ReportsSlideshow

HALF ALIVE @ La Boule Noire (20/02/19)

Lancé en 2016 et originaire de Long Beach en Californie, le trio indie pop Half Alive (ou half•alive) a, en très peu de temps, parcouru un chemin impressionnant musicalement et ce, malgré le fait que celui-ci n’ait sorti à ce jour qu’un EP (“3” en 2017) et deux singles (“still feel” en 2018 et “arrow” en 2019). Pour autant, la bande artistique de Josh Taylor s’annonce déjà comme l’une des sensations de cette année 2019, avec des premières dates outre-Atlantique affichant complet. Ne faisant pas exception à la règle, la première date parisienne au sein de La Boule Noire se joue à guichet fermé, avec un public hétéroclite, symbole de l’ouverture des Américains.

Présents sur toute la petite tournée européenne, les Californiens de MOBY RICH viennent également faire leurs premiers pas sur les planches françaises ce mercredi soir. Dans un univers non tant semblable à celui de la tête d’affiche du jour, le trio réussit avec brio à s’approprier la scène ainsi que le public, avec une aisance scénique très solaire et une complicité entre les trois membres offrant un spectacle divertissant. Entre l’indie folk “Pocket” et le plus dynamique “Blink”, récemment sorti, le double chant des deux frontmen, bien qu’hésitant par moment, diffuse avec simplicité une atmosphère riche en nuances et en légèreté. Bien que le set du trio soit dépendant de samples ultra présents, il serait mentir que de renier le travail de Moby Rich, encore peu reconnu mais fortement applaudi par le public français présent.

21h. Tandis qu’HALF ALIVE est vivement appelé par la fosse présente, la tombée de lumières dans la pièce ne fera que renforcer la flamme. Pourtant, c’est une toile tirée blanche qui accueille l’assemblée et non le groupe, sur laquelle est projetée une courte animation, telle l’ouverture d’un acte. Projection qui permettra rapidement d’apercevoir la silhouette de Josh Taylor monter sur l’estrade, rattrapée par ses compagnons Brett Kramer (batterie) et J. Tyler Johnson (claviers/guitare). Dans le bain, les Américains ouvrent le bal avec “the fall”, titre déjà visionné plus de deux millions de fois sur YouTube. Une mélodie indie pop plus brut en live avec une rythmique plus appuyée de batterie. Entre Twenty One Pilots et Matt And Kim, Half Alive s’approprie plusieurs éléments de ces formations et y rajoute ce qui fait aujourd’hui sa marque de fabrique : la danse !

Là où il est intéressant de découvrir en live de nouvelles mélodies (“Runaway” et “sumthin’ more”), placées en début de set et aux futurs succès certains, Half Alive réussit par dessous tout le pari de divertir musicalement et visuellement via plusieurs interludes de danse, réalisées par Taylor et deux autres coéquipiers présents exclusivement pour cela. Un plus qui permet la transmission en live de l’esthétique très maîtrisée du projet dans la sphère musicale, donnant forme à un spectacle plus qu’à un concert, durant lequel les morceaux comme “aawake at night”, “tip toes” ou même les reprises d’Alicia Keys (“If I Ain’t Got You”) et d’Ed Sheeran “Thinking Out Loud”) apparaissent comme des chapitres à suivre.

L’un des seuls regrets de cette soirée reste la durée du set : quarante-cinq minutes pour une tête d’affiche est vraisemblablement court et ce, malgré les efforts du trio à jouer de nouveaux titres et des reprises. Ainsi, lorsque la bâche est de nouveau tirée sur scène pour une nouvelle projection et que la formation revient pour ses deux hits “arrow” et “still feel.”, le frontman s’excusera de la légèreté de son catalogue, en guise d’au revoir. Excuses acceptées, bien sûr.

Si vous n’avez pas encore entendu parlé d’Half Alive, on vous conseille fortement de vous y intéresser maintenant avant la sortie prochaine du premier album. Phénomène en devenir déjà bien avancée sur la route du succès, la bande américaine d’indie pop est également une belle surprise en live, n’ayant rien à envier à personne.