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HEAVEN SHALL BURN @ Petit Bain (20/03/12)

Troisième et dernier report de mars écrit par un musicien de la scène française. Cette fois-ci, c’est Cristina, chanteuse du groupe deathcore mélodique/metalcore When Reasons Collapse qui s’y colle pour le concert du quintette metal teuton !

 

Nous y voilà, mardi soir, devant une salle/péniche dont je n’avais jamais entendu parler auparavant : le Petit Bain, juste à côté du Batofar… Ca y est, après un an d’attente je vais enfin revoir mon groupe préféré, je me sens comme une gamine de 15 ans, je n’ai presque pas envie de voir les groupes précédents, ce qui me vaut les railleries de mes amis. A l’occasion du “Progression Tour”, une petite tournée européenne entre groupes de potes (rien que ça), principe d’autant plus sympa que pour les dates allemandes, Heaven Shall Burn se chargeaient eux-mêmes des groupes locaux qui ouvriraient le bal ! Au final, les formations n’ont pas spécialement de nouveautés à nous présenter, mais c’est toujours un plaisir de les voir. Nous nous apprêtions donc, à voir quelques groupes dont nous avions tous au moins entendus parler une fois : Les parisiens de Deep In Hate (qui n’apparaissent que pour cette date dans le cadre de la tournée), Neaera, Suffokate (remplaçant initialement Rise To Remain), Unearth et enfin Heaven Shall Burn. Grosse affiche pour un mardi soir parisien, mais nos oreilles étaient prêtes !


Le bal a été ouvert par Deep In Hate. Malheureusement (oui, ça a débuté un peu tôt), je n’ai pas pu assister à leur set. Ce groupe parisien a eu la chance dernièrement d’ouvrir pour les dates françaises de The Black Dhalia Murder, et les voilà ici pour HSB. On peut dire que pour eux ça se passe plutôt bien ! Je n’ai entendu aucune remarque négative concernant leur set, ce groupe français de brutal death (qui ne me plaît pas plus que ça pour tout avouer mais pour lequel la voix du [nouveau] chanteur me laisse sur le cul à chaque fois..), viennent de sortir son nouveau clip, et est toujours en pleine promotion de leur album “Origins Of Inequality“, sorti il y a un peu moins d’un an.

 

 

J’entre pour le second groupe de la soirée, le groupe allemand Neaera, qui officie dans le death metal, que j’avais déjà vu auparavant, et qui me laissent toujours de marbre. Le public n’est pas très chaud, mais commence à faire quelques galipettes, le son n’est franchement pas au top mais le groupe bouge, se donne à fond, le chanteur se jette dans le public, il communique beaucoup avec ce dernier, il fait des efforts de français, un bon point pour eux. Bon, il y a eu peu de passages en voix claires par un des guitaristes, mais ils étaient clairement de trop… Ce n’était absolument pas à mon goût et très juste au niveau du chant. Malgré tout ce qu’on peut en dire, ils avaient une sacrée énergie sur scène, un set pas trop court mais qui ne traîne pas non plus sur la longueur, des cheveux qui tournoient, un public mitigé entre les coreux et les metalleux, qui pour l’instant cohabitent pas mal, des riffs assez violents mais pas super intéressants, un groupe que je conseillerais de voir sur scène pour son énergie plutôt qu’à écouter chez soi en somme. Ils ne sont ici pour faire la promotion d’aucun album, le dernier en date “Forging the Eclipse” étant sorti en 2010.

 

 

Petite pause, avant le groupe canadien que beaucoup attendaient : Suffokate, qui n’étaient initialement pas prévus sur l’affiche, mais qui au final ont fait beaucoup d’heureux à leur annonce. Pour leur part, ils ont pu faire la promotion de leur album “Return To Despair” sorti l’an dernier. groupe très charismatique, chanteur aux oreilles énoooormes (on ne voyait que ça). Le public était de plus en plus chaud, mais ce groupe a divisé un peu plus les personnes présentes. Soit on a aimé, soit on s’est ennuyé. Quoi qu’il en soit, à partir de ce groupe, le son est devenu plus puissant. De gros passages lourds alternés avec du two step dansant, il y en a eu pour tous les goûts. J’ai noté que la communication avec le public était quasi inexistante, c’est dommage, il est plaisant d’avoir un minimum d’échange et de ressentir la motivation du groupe. Personnellement, comme le groupe précédent, ce fut agréable de les voir sur scène mais je n’aurai pas découvert ce groupe dans mon canapé. Tout dans la puissance, mais plus ou moins rébarbatif au fil des chansons. On est donc à ce moment là très pressé de passer à Heaven Shall Burn.

