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INDOCHINE @ Zénith de Rouen (17/10/13)

Trois ans après le “Meteor Tour” réunissant 800 000 spectateurs dont un Stade De France sold out, LE groupe rock français revient avec un nouvel album “Black City Parade” que les musiciens défendent sur les routes depuis février via le “Black City Tour”, la tournée la plus importante du groupe à ce jour, avec plus de 80 concerts. Cette série de dates se divisant en deux parties. Suite au “Black City Tour 1” qui a pris fin en juillet pour le Main Square Festival, ayant privilégié les salles intimistes, Indochine s’attaque désormais au “Black City Tour 2”, faisant la part belle aux Zénith avec une nouvelle scénographie tout droit sortie de l’imagination de Sirkis. Votre webzine préféré fut l’un des dix médias privilégiés à être convié par Live Nation pour la quatrième étape du “BCT2”

C’est après 1h30 de bus et de bons sushis que nous arrivons enfin au Zénith de Rouen. Inutile de préciser que ce 17 octobre n’est que la première des deux dates, complètes depuis des mois, tout comme à travers la France. Alors que le programme indique 20h pour le début de la première partie, KLINK CLOCK, à peine installé en gradins VIP, que le duo guitare/batterie originaire des Yvelines entame déjà la dernière chanson de son set énergique, après avoir remercié et préparé l’arrivée de la tête d’affiche.

Pendant l’installation de la scène d’Indo, des olas et autres acclamations se succéderont alors que les enceintes de la salle passent de la musique électro.

20h40, le Zénith plonge dans l’obscurité totale. Tous les yeux des spectateurs sont rivés sur les écrans géants projetant un paysage d’une ville illuminée dans la nuit, qui n’est autre que l’animation de l’artwork du nouvel album, “Black City Parade” sur la chanson “Trashmen” en intro, suivi de la piste éponyme du nouvel opus. La grande particularité de cette seconde partie de la tournée, c’est “Le Serpent”, un gigantesque écran circulaire sur lequel sont projetées des images en haute définition, se déroulant depuis la scène pour former un cercle entourant la fosse à 360°. Bienvenue à bord du “BCT2” ! Sur scène, les six membres sont sur un demi cercle alors que Mr Shoes (batterie) est au centre, surplombant les autres musiciens. D’emblée, INDOCHINE impressionne, non seulement avec la grosse artillerie lourde de la scénographie, mais également par le son, le show, qui se résume à un seul homme. C’est la présence du seul et unique membre originel, Nicola Sirkis, qui ne cesse d’haranguer les foules, se déplaçant de droite à gauche, mais aussi à l’avant de la scène, pour être au plus près de ses fans. Il n’hésitera d’ailleurs pas à demander de faire de l’air et donner de l’eau aux premier rangs et à serrer des mains. Une telle générosité fait plaisir à voir ! Et dès le second titre “Traffic Girl”, avant lequel est diffusé un extrait d’un JT japonais, les canons à confettis sont d’ores et déjà en marche ! Vous l’aurez compris, tout a été conçu pour créer un tableau artistique pour chacun des vingt morceaux joués ce soir, entre diverses interludes. Avant “La Nuit Des Fées” de “Paradize” (2002), Sirkis fera l’une des rares interventions de tout le concert, préférant préserver sa voix : “Bonsoir les normands, la Normandie ça fait quatre ans merci beaucoup.”, dixit le frontman, qui semble avoir une petite bronchite. Ce qui ne veut pas dire pour autant qu’il n’y a aucune intéraction avec le public de fans et qu’il n’assure pas vocalement. Mais cela ne se voit absolument pas, tant le show frôle la perfection, tant au visuel que la performance elle-même. Vedette de la soirée, le “Serpent” fera son retour au dessous de la foule, enchantée, à multiples reprises. L’effet est toujours aussi bluffant ! Au niveau des titres interprétés, Indochine proposera un best of parmi sa discographie, piochant à la fois dans les récentes compositions de “Black City Parade” (“Memoria”, “College Boy”) aux tubes “Little Dolls”, “Miss Paramount”, la touchante “J’ai Demandé A La Lune”, mais aussi un medley (“Canary Bay” / “Des Fleurs Pour Salinger” / “Paradize” / “Play Boy” /”3ème Sexe”). Ce dernier intitulé “Black City Club” transforme ainsi le Zénith en une soirée clubbing !

 

22h20, c’est le rappel durant quelques minutes avant que le batteur, entouré de deux percussionnistes, lance les battements de coeur sur fond rouge, introduisant “Marilyn” repris à une seule voix par le Zénith ! S’ensuit “3 Nuits Par Semaine” au beau milieu duquel le chanteur disparaitra de la scène… pour réapparaître dans les gradins dont il fera le tour complet avant de traverser la fosse et revenir achever la chanson sur scène ! “Putain elle est grande cette salle, j’ai jamais eu aussi chaud en Normandie et même de toutes les tournées !”, s’exclame Nicola avant de se placer au centre, à genoux pour la ballade intimiste “The Lovers” en version piano-voix accompagné de Oli de Sat. C’est le seul moment de répit, dans un silence religieux. Place à l’un des clous du spectacle avec THE tube “L’Aventurier” et ses ballons géants aux lumières multicolores, lancés depuis les gradins, qui fera chanter et danser les fans de 7 à 77 ans, le tout rythmé par divers jeux de lumières saisissants ! Enième remerciement au staff technique du “BCT2” avant que les écrans montrent deux filles entonnant les choeurs de “Le Fond De L’Air Est Rouge”, enveloppant une nouvelle fois le public. Après avoir donné rendez-vous le lendemain pour la seconde et dernière date au Zénith de Rouen, Indo met fin au voyage à bord du “BCT2” avec l’ultime titre du show avec l’électro “Pink Water 3”. A la fin, Sirkis emprunte une trappe pour disparaitre définitivement de la scène. 23h, le “Life On Mars?” de David Bowie tonne en guise d’outro, tandis que le Zénith se vide.

 

Grandiose, bien plus qu’un simple concert, une expérience visuelle et sonore inédite pour une immersion totale dans l’univers d’Indochine. Du grand art contemporain. Malgré les trente années au compteur et quelques rides, Indochine garde une incroyable énergie qui semble inépuisable. Il est tellement rare de nos jours de voir un groupe rock français, intergénérationel, capable de tenir deux heures trente de show sans aucune fausse note et d’innover en proposant une performance sortant de l’ordinaire ! Bien que le spectacle rock soit parfaitement réglé au milimètre près sans aucun temps mort, il est aussi à souligner cette communion entre les fans et Indo, une relation solide basée sur le respect mutuel et le partage. Il y a fort à parier que les deux dernières dates de la tournée, les 27 et 28 juin 2014, seront deux “Putain De Stade” (de France) !

Setlist :

 

Trashmen
Black City Parade
Traffic Girl
Belfast
Kissing My Song
La Nuit Des Fées
Memoria
Little Dolls
Miss Paramount
Wuppertal
J’ai Demandé A La Lune
Tes Yeux Noirs
College Boy
Alice & June
Black City Club : Trashmen / Canary Bay / Des Fleurs Pour Salinger / Paradize / Playboy / 3e Sexe

Marilyn
3 Nuits Par Semaine
The Lovers
L’Aventurier
Le Fond De L’Air Est Rouge
Pink Water 3

Crédit photos : © Cédric Mathias / Magazine Karma

 

Anthony Bé
Fondateur - Rédacteur en chef du webzine RockUrLife