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HELLFEST 2018 – Jour 1 (22/06/18)

Mais ça y est ! L’été est là, les festivals s’enchainent ici et là en France et chez nos voisins, l’heure du Hellfest est enfin arrivée ! Tous les billets sont vendus depuis des mois, tous les festivaliers se préparent à trois jours de pur plaisir auditif ! You can’t control it!

MOS GENERATOR (MainStage 01) – Le premier groupe à s’élancer sur la MainStage1 nous vient tout droit des Etats-Unis. Le trio composé de Tony Reed (chant/guitare), Sean Booth (basse) et Jon Garrett (batterie) va littéralement envoyer du riff, du lourd et du gras en cette si belle matinée. Entre stoner et heavy rock, les cinq titres interprétés prennent le public au cou les obligent à headbanguer à tout va. Difficile de ne pas taper du pied, des mains, des bières durant ce set. Avec un nouvel album “Shadowsland” sorti chez Listenable Records, les curieux auront de quoi s’occuper après ce court, mais très réussi, set. Next!

TOSELAND (MainStage 01) – Drôle de nom me direz-vous, mais derrière ce frontman se cache en fait un ex-champion de la World Superbike ! Monsieur a choisi de monter sur scène, avec une formation hard rock. L’ensemble se tient, les codes sont respectés et le rendu est plutôt plaisant. On regrette néanmoins le mix qui impacte particulièrement la voix, James étant parfois tout bonnement inaudible. Quelques envolées et son timbre font penser à Myles Kennedy; un chant très aigu donc. Le moment est agréable mais malheureusement impacté par le son. La prochaine sera la bonne.
 

TESSERACT (MainStage 02) –

 

 

SONS OF APOLLO (MainStage 02) – “Ca manque de prog au Hellfest ces derniers temps…” eh bien il suffit car Sons Of Apollo est présent. Mike Portnoy, Derek Sherinian, Bumblefoot, Billy Sheehan et Jeff Scott Soto. Pas mal non ? PAS MAL NON ? Bon. Avec un premier album délivré l’an dernier “Psychotic Symphony” (2017), le set est évidemment consacré à l’opus, n’attendez donc pas de reprises ou de jams. S’il y a bien un concert qui se démarque en ce début de journée, c’est bien celui-ci. De la virtuosité, une voix puissante et tranchante, des musiciens impliqués et un son plutôt bon (heureusement). De “God Of The Sun” à “Labyrinth” puis “Coming Home”, toute la palette musicale que le combo déploie en studio se retrouve là, parfaitement délivrée en live. Une belle réussite ! De plus, SOA fera son retour à l’automne pour plusieurs dates en France. Courez-y !

 

 

 

CELESTE (Valley) – On lance les hostilités avec les Frenchies de Celeste sous la Valley. Le groupe originaire de Lyon a sorti son dernier album fin d’année 2017 et se voit récompensé avec un nouveau passage du côté de Clisson après une première apparition lors de l’édtion 2012. Malheureusement, voir Celeste en plein après-midi n’est pas le timing idéal pour véritablement apprécier l’univers du groupe. Mais qu’importe, le désormais quatuor profite d’un son étonnement bon et clair pour envoyer la sauce dès les premières notes. Les riffs sont gras et précis, la voix de Johan semble tout droit sortie des enfers tandis que le lightshow uniquement rouge rappelle qu’habituellement, la formation joue dans le noir total seulement accompagné de lampes frontales de la couleur du sang. Prestation très solide de la part de Celeste qui continue à gravir les échelons petit à petit. On aimerait les recroiser assez vite en salle ou à un horaire plus tardif en festival afin d’être encore plus immergé dans leur univers si particulier.

 

 

ROSE TATTOO (MainStage 01) – Un peu d’Australie ça vous tente ? Les légendes Rose Tattoo sont enfin de retour et la foule amassée devant la scène en dit long sur l’attente que suscite leur passage. Mené par le charismatique Angry Anderson, le groupe va immédiatement dégainer le best of des familles. En même temps, le dernier album “Blood Brothers” date de 2007 et le groupe se fait tellement rare que le public réclame et attend uniquement des hits d’antan. Les festivaliers sont servis avec entre autre “Rock N’Roll Outlaw”, “We Can’t Be Beaten” et “Nice Boys”. La fameuse guitare slide est elle aussi bel et bien au rendez-vous. Néanmoins, Angry semble un peu pompette et le niveau de sa prestation s’en ressent. Anderson et ses frères d’armes, dont Mark Evans (AC/DC) font le job, mais il est évident que ce moment aurait été meilleur encore avec un frontman un peu plus sobre.