 

Suffokate terminé, c’est le moment de passer à Unearth, qui ont sorti dernièrement l’album “Darkness In The Light” que j’avais vu plusieurs fois (mais pas depuis un long moment), et qu’il est toujours agréable de revoir, de par leur niveau, mais aussi par leur énergie. Un set bien cousu, des chansons entraînantes, mais qui malheureusement se perdent un peu en cours de route, et qui deviennent un peu répétitives. Un bon point leur est accordé pour les mélodies qui sont impeccables, et sans lesquelles le groupe aurait bien moins d’intérêt, un mauvais point leur est cependant accordé pour leur attitude sur scène, nouvelle distance avec le public, qui se fait tout de même largement oublier de par la qualité du set, tout le monde bouge, c’est la folie, ça y est le public est parti, la moitié de la salle danse, tout le monde est heureux… Seul set de la soirée pour le moment qui se termine avec un sentiment de “pas assez”. A voir absolument une fois au moins !

 

Pause un peu plus longue, suspens… Puis une intro improbable se fait entendre, tellement différente de ce à quoi nous habituent Heaven Shall Burn, le merveilleux générique de la série culte “Supercopter”. Loin des mélodies douces et berçantes d’intro HSBsiennes… Moment drôle donc avant d’envoyer la sauce, et BAM, Heaven Shall Burn, ce fameux groupe allemand qui râtisse les planches depuis plus de 15 ans et qui tourne depuis plus d’un an pour promouvoir leur dernier album en date “Invictus (Iconoclast III)” (pour lequel on les a déjà vu en novembre 2010 lors d’une date au Trabendo), entre en scène… Le set débute par “The Omen” et la connue et énorme “The Weapon They Fear” tirée de l’album “Antigone” (2004), la plus grosse tuerie du groupe à ce jour. Je suis en transe, tout le monde danse, bref, énorme respect. Le set se poursuit, en passant par des morceaux plus ou moins récents (de “Counterweight” à “Endzeit”..) L’énergie que dégage le groupe est énorme. Malheureusement, au fil des chansons on se mélange les pinceaux, tous les morceaux finissent par se ressembler, le chanteur nous cale le flow de “Counterweight” partout, je le digère difficilement, mais comme il s’agit d’eux, je leur pardonne. Un petit moment plus dansant arrive en milieu de set avec leur fameuse reprise “Black Tears”, puis retour aux riffs très typés metalcore, malsains et mélancoliques à la fois, qui caractérise si bien ce groupe, alternés avec des passages lourds sur fond de voix parfaite. Bref, c’est un rêve éveillé. Un dernier rappel pour nous jouer “Voice Of The Voiceless” et c’est déjà la fin… Tout est passé trop vite, et on en veut encore…

 

Le concert fut très bon dans son ensemble, j’ai été très surprise de voir autant de monde se bouger pour un mardi soir dans une salle qui nous était totalement inconnue. Gros nuage noir au dessus de tout ça, les vols de portables durant la soirée, et les fouilles surprises des sacs à main à la sortie, qui sont absolument interdites mais qui nous ont été imposées. Le son un peu trop fort pour Heaven Shall Burn et pas assez bon pour un concert d’une telle envergure. Malheureusement également, quelques personnes ont eu la surprise à l’entrée que le prix des places soient différent que celui des places achetées au préalable, ce qui n’avait été annoncé nulle part. De belles surprises pendant la soirée, croiser les membres des groupes à droite à gauche dans le bateau par exemple.

 

Setlist :

 

The Omen
The Weapon They Fear
Combat
Like A Thousand Suns
Murderers Of All Murderers
Awoken
Endzeit
Counterweight
Black Tears
Sevastopol
The Lie You Bleed For
Return To Sanity
Trespassing The Shores Of Your World
—-
Voice Of The Voiceless

 

Crédit photos : Jennifer Wagner

 

L’actu de When Reasons Collapse :

 

Le groupe a sorti fin 2011 son deuxième EP “Full Of Lies” et a dû interrompre la promo de celui-ci et annuler plusieurs dates suite au départ du batteur. When Reasons Collapse recherche toujours à ce jour son nouveau batteur et compose en parallèle l’album à venir.

 

Anthony Bé
Fondateur - Rédacteur en chef du webzine RockUrLife