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HELLFEST 2022 – Jour 1 (17/06/22)

Mais quel plaisir d’être de retour à Clisson Rock City ! L’édition XXL… le marathon… C’est parti pour cette première journée au Hellfest 2022 !

FROG LEAP (Mainstage 01) – On retrouve sur la Mainstage 1 le YouTuber Leo Moracchioli accompagné de son groupe Frog Leap pour un assortiment de reprises dont il a le secret. Au programme notamment : “Party Rock Anthem”, “Ghostbusters”, “Dance Monkey”, “Eye Of The Tiger” et “Zombie”. Le tout accompagné d’une personne déguisée en lapin, la mascotte du groupe et d’une chanteuse venue l’épauler sur certains titres. De quoi bien démarrer la journée !

GREENLEAF (Valley) – A la croisée entre du hard rock bien gras et un stoner virevoltant, Greenleaf est l’une des premières formations à lancer les hostilités sous la Valley. Formé par Tommi Holappa (Dozer), le quatuor suédois met comme il se doit les trente minutes de set dont ils disposent. Rythmes groovy, riffs entêtants, public aux anges… c’est une réussite pour leur premier passage à Clisson !

ASG (Valley) – Le quatuor américain est de retour avec ses solides riffs. Jason Shi (chant/guitare) se veut modeste mais affiche une réelle joie d’être de retour sous cette si belle Valley. Avec un nouvel album Survive Sunrise (2022) sous la main, la recette reste néanmoins inchangée. Transitions, mid-tempo ainsi que cette ligne de chant si particulière, la prestation est positive. La balance imparfaite avec le chant légèrement noyée nous laisse sur notre faim, sans parler de l’absence du tonitruant “Horsewhipper” !

EGO KILL TALENT (Mainstage 02) – Le soleil est à son zénith quand Ego Kill Talent monte sur scène. Une première fois au Hellfest pour ces Brésiliens bien décidés à en découdre. Des riffs agressifs, une batterie bien appuyée et un chant fougueusement mélodique. C’est d’ailleurs grâce à l’intensité et au groove de ses percussions que le groupe se démarque. Quelques mots en français adressés au public électrisent un pit très motivé. Le rock frais et efficace de Ego Kill Talent laisse un goût de trop peu sur cette Mainstage !

SLAPSHOT (Warzone) – Direction la Warzone pour une dose de punk hardcore américain avec Slapshot. Au menu, quarante minutes bien ficelées et efficaces de bagarre en guise de mise en bouche. Formé en 1985 et dans la mouvance straight-edge, le groupe bastonne sans avoir pris une ride !

BURNING HEADS (Mainstage 01) – Les joyeux lurons de Burning Heads déboulent sur la scène pour asséner leur punk rock made in France. Une déferlante de titres bien aiguisés devant un public peu réactif. La chaleur intense de cette première journée semble affecter la fosse. Burning Heads ne se décourage pas pour autant. Les vétérans qui fêtent les trente ans de la sortie de leur premier album continuent d’haranguer la foule pour faire passer leurs messages revendicateurs. Un groupe qui aurait plus sa place à la Warzone !

RUDE BOY (Warzone) – Rudeboy Remmington prend d’assaut la Warzone pour balancer un son aux styles musicaux éclectiques. Du rock, du funk, du jazz, du hip/hop, tout est là pour retracer la carrière du mythique groupe néerlandais Urban Dance Squad. Impossible de dissocier le groupe de son influence très proéminente sur Rage Against The Machine. Certains riffs sont tellement similaires qu’une partie du public se demande si Rudeboy ne reprend pas le groupe américain. Si la verve du chant de rudeboy semble toujours là, l’énergie et la présence scénique du chanteur ne font pas grand effet. Heureusement que l’artiste a su s’entourer de musiciens jeunes et talentueux, qui réveillent un peu cette arène.

WITCHCRAFT (Valley) – Un comeback des plus attendus ! Comment ne pas se rappeler de leur précédent passage et de la claque monstrueuse infligée à une foule en délire ? Suite à plusieurs années animées (hiatus, séparation, arrivées de nouveaux membres), une nouvelle formation se présente ainsi à nous, festivalier du Hellfest. Malgré les attentes, bien qu’intéressante et délivrée avec maitrise, la prestation fait pâle figure lors que l’on se remémore 2013. L’intensité quasi hypnotisante qui faisait l’une de leurs forces, s’est depuis diluée. L’époque Legend (2012) est malheureusement révolue.