 

 

CONVERGE (MainStage 02) – Pour ce premier après-midi de l’édition 2018 du Hellfest, les MainStage vont offrir la crème de la crème de la musique extrême et ça débute notamment avec les américains de Converge. Quelques mois après la sortie du dernier album “The Dusk In Us”, le quatuor foule les planches du Hellfest en plein milieu de l’après-midi, sur la MainStage 02. Pas l’endroit ni l’horaire idéal mais soit ! Le groupe va tout donner, comme à son habitude. La troupe de Jacob Bannon se balade dans sa discographie balançant notamment un “Aimless Arrow” d’anthologie, provenant de l’avant dernier album “All We Love We Leave Behind”. Le petit dernier n’est pas en reste avec “A Single Tear” que la foule reprendra en chœur devant un Kurt Ballou visiblement satisfait de cet accueil. Converge clôturera son set avec la dantesque “Concubine”, véritable chef d’œuvre du hardcore moderne.

 

 

 

JOAN JETT & THE BLACKHEARTS (MainStage 01) – On est sans doute plutôt loin du metal mais Joan Jett & The Blackhearts reste une figure connue et historique du rock n’roll. The Runaways ça vous parle ? Se faisant rare sur notre territoire, l’occasion est belle pour en profiter. “Cherry Bomb”, “You Drive Me Wild” et surtout, sans surprise, “I Love Rock N’Roll” remportent la palme de la nostalgie durant cette prestation. Le groupe l’entourant semble assez mou et la redondance dans la musique devient à force limite pénible.

 

 

 

MESHUGGAH (MainStage 02) – A peine le temps de souffler que Meshuggah prend place sur la MainStage 2. A l’instar de Converge, voir ce groupe sur une MainStage en plein après-midi peut relever du sacrilège tant on connait l’importance du lightshow des concerts des Suédois. Mais qu’importe, pas du genre à s’économiser, la troupe emmenée par le batteur tentaculaire Tomas Haake fournit une prestation solide, puissante et rugueuse. Le son est, malgré tout, précis et bien que le timing ne s’y prête pas forcément, le groupe joue un set qui emballe tous les festivaliers présents. La légendaire “Bleed” est, bien entendue, offerte à un public qui n’attendait que ça et Meshuggah peut quitter la MainStage avec le sentiment du devoir accompli. Prestation aboutie du groupe suédois, bien qu’elle n’égale pas le set déflagrateur donné sous l’Altar en 2015.

 

 

 

 

EUROPE (MainStage 01) – Bien inspirés, les Suédois ne déçoivent pas si souvent et cette après-midi, c’est une prestation de très haut vol qui nous est proposée ! Joey Tempest (chant) est souriant, en forme, il sautille et communique toute son énergie à une foule déjà très réceptive. John Norum (guitare) et John Levén (basse) participent aussi au jeu, dans une moindre mesure. Côté musique, le groupe met en avant ses dernières réalisations. Piochant dans “Last Look At Eden” (2009), “Bag Of Bones” (2012), “War Of Kings” (2015) sans oublier le petit dernier “Walk The Earth” (2017), le quintette fait le choix de ne pas succomber à un best of, alors que la configuration en festival pousse beaucoup de groupes à s’en tenir à ses meilleurs titres. Au fil des douze titres joués, les ambiances varient, les rythmes également mais le son est moderne, malgré les teintes du passé. Le passé, parlons-en, difficile d’échapper à quelques plaisirs tirés de “The Final Countdown” (1986). Et comme attendu, c’est l’hymne de toute une génération -presque- qui met un point d’honneur à une excellente prestation. Mention spéciale à Tempest qui était vraiment remuant sur scène.

 

 

 

SOLSTAFIR (Temple) – Avant d’entamer la dernière partie de la soirée, on s’arrête quelques minutes pour apprécier le début du set des majestueux Solstafir sous la Temple. Bien que le groupe ne joue plus un black metal pur depuis quelques années, sa présence sur cette scène est tout à fait légitime et prouve, surtout, que la finesse et les nuances sont légions dans ces styles musicaux pourtant présumés radicaux. Véritable valeur sûre, les Solstafir balancent un set puissant et émotionnel au possible et le tout sans que personne ne soit surpris. Ça a du bon les valeurs sûres parfois.

