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INCUBUS @ Zenith (17/11/11)

Dans le cadre du “If Not Now, When? World Tour”, Brandon Boyd et sa bande se sont produits dans la capitale pour une date unique en France. L’occasion de nous présenter en live leur nouvel album. Retour sur le concert des monuments du rock alternatif.

 

Il est 20h pétante lorsque la première partie ouvre le bal dans un Zenith petite configuration pas encore rempli. “Bonsoir, nous sommes fiN.” annonce le chanteur Luke Joyce looké à la Elvis avec sa banane. Au cours de leur set composé de huit morceaux lorgnant du coté de l’indie rock et d’autres influences diverses et variées, les londoniens semblent s’éclater sur scène, même si cette dernière est définitivement trop grande pour eux. Niveau son, imaginez Bono (U2) faisant du rock expérimental et vous aurez fiN. Au bout d’une demi-heure de show, le groupe ne parvient toujours pas à convaincre l’auditoire qui n’a d’yeux que pour la tête d’affiche. C’est dommage car leur nouveau single “It Changes Everything” faisant un peu penser à du MGMT est fort sympathique tout comme l’accueil que lui a réservé les français.

 

 

Le Zenith commence à se remplir durant la pause. 21h, les lumières s’éteignent. Incubus entame son set par le gros son de “Megalomaniac”. “Merci Paris, salut ça va ?”, lance le charismatique frontman Brandon Boyd à la foule avant “Pardon Me” qui sera repris par tous. C’est une bonne initiative de débuter par deux valeurs sûres avant de s’attaquer au nouvel album qui ne fait pas l’unanimité auprès des fans, du moins sur CD. Sur scène, les californiens, pour tenter de relever le niveau, ont choisi d’interpréter seulement sept morceaux de “If Not Now, When?” se rapprochant le plus (pour la plupart) des anciens titres que le groupe ne manquera pas de jouer. Par ailleurs ce sont des compositions telles que ” A Crow Left Of The Murder”, “Vitamin”, “Have You Ever” ou encore le surprenant “A Certain Shade Of Green” version “S.C.I.E.N.C.E” (1997) au rappel qui feront le plus réagir les fans. C’est donc une setlist best of que le public de fans a eu droit en plus des nouveaux titres. Au niveau de la prestation, rien à dire. La voix de Brandon Boyd (chant) est exactement comme en studio, puissante, envoûtante et spirituelle à souhait. De leur coté, les musiciens sont concentrés sur leurs instruments. Tous dégagent une énergie incroyable. Il n’y a aucune monotonie. Enfermé dans sa bulle, Incubus bien que pas très bavard à part les multiples remerciements du chanteur, fait voyager l’assemblée dans son univers “peace & love”. Il n’y a qu’à voir l’inscription sur le débardeur de Brandon, “Make Believe, Not War” en dessous de sa veste qu’il enlèvera avant le pont de “Adolescents” pour le plaisir de la gente féminine. S’ensuivra “Promises, Promises”, sur lequel le guitariste joue du piano. De “Anna Molly” à “Echo” en passant par “Wish You Were Here”, les américains feront vivre un véritable ascenseur émotionnel. Tout cela grâce aux solos du talentueux Mike Einziger (guitare), aux riffs de basse de Ben Kenney (basse) assisté des scratchs de Chris Kilmore (DJ) sans oublier Jose Pasillas (batterie) qui fait trembler les murs de la salle avec son kit. Autre que ce coté scénique, Incubus c’est aussi une identité visuelle propre. Durant tout le concert, le groupe est accompagné d’un écran géant diffusant des images en direct mais aussi des vidéo illustrant quelques chansons. Il ne faut pas non plus oublier les splendides jeux de lumières qui sont des plus réussis, surtout lors des ballades comme “Love Hurts” sur laquelle Brandon et Mike à la guitare acoustique sont seulement éclairés de trois spots roses descendant du plafond, le tout sur un fond bleu et des faisceaux blancs. Au fur et à mesure de l’avancement du show, Brandon toujours aussi sensuel dans sa gestuelle, s’éclate et danse avant d’enlever son débardeur pour finir torse nu juste avant l’impro instrumentale précédant “Nice To Know You”. C’est l’hystérie générale chez les filles. Avant le rappel, les incontournables “Drive” et “Wish You Were Here” feront chanter et bouger tout le public. 22h35, les cinq membres quittent la scène. Ca tape des pieds dans les gradins, ça siffle. Deux minutes plus tard, Incubus est de retour avec le très neo metal “A Certain Shade Of Green” qui voit toute la fosse du Zenith se déchainer avant un retour au calme pour le dernier morceau. En effet, Incubus a choisi de terminer en douceur avec “Tomorrow’s Food” qui est également la dernière piste de “If Not Now, When?”. Sur l’écran géant, une vidéo montre des images de l’histoire de l’humanité. Est-ce une façon de souligner que le groupe a évolué pour atteindre l’âge de la maturité avec son septième effort studio ?

 

 

Au bout de deux heures de show et une setlist bien dosée, Incubus a littéralement conquis son public y compris les plus sceptiques concernant son nouvel album en leur en mettant plein les yeux et les oreilles. C’est pro et carré. Cependant, on regrette les transitions trop longues entre chaque morceau. Enfin, on remarque qu’à certains moments, Chris semble s’ennuyer puisqu’il n’y a quasiment aucune apparition du DJ sur les nouvelles chansons. Par ailleurs, la dimension live révèle une autre facette de ces dernières. Certes, Incubus s’est assagit et se trouve aujourd’hui à des années lumières de ses débuts énervés mais l’émotion reste intacte que ce soit pour les premiers fans ou les fans de “If Not Now, When?”. D’où le public accueillant et très réactif. Incubus, ça se vit, ça s’écoute et ça se regarde… en live !

 

Setlist :

 

Megalomaniac
Pardon Me
Adolescents
Promises, Promises
If Not Now, When?
A Crow Left Of The Murder
Anna Molly
Have You Ever
Vitamin
In The Company Of Wolves
Defiance
Love Hurts
Talk Show On Mute
A Kiss To Send Us Off
Echo
Switchblade
Nice To Know You
Drive
Wish You Were Here
—-
A Certain Shade Of Green
Tomorrow’s Food

Anthony Bé
Fondateur - Rédacteur en chef du webzine RockUrLife