SHINEDOWN (Mainstage 02) – Les Américains mettent le feu à la mainstage à grand coups de riffs heavy à souhait. Leurs morceaux phares comme “Cut The Chord” ou “The Sound Of Madness” mettent tout le monde d’accord. Une musique puissante portée par des musiciens engagés dans leur volonté de séduire les amateurs de rock sudiste. Leur nouveau single “Planet Zero” est tout aussi efficace. Le public l’accueille avec une joie non dissimulée. L’occasion pour Brent Smith de faire passer quelques messages sur le dysfonctionnement de l’humanité et l’importance de ne pas accepter tout ce qui se passe autour de nous. L’artiste n’a pas le temps de descendre dans la foule comme il l’aime le faire, il offre néanmoins un peu de répit à son public avec le mélodique “Second Chance”.


THE OFFSPRING (Mainstage 01) – Les vétérans du punk rock américain arrivent pour une déferlante de tubes. Un passage nostalgique pour une bonne partie du public, qui déchaîne les passions devant la scène. Dexter et Noodles font l’animation avec des échanges très clichés, c’est un peu le Dexter et Noodles show mais cela fonctionne. Le groupe joue deux titres issus de son dernier album Let The Bad Times Roll. Il enchaine surtout les hits de Smash (1994) et Americana (1998). Impossible pour le Hellfest de ne pas se laisser conquérir tant les morceaux sont efficaces. Les fans se font entendre sur l’excellent “Bad Habit”, mais c’est évidemment avec le dansant “Pretty Fly (For A White Guy)” et l’entêtant “The Kids Aren’t Alright” que l’ambiance décolle.

DOG EAT DOG (Warzone) – La nonchalance old school de Dog Eat Dog fait mouche sur la Warzone. Si les intros un peu répétitives amoindrissent un peu l’efficacité des morceaux, le public se montre indulgent. La setlist du groupe fait la part belle à son album culte All Boro Kings (1994) avec pas moins de cinq titres joués, dont le cultissime “No Fronts”. Le hardcore aux sonorités très années 90 du groupe fonctionne encore devant un public qui mêlent fans de la première heure et touristes curieux. Les membres de Dog Eat Dog ont quelque peu perdu de leur énergie si singulière, ils ne s’amusent plus à escalader tout le décor comme lors de leur première prestation au Hellfest. L’expérience reste plaisante pour tout amateur du genre.

MASTODON (Mainstage 02) – Ils sont sans doute à l’origine de l’un des albums les plus plébiscités de l’année 2021, et font leur grand retour sur la Mainstage ! Absent depuis 2015, Mastodon a depuis pris du galon. Le double album Hushed And Grim (2021) en est la parfaite illustration. Chanceux que nous sommes, Brann Dailor (batterie/chant), Brent Hinds (guitare), Bill Kelliher (guitare) et Troy Sanders (chant/basse) vont nous en mettre plein les oreilles. Complexité, intensité, c’est le Mastodon des bons jours qui performe ce soir. A l’image de l’association “Black Tongue”/”Pushing The Tides”, les morceaux plus anciens s’affranchissent du temps et complètent à merveille un set principalement axé sur leur dernier disque. Comme à son habitude, Brann s’octroie une sortie vocale sur l’excellent “Teardrinker”, tandis que Sanders assure un set de très haute volée. Le récital prend fin avec l’incontournable “Blood Of Thunder”, démontrant une nouvelle fois qu’il faudra compter à l’avenir sur Mastodon parmi les têtes d’affiche de demain.

DROPKICK MURPHYS (Mainstage 01) – The boys are back… and they’re looking for trouble! Il est inimaginable de passer un mauvais moment avec cette bande. C’est donc tout sourire et prêt à festoyer sous les mélodies folk/celtes/irlandaises agrémentées de bons rock n’roll, que les festivaliers s’impatientent. Durant soixante quinze minutes, c’est en un Irish pub grandeur nature que se mute le Hellfest. Ken Casey (chant) et les siens puisent dans leur précédent album Turn Up That Dial (2021) et n’oublient pas d’y incorporer leurs grands classiques tels que “The Boys Are Back”, “Rose Tattoo” et le grandiose final avec “I’m Shipping Up To Boston”. L’ambiance est plus que bonne enfant, le plaisir est partagé et le groupe exprime à plusieurs fois la joie de nous retrouver, de retrouver les foules et les soirs de concert. Confettis, cotillons, pyrotechnie, Dropkick Murphys sort le grand jeu et tourne même quelques séquences visibles dans le clip dédié à leur nouveau single “Two 6’s Upside Down”. Un peu de gaieté n’était pas de refus, merci messieurs !

