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HARRY STYLES @ AccorHotels Arena (13/03/18)

Si l’ombre des One Direction n’est jamais loin, Harry Styles a relevé le défi de l’émancipation avec brio. Le résultat est concluant : un album éponyme aux accents soft rock, offrant visibilité à une facette du Britannique encore inconnue du grand public. Après un concert sold out à l’Olympia fin octobre, Harry Styles signe son retour dans la capitale à l’AccorHotels Arena, passant alors d’un public de 2000 à 20 000 personnes en moins de six mois. Retour sur un concert surpassant les attentes.

La soirée commence avec la pop/R’N’B de MABEL, offrant à la salle déjà pleine une prestation délicieuse. Fille de Neneh Cherry et du producteur Cameron McVey, l’artiste de vingt-deux ans réussira à convaincre l’audience sur des titres tels que “Bedroom”, “Thinking Of You” ou encore “Finders Keepers”, faisant naître le désir d’en entendre davantage.

Après le groove envoûtant de Mabel, trente minutes d’entracte sont de rigueur. Quelques instants avant l’heure fatidique, des images d’animation apparaissent sur l’écran géant faisant office de rideau de scène, provoquant une flambée d’acclamations dont le puissant niveau sonore illustre l’ampleur de l’évènement. Le message est passé : l’arrivée d’HARRY STYLES est désormais imminente. 21h, les lumières s’éteignent et le décor se lève lentement sous des notes de louanges, révélant la vedette arborant un costume gris pailleté pour l’occasion. Sous une ovation étourdissante, l’Anglais investit énergiquement la scène, les premières notes de “Only Angel” sonnant le départ d’une soirée placée sous le signe de la générosité et de la maîtrise.

 

 

Pour cause, la capacité d’Harry Styles a diriger l’arène du bout des doigts s’imposera rapidement comme une évidence. La salle, terrain conquis dès les premiers instants, reprendra en chœur la moindre parole : les “la la la la la la la la” de “Woman” trouvent aussi bien écho dans la foule que les refrains intenses de “Meet Me In The Hallway”, interprétés avec un niveau de fougue similaire. L’effort est d’autant plus notable que l’AccorHotels Arena possède une configuration atypique pour l’occasion : à l’exception d’une section fosse debout de quelques rangs placée devant la scène aux premières loges, le reste de l’espace est entièrement occupé de sièges, ce qui n’empêchera pas ses spectateurs de passer le concert levés, au rythme des mélodies entraînantes.

Humour et décontraction interviennent durant le show d’un jeune homme indéniablement à son aise, habitué des arènes et autres stades malgré seulement une poignée d’années de carrière à son actif. Le chanteur se veut communicatif avec son (large) public, ayant des petites attentions pour les fans des premiers rangs comme pour les gradins éloignés. Côté vocal, le Britannique livre un chant impeccable, offrant douceur sur la folk “Ever Since New York” avant que les refrains de l’entrainante “Carolina” mettent à l’épreuve une large palette vocale, passant le test des aigus avec succès.

 

 

Si la pop reste dans ses racines, la large influence rock 60’s/70’s chez Harry Styles est désormais flagrante; en témoigne la formation live l’accompagnant, faisant grincer les cordes de guitare et trembler les grosses caisses avec entrain. Mais l’Anglais tient à gâter son audience et lui fait le cadeau d’inclure quelques chansons de One Direction dans sa setlist (“Stockholm Syndrome”, “If I Could Fly” ou encore “What Makes You Beautiful”), tout comme une nouvelle chanson, “Medicine”, très bien accueillie et même déjà connue des fans.

L’ambiance, enthousiaste voire parfois euphorique, ne causera pourtant aucune perturbation notable, à l’exception du court moment où Harry traversera tel un messie le couloir séparant la fosse en deux afin de rejoindre la B-stage en bout de salle, provoquant de brefs mais intenses mouvements de foule. L’épopée en valait le coup : “Sweet Creature” vient bercer l’enceinte de Bercy, puis plus tard la désormais célèbre “Sign Of The Times”, véritable festival de flashs de téléphones venant clôturer le concert en apothéose.

 

 

La sueur au front, Harry Styles n’a pourtant pas encore tout offert à son auditoire : après s’être fait chaudement réclamé, il revient sur scène pour un rappel passant de la délicatesse de “From The Dining Table” à la fièvre et au rock n’roll enragé de “Kiwi”, qu’il honorera de ses dernières bribes d’énergie. Derniers remerciements et autres expressions chaleureuses viennent enivrer les cœurs, déjà séduits par le charisme saisissant de l’artiste dont la carrière promet encore de nous étonner.

 

 

Réussite totale pour Harry Styles, dont les capacités à retourner la foule au moindre sourire et convaincre les plus sceptiques ne sont plus à prouver. Le chemin pris en solo était résolument le bon. On en redemande !

Setlist :

Only Angel
Woman
Ever Since New York
Two Ghosts
Carolina
Stockholm Syndrome
Just A Little Bit Of Your Heart
Medicine
Meet Me In The Hallway
—-
Sweet Creature
If I Could Fly
Anna
What Makes You Beautiful
Sign Of The Times
—-
From The Dining Table
The Chain
Kiwi