleil, une boule d’énergie, du coup il est assez dur de rentrer dans l’univers un peu sombre et chaotique du combo.

 

 

20h40, la salle est plongée dans l’obscurité. Le décor est sobre. En fond, les néons qui reprennent l’artwork de “La Vague” s’illuminent. Le groupe fait son entrée discrètement, tout de noir vêtu et se positionne assez en retrait. “Silence Radio” résonne. IZÏA arrive sur scène et prend possession de son domaine. Le Trianon sera son terrain de jeu pendant une heure et demi. Avec une batterie électronique, des pads et plusieurs claviers répartis sur scène, pas de doute, le set va être électro. “La Vague” sera jouée entièrement, mêlée à d’anciens morceaux. Le tout a été réorchestré et travaillé pendant leur résidence à La Sirène (La Rochelle). Les nouveaux titres vont prendre une dimension plus rock et les anciens plus électro pop. L’ensemble sera donc assez cohérent et unifié. Izïa, qui avait envie de danser et faire danser son public, va s’en donner à coeur joie. Elle virevolte sur “Reptile”. Le sol du Trianon tremble pendant “So Much Trouble”. La jeune femme semble émue et lancera à plusieurs reprises “vous m’avez manqué”. L’émotion grimpe d’un cran pendant “Bridges”, la chanson dédiée à son père. On sent que la demoiselle est ravie d’être là. Elle est vive, joyeuse et semble être comme à la maison. L’artiste donne l’impression que si elle le pouvait, elle sauterait dans la foule pour prendre tout le monde dans ses bras. Cette envie de croquer la vie se répand et une impression de bien être et de fraternité flotte dans le Trianon. Fini les “putains” ou autres vulgarités, la tempête Izïa s’est apaisée, a mûri, mais n’hésitera tout de même pas à plaisanter à de nombreuses reprises avec l’assemblée. Le set se poursuit. “Tomber” est magnifique. Nous pouvons apprécier les belles capacités vocales en français de cette nouvelle diva pop. Fini de se cacher derrière la langue de Shakespeare. Malgré une certaine assurance, on perçoit un peu de nervosité tout le long du set. Elle ricane régulièrement. Bafouille parfois. Mais surtout, toute penaude, elle confessera qu’elle s’est plantée sur “Reptile”. Tant pis pour ce que va penser la maison de disques : elle tient à la rejouer. Elle est comme ça Izïa, spontanée. Cette nouvelle version très entrainante, qui sera suivie de “Disco Ball”, mettra la salle en transe. Pour le rappel, la belle et sa troupe nous offrent trois titres dont “Les Ennuis”, chanson qu’elle partage avec son ami Orelsan sur l’album. Par chance, le rappeur était présent dans la salle. Il n’a pas hésité à poser sa bière pour la rejoindre sur scène et improviser ce duo. Plutôt réussi. Le set se terminera sur le hit très rock “Let Me Alone”. Le temps de présenter sa troupe, son équipe, elle lance un “merci Paris t’as pas changé t’es encore plus joli qu’avant”, balance son micro et quitte la salle.

 

 

Pas de doutes, la baby rockeuse a mûri. Izïa a su évoluer avec son temps. Son incroyable énergie, son naturel, sa spontanéité, sa fraicheur, son enthousiasme ont de quoi convaincre les plus réticents à son changement de cap. Elle et son gang sont là pour offrir un moment d’évasion, de danse, tout en légèreté.

Setlist :

Silence Radio
Reptile
So Much Trouble
Bridges
Twenty Times A Day
Lola
Tomber
La Vague
Hey
Penicilline
Autour De Toi
Reptile
Disco Ball
—-
You
Les Ennuis
Let Me Alone