AT THE GATES (Altar) – Un septième album, The Nightmare Of Being (2021), sorti l’an dernier, l’une des figures emblématiques de la scène death metal originaire de Göteborg (Suède) fait logiquement escale sous la Altar. Durant une heure, Tomas Lindberg (chant) et ses comparses font majoritairement la part belle à deux de leurs albums : Slaughter Of The Soul (1995) et At War With Reality (2014) – neuf titres sur les douze joués. Malgré le rouleur compresseur enclenché et un public aux aguets, la balance et la petite forme de Tomas impactent le ressenti final.

FIVE FINGER DEATH PUNCH (Mainstage 02) – Nombreuses sont les personnes arborant des T-shirts à l’effigie de Five Finger Death Punch aujourd’hui et elles ne manquent pas de se faire entendre lorsque le groupe arrive sur scène ! C’est non sans une petite appréhension que nous abordons ce set. D’un côté, il y a un groupe qui autant par son image, que ses aptitudes techniques, nous laissent sur notre faim. Tandis que de l’autre, il y a une poignée de leurs titres qui, bien qu’assez clichés, restent terriblement efficaces en live. Five Finger Death Punch est, malgré tout ce qu’on peut leur reprocher, une formation qui reste facile à apprécier en festival. Le contexte nous rend un peu moins sévère sur la qualité de leur prestation qui laisse souvent à désirer. Qui dit festival, dit également setlist adaptée. Nous y retrouvons à peu près tous leurs meilleurs titres : “Inside Out”, “Wash It All Away”, “Wrong Side Of Heaven”, “Under And Over It”, mais aussi “Burn MF” avec un solo de batterie qui se passe de commentaires. Il nous est difficile de savoir si Ivan Moody (chant) rigolait ou non lorsqu’il s’arrête entre deux chansons pour insulter un roadie. Plus tard dans la soirée, celui-ci fait don de sa batte de baseball et de sa gourmette à un jeune fan du groupe posté au premier rang avec ses parents. Une attention qui vaut quand même le coup d’être soulignée ! En résumé, ce n’était pas leur pire live, ni le meilleur. Five Finger Death Punch semble cependant être sur une pente ascendante comparé aux années précédentes et c’est tout ce qu’on leur souhaite !

DEFTONES (Mainstage 01) – Tête d’affiche de cette première journée de concert, le groupe monte sur scène avec deux musiciens remplaçants et une scénographie minimaliste. L’enchaînement en début de set de “Be Quiet And Drive (Far Away)” et “My Own Summer (Shove It)” enflamme le public.

Plus le show avance et plus les éclairages et les vidéos utilisées prennent de l’ampleur. Sur “Digital Bath” le jeu de lumières est tout simplement sublime. Chino est dans un bon soir vocalement parlant. Il alterne son chant crié et ses passages plus sensuels avec une envie pas toujours habituelle pour le lui. Le groupe offre un jouissif “Around The Fur” au public du Hellfest. Un choix de titre surprenant tant le morceau a été peu joué ces dix dernières années.

Avec l’anniversaire des vingt ans de White Pony (2000) célébré en grande pompe en 2020, il aurait été assez logique d’entendre une bonne partie de cet album mais que nenni. Deftones décide de mettre en avant pas moins de cinq titres de Around The Fur (1997). Une setlist faite pour les fans des premiers instants du groupe. La scénographie toujours plus captivante amène une atmosphère assez apaisante, même dans les morceaux les plus rageux. Souvent aquatique ou spatiale, parfois hypnotique, elle est la bonne surprise de ce concert.

“Diamond Eyes” offre l’opportunité de donner de la voix à un public un peu mou. “Change (In the House Of Flies)” raccroche les non-afficionados du groupe. Après quelques minutes d’absence, Deftones revient pour une fin de set particulièrement énervée, portée par le furieux “7 Words”.

SUICIDAL TENDENCIES (Warzone) – L’impatience se lit sur les nombreux visages attendant courageusement l’arrivée des mythiques Suicidal Tendencies pour clore une première folle journée. Mike Muir (chant) est précédé de ses acolytes dont un certain Tye Trujillo, fils de Robert Trujillo (Metallica, Infectious Grooves), avant que le groove ne s’empare de la Warzone. Chaotique mais ô combien libérateur, le set des Américains a le mérite d’animer les débats. Là où la foule est invitée sur scène, généralement en fin de concert, celle-ci est invitée précocement, créant un bordel organisé du plus effet. Muir, bientôt soixante ans, dévoile une forme quasi olympique et donne d’ores et déjà rendez-vous l’année prochaine, pour les quarante ans de leur premier album ! “Subliminal” + “Cyco Vision” en dessert, la messe est dite. A demain !

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Textes : Chante Basma, Marion Dupont, Célia T.
Photos : Emilie Bardalou, Juliet Faure