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HOOVERPHONIC @ Alhambra (28/03/24)

À l’occasion de la sortie de son douzième album Fake Is The New Dope, le trio belge Hooverphonic était de passage à l’Alhambra à Paris. L’occasion de voir si, en presque trente ans de carrière, le public est toujours mad about them.

Pilote pas automatique

Alors que les quelques espaces libres du café-théâtre se remplissent peu à peu, c’est SLOW PILOT qui s’avance sur scène. D’ordinaire un quatuor, belge lui aussi, le groupe est représenté ce soir-là uniquement par son frontman, Pieter Peirsman.

Pendant un set très court d’une petite demi-heure, l’artiste déroule les compositions de son groupe, accompagné de ses guitares et de quelques pistes instrumentales. Un aperçu suffisant pour se faire une idée du talent de la formation et surtout du chanteur, dont la voix évoque tantôt Alex Turner, tantôt Jeff Buckley.

Le public adhère rapidement et fait presque triste mine lorsque vient déjà le moment de se quitter.

Sublimes cordes

Une vingtaine de minutes plus tard, les lumières s’effacent progressivement tandis qu’un quatuor à cordes fait son apparition. Les musiciens additionnels du trio belge suivent rapidement et, tiens donc, qui voit-on occuper la place de guitariste supplémentaire ? Pieter Peirsman. L’on comprend mieux pourquoi il a officié en première partie. Alex Callier et Raymond Geerts arrivent peu après. L’ensemble entame alors le titre, jamais publié, “Cheek To Cheek”. Geike Arnaert débarque alors des loges, toute vêtue de noir, chapeau haut de forme sur la tête façon cabaret. HOOVERPHONIC est maintenant au complet.

Passée cette introduction aux accents très 30’s, le groupe revient un peu plus à son mix de trip hop et de pop habituel. Mais bien sûr, tout cela est bonifié, sublimé, par les arrangements du quatuor. Même les morceaux modernes, tirés par exemple du dernier album du trio, Fake Is The New Dope, prennent une toute autre couleur.

Hooverphonic se fend également d’une magnifique reprise de “Le Temps Qui Court” d’Alain Chamfort, déjà adaptée de “Could It Be Magic” de Barry Manilow et Adrienne Anderson (1973). Certainement l’une des meilleures versions de ce morceau. Mais c’est peut-être la chanson “Amalfi”, issue de l’album Reflection (2013), jouée pendant le rappel avec uniquement le quatuor de cordes pour accompagner Arnaert, qui en sort plus magnifique que jamais.

Que des anniversaires

Bien sûr, le concert est l’occasion pour le trio de proposer un condensé de toute sa discographie en une seule soirée. C’est d’ailleurs ce que dira Alex Callier, bassiste et principal compositeur du groupe, à plusieurs reprises lors de ses différentes adresses à l’audience. Il faut dire que le Belge est particulièrement loquace et, étant francophone, ne se prive pas d’échanger longuement avec l’auditoire.

Les quasi vingt-cinq ans de The Magnificent Tree (2000), celui de Blue Wonder Power Milk (1998)… L’occasion est trop belle. Ainsi les Belges offrent à leur public parisien quelques pépites de leur discographie comme “Jackie Cane”, “Club Montepulciano”, “Eden” ou encore “Vinegar & Salt”, jouée dans une version piano/voix sublime et lancinante.

Évidemment on ne peut pas mentionner Hooverphonic sans évoquer le tube cultissime “Mad About You”. Bien qu’adoré des fans et du grand public, le groupe ne semble pas le traiter de façon privilégiée puisqu’il se place “seulement” en avant-dernière position avant le rappel. Ce morceau reste malgré tout l’un des clous de ce spectacle somptueux.

“Mad About You” étant de facto disqualifiée pour clôturer la soirée, c’est la chanson titre de Fake Is The New Dope qui s’en charge, pour une note presque d’inachevé malgré l’heure et demie qu’aura duré ce concert éthéré.

1 Commentaire

  1. Tres belle chronique. Qui relatte egalement mon ressenti. Merveilleux concert par un merveilleux groupe. 25 ans que je les suis et toujours un pur bonheur de les entendre en live

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