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HAMMERFALL @ Le Trabendo (03/02/15)

Mardi 3 février dernier, nous avions rendez-vous au Trabendo en compagnie de Serious Black, Orden Ogan et Hammerfall pour un concert au goût d’hydromel. 

Alors que les dernières personnes entrent dans la salle sur les notes d’Ozzy Osbourne, les lumières s’éteignent à 19h tapantes. SERIOUS BLACK sont les premiers à se produire devant ce public majoritairement adulte. Bien qu’ils soient encore un petit groupe, les six amis ont su assurer un show impeccable alliant un son parfait à des jeux de lumières aux allures de flammes, ainsi qu’un jeu de scène travaillé. Malheureusement pour eux, la petite scène encombrée des deux sets d’instruments ne permettait que très peu de déplacements, les poussant à se bousculer par moments. Cela ne les aura pas empêchés pour autant de mettre le feu à la salle, avec une double pédale qui appelle déjà le marteau des Hammerfall. Infidèles à leur nom, la formation se prête à des exercices de comédie lorsque Urban Breed (chant) prend la paroles pour présenter leur bassiste : “Je ne parle pas français, et je ne suis pas certain que Mario parle mieux” auquel celui-ci s’empresse de répondre “Voulez-vous coucher avec moi ?”, et le chanteur de continuer “Bon, faisons les présentations… Donc voici Mario, le pervers, comme je vous le disais…”, provoquant les rires de l’assemblée. Après quoi il attrape sa bouteille d’eau en s’excusant “mon eau me manque, je pense être addict de cette chose…” en éclatant lui-même de rire. La formation semble avoir conquis la salle puisque, à la question “Avez-vous vu notre dernière vidéo ? Voulez vous l’entendre”, ces derniers ont été acclamés par un torrent de “YEAAAH !” et de poings levés au ciel. Urban Breed se risquera même à demander s’il était possible d’entendre davantage de cris… Pari réussi. Mais le set touche déjà à sa fin. Un dernier échange sur “I Seek No Other Life”, dont les “hey” sont repris en chœur, suivi d’une photo et voici que ces derniers regagnent leur Valhalla.

 

 

A peine dix minutes plus tard, débarquent des hommes en armure, cheveux blonds et longs, au rythme des “hey” scandés par la fosse : ce sont les ORDEN OGAN. Le “bonsoir Paris, comment allez vous, mes amis ?” établira le premier lien avec les Parisiens. Mais la complicité se crée une fois la musique lancée. Sebastian, le chanteur, lance un “wow” halluciné à Tobi, le guitariste, en voyant la réponse de la salle à leur morceau. Commence alors les taquineries, à l’instar du “Santé, mes amis !” “Hey ! Vous pourriez au moins me répondre quand je vous le dis !”, pour commencer gentillet. Puis, instituant le “Fist Of Fate” (poing du destin), à brandir lors du refrain, le chanteur relance “Eh bah… C’était bien mieux en Belgique ! Je veux dire, ce n’est même pas une blague… Allez, essayez encore ! Vous êtes encore réveillés ?”. De même lorsque ces derniers introduisent une nouvelle chanson : “Voulez vous entendre notre prochain titre ? Oh… une fois encore, les Belges étaient meilleurs… Vous avez au moins intérêt à headbanguer ! Et si vous n’avez pas de cheveux ou qu’ils sont plats, agitez votre main sur votre front comme si elle était votre tignasse !”. Mais cette dernière piste sauva la mise. Alors que tout le monde crie à plein poumons le refrain en réponse au chanteur, celui-ci s’arrête et admet que “pour une fois, c’était plus fort qu’en Belgique. C’est un point pour la France… Pour la toute première fois !”. Sur cette amitié tout juste naissance, le groupe doit déjà prendre congé après nous avoir mis en terrible conflit avec la Belgique. Les musiciens proposent cependant de les retrouver après le show pour en discuter, avant de disparaître.