 

 

 

SVINKELS (Warzone) – On se déplace du côté de la Warzone pour aller voir ce que rendent les Svinkels. Invité de dernière minute, le groupe de rap français (histoire d’être réducteur) trouve pourtant parfaitement sa place à l’affiche du Hellfest et prouve, une fois de plus, que l’éclectisme n’est pas une pratique sportive du côté de Clisson, mais un véritable état d’esprit. Le set des Parisiens menés par Gérard Baste est enjoué, pas sérieux pour un sou et le public se paie une bonne tranche de fun avec les punchlines et les snippets de Slayer ou Metallica qui raisonnent tantôt durant le concert des Svinkels.

HOLLYWOOD VAMPIRES (MainStage 01) – Un collectif ? Un supergroupe ? Difficile à dire. HV est avant tout une bande de potes, et quand on dit “pote”, c’est d’un niveau hollywoodien. Alice Cooper, Joe Perry et un certain Johnny Depp. Oh mon Dieu, Johnny Depp ! (sic) Formé en 2015, le trio magique s’est entouré de musiciens de talents et a joué ici et là, lorsque les plannings de chacun étaient dégagés. Ils ont tout de même trouvé du temps pour enregistrer un premier album, en 2015 également, et les voilà en Europe. Peut-on parler d’un événement ? Peut-être. La formation dispose d’un créneau horaire et d’une place de choix sur l’affiche, mais côté musique, on peine à cerner le délire. Pour faire simple, avec uniquement trois compositions, difficile de remplir le reste de la setlist, du coup c’est l’avalanche de reprises. Et c’en n’est pas moins une surprise puisqu’avec Alice Cooper et Joe Perry, on sentait la chose venir. “Hollywood Vampires” (2015) est lui aussi composé de reprises. “I’m Eighteen”, “Sweet Emotion”, le fédérateur “School’s Out” en guise d’au-revoir, un petit Motörhead, AC/DC, David Bowie… Bref vous l’avez compris, ils se font plaisir, le public également. L’ambiance vacillait dangereusement au début du concert, qu’attendre de cette troupe ? Le moment passé est agréable, sans plus. Quant à notre cher Johnny Depp, ce sera un strict minimum. Quelques remarques le taquinent dans la foule : “mais il est branché ?” “il joue vraiment là ?”, mais l’acteur poussera aussi la chansonnette et un petit solo, de quoi ravir les admiratrices d’un des pirates les plus connus au monde (ça y est, on s’égare).

 

 

 

 

EYEHATEGOD (Valley) – Du côté de la Valley, ce sont les Américains d’EyeHateGod qui nous font le plaisir de nous rendre visite. Formation sludge culte par excellence, sa venue était très attendue après un dernier passage en 2015 gravé dans les mémoires des festivaliers présents. Malheureusement, la prestation du groupe originaire de La Nouvelle Orléans ne sera pas du même acabit. Bien que l’on comprenne tout à fait que la consommation de stupéfiant soit une part importante de l’identité du groupe, cette fois-ci le bouchon est poussé un peu trop loin tant la formation se montre poussive sur la scène de la Valley. Même si le son est gras et massif, l’entrain mis par les musiciens laisse clairement à désirer, visiblement encore fatigué de la prestation surprise dans les rues parisiennes la veille pour la Fête de la Musique. On s’ennuie ferme devant le concert d’EyeHateGod, ce qui représente une sacrée déception tant l’attente était grande.

 

 

 

 

STONE SOUR (MainStage 02) – Passé les vieux briscards, place à un peu plus d’énergie et de peps. Pour cela, appelons Corey Taylor et Stone Sour. Avec leur nouvel opus “Hydrograd” (2017), force est de constater que le public répond présent sur les nouveaux titres tels que “Whiplash Pants” qui lance les hostilités. L’excellent chanteur est aussi un excellent frontman et animateur de foule. Les échanges sont nombreux tout au long du set et le sourire de Corey en dit long. “Knievel Has Landed” poursuit, mais des morceaux tels que “Absolute Zero” ou “Get Inside” jouent les troubles fêtes. L’ambiance est excellente, le public suit comme jamais. Le lightshow commence enfin à servir à quelque chose, la nuit tombant sur Clisson. L’indétronable “Through The Glass” et “Fabuless” finissent en apothéose l’excellente prestation des Américains. Messieurs, bravo.