 

 

Dans un bruit de coup de tonnerre, tombe enfin le marteau tant attendu. Les poings sont levés pour acclamer leurs héros qui ne perdent pas de temps avant de motiver les troupes : “Je veux voir vos mains, vos paumes ! Comment avez vous ce soir ?! Comptez vous balancer vos têtes ?” annonçant la couleur de la chanson suivante, dont les trois mots du refrain “bang your head” jailliront des entrailles de chacun. Mais ce n’est pas seulement un événement partagé entre eux et nous, comme le rappelle Joacim Cans, le chanteur d’HAMMERFALL. “C’est super, Paris ! Voir les jeunes générations avec les plus anciennes, de se dire que des parents sont là avec leurs enfants, les oncles, tantes et peut-être même les grands parents !” avant de s’interroger “Qui assiste à l’un de nos concerts pour la première fois ? Attendez, reformulons, qui nous a déjà vu ?! Bon, le reste doit sans doute réaliser qu’ils se sont trompés de salle et de concert… Mais si vous le voulez bien, expliquez leur ce que l’on répond à “let the hammer” ?”. Immédiatement, la salle hurle “FALL !” avant d’être coupés par le chanteur qui, pointant dans l’auditoire, lance “Oui, parce que l’on s’appelle Hammerfall… C’est bon, tu l’as ?” en plaisantant. Le spectacle reprend de plus belle avec des jets de fumée agrémentés d’un jeu de lumières divin. La salle faisant office de Colisée ce soir, est alors témoin d’un choc des titans : pendant dix minutes, les solos s’affronteront, s’entrechoqueront, les instruments échangés, jusqu’à l’explosion jouée ensemble… et éventuellement Pontus faisant semblant de taper Oscar avec sa guitare. Mais ce n’est pas le chaos qui règne ce soir, et la discorde semble se résoudre au gré des notes de “Threshold”. Mais alors que nous pensions que l’épique avait repris définitivement le pouvoir sur le burlesque avec “Last Man Standing”, les demandes de chansons à la fin du morceau conduiront le frontman à plaisanter de nouveau : “Hey, stop ! Ce n’est pas une foire aux demandes !”. Quoi qu’il en soit, inutile de demander puisque le combo aura su satisfaire tout le monde avec une setlist impeccable. Le reste du concert ne sera que partage, comme lorsqu’ils jouent “Glory To The Grave” en expliquant que cette dernière a changé leurs vies en tant que Hammerfall et qu’ils espèrent qu’il en va de même pour eux. Joacim ne cessera d’inciter “fly with me!” en écartant les bras. Au rythme des “let the hammer fall” scandés comme un hymne guerrier, le guitariste brandit son instrument en forme de marteau. L’osmose est parfaite. Profitant de cela, le combo nous promet qu’il ne nous dira jamais comment mener nos vies ou quoi faire. À condition que nous vivions nos vies fortement (“Live Life Loud”). Et c’est exactement ce qu’il s’est passé ce soir-là.

 

 

En trois groupes, et beaucoup de testostérone, nous avons voyagé à travers le temps, à l’époque de l’apogée du heavy et power metal, mais aussi à travers la mythologie, les lieux, mais également les âges et humeurs. Ce fut un spectacle tout public, sensible et drôle, attendrissant et revigorant, mais surtout extrêmement humain, comme on n’en fait plus. Brandissons nos coupes en leur honneur, et savourons nos victuailles car grâce à eux, ce soir l’humanité n’aura pas dîné en enfer.

Setlist :

Hector’s Hymn
Any Means Necessary
Renegade
B.Y.H.
Blood Bound
Heeding The Call
Let the Hammer Fall
Live Life Loud
400 Meter Medley
Threshold
Last Man Standing
Glory to The Brave
We Won’t Back Down
HammerFall

Templars Of Steel
Hearts On Fire
Dreams Come True