 

 

 

JUDAS PRIEST (MainStage 01) – On se dirige vers les MainStage pour la dernière droite de la soirée. Le set de Judas Priest commence tout juste lorsque nous nous approchons et on ne peut que constater que Rob Halford tient une forme olympique malgré ses 66 ans et 40 ans d’une carrière monstrueuse. Bon, encore faut-il apprécier la musique de Judas Priest qui, malgré tout le respect que l’on doit à cette légendaire formation, fait surtout plaisir aux nostalgiques d’une époque bien révolue. La scénographie, les postures des musiciens, leurs costumes, tout est fait pour rappeler la glorieuse époque du heavy metal des années 80. C’est d’ailleurs l’une des marques de fabrique de ce festival. Une palette si large qui offre autant des formations novatrices et repoussant les limites, surtout imposées par le grand public et les rayons Fnac, que des groupes qui utilisent le même créneau depuis des décennies et contentent ainsi des fans peu importe l’heure et l’endroit. On respecte, mais 1h30 de voix criarde et de soli à tout va, ce n’est pas adapté pour toutes les oreilles non plus.

 

 

 

 

NAPALM DEATH (Altar) –

 

 

 

CORROSION OF CONFORMITY (Valley) – Alors que les cris stridents de Rob Halford se font entendre au loin, l’heure est Corrosion Of Conformity sous la Valley. ENFIN ! Avec le retour de Pepper Keenan au sein du groupe, le combo n’a pas joué dans l’Hexagone. C’est maintenant chose faite. Lui aussi arrive avec un nouvel effort studio sous le bras, et il faut bien avouer que “No Cross No Crown” est une réussite. Mais les titres les plus en vue sont ceux de la période “Deliverance” (1994), un album culte, pas seulement pour le groupe, mais pour toute la scène de l’époque. “Broken Man” et “Seven Days” renvoient la foule à ces années, que beaucoup n’ont pas connu, et pour les plus chanceux, le flashback fait plaisir. Malgré quelques problèmes techniques avec l’une de ses guitares, le souriant bonhomme qu’est Pepper embrasse la foule avec sa voix et son chant si particulier et reconnaissable. Côté nouveauté, “Wolf Named Crow” s’inscrit parfaitement dans ce set old school. Mais l’instant attendu arrive, là tout de suite. Bien que la fin du concert soit dans toute les têtes, “Albatross” et “Clean My Wounds” vont une nouvelle fois faire mouche, comme à l’époque (comme sur CD pour les autres). Malgré un son pas totalement optimal, COC clôt cette première journée sous la si belle Valley. Pepper nous donne rendez-vous en 2019, va-t-on enfin les voir en salles en France hors période estivale ? On y croit.

 

 

 

 

A PERFECT CIRCLE (MainStage 02) – D’autant que, la véritable attente de cette soirée vient à la suite directe du set de Judas Priest. Le retour tant attendu de A Perfect Circle en France après quatorze ans d’absence. Les musiciens d’ailleurs ne chôment pas et investissent la scène dès que Judas Priest quitte l’autre MainStage. Et c’est alors un set compact, d’à peine 1h, qui débute. Véritable mise en bouche de la consécration que sera l’Olympia quatre jours plus tard, les Américains emmenés par l’énigmatique Maynard James Keenan proposent un set qui va faire honneur notamment à “Eat The Elephant“, le petit dernier du groupe. Si le style bien plus doux d’APC (pour les intimes) dénote quelque peu avec le reste de l’affiche, il n’est vraiment pas nécessaire d’avoir quelques festivaliers gâchant le concert des fans en huant ou insultant le quintette. Mais qu’importe, bien que le set soit court et n’offre qu’un bref aperçu des capacités de cette légendaire formation, le concert d’A Perfect Circle est des l’un moments très forts de ce Hellfest 2018 tant le groupe aura réussi à créer une atmosphère quasi intime en jouant sur la scène de l’un des plus grands festivals d’Europe.

 

 

 

Une première longue journée qui s’achève. Entre NWOBHM, stoner, alternatif rock ou grindcore, la fin de journée fut belle. Repos pour certain, apéro pour les autres, l’heure est venue -déjà- de se préparer pour le marathon du lendemain !

Jour 1Jour 2Jour 3Bilan