
Le 17 novembre, on fête les Élisabeth. Mais à l’Olympia, c’est une Lzzy en furie que l’on a célébrée. Halestorm a fait trembler le cœur de Paris, et RockUrLife était en première ligne pour vous raconter cette soirée explosive.
Bloodywood
Pour ouvrir le bal ce soir, place à des invités de marque : BLOODYWOOD. Après avoir parcouru près de 7 000 km, les Indiens débarquent à Paris avec leur nu metal infusé de mélodies traditionnelles, une signature sonore aussi fraîche qu’efficace. La preuve : ils n’ont besoin que d’un seul morceau pour déclencher un wall of death et installer un chaos parfaitement maîtrisé. Entre énergie brute et appels constants à la bienveillance dans le pit, le groupe transforme l’Olympia en un bloc compact vibrant d’intensité. À en juger par le nombre de T-shirts à leur effigie dans la fosse, on ne serait pas surpris de les voir revenir rapidement en headliners. Mission accomplie pour Bloodywood : le public parisien est conquis.
Halestorm
Après un échauffement aussi intense que fédérateur, l’audience est prête à exploser. Un rideau blanc se dresse, laissant transparaître quatre silhouettes monumentales : aucun doute, la tempête HALESTORM est prête à frapper. Cette année, les Américains défendent leur nouvel album Everest, sorti le 8 août dernier. La setlist le met à l’honneur et intègre naturellement les nouveaux titres que l’auditoire connaît déjà sur le bout des doigts.
Dès l’ouverture sur “Fallen Star”, l’Olympia est plongé dans l’univers onirique du disque. La scénographie, pensée comme une porte d’entrée vers Everest, rend l’expérience immersive à souhait : les montagnes se dressent sur scène, dominées par la créature sombre qui hante la pochette. Ce concert promet une parenthèse fantastique, portée par une décharge résolument rock.
Un leçon d’empowerment
Mais ce soir, on n’assiste pas à une simple promo : on est témoin d’une véritable démonstration de puissance et de savoir-faire. Lzzy Hale électrise la scène avec une voix sans limites : elle enchaîne des passages saturés à l’extrême avant de glisser vers des instants éthérés et mélodiques, révélant une maîtrise vocale tout simplement bluffante. Dès le deuxième titre, le classique “I Miss The Misery” explose dans la salle : un cri féroce mais parfaitement contrôlé, qui dépasse largement la puissance de l’enregistrement studio. Un mot résume tout : empowerment.
Le mur d’amplis Marshall monumental qui occupe le fond de scène renforce cette énergie et propulse les riffs de Joe Hottinger et la basse de Josh Smith au sommet d’un Everest sonore. Ensemble, ils s’imposent comme de véritables maîtres du rock contemporain.
L’empowerment ne se limite pas à la force brute : il explose aussi dans les moments d’intensité émotionnelle, et Halestorm l’a parfaitement compris. Les ballades de la setlist font vibrer le public d’un frisson collectif. Dans un instant presque a cappella, Lzzy entonne le refrain poignant de “Familiar Taste Of Poison”. Chaque syllabe frappe le public par la beauté de ces paroles à la fois intimes et universelles. On serait presque frustré de ne pas avoir la chanson dans son intégralité, mais ce moment précieux renforce la connexion entre le groupe et le public.
Un “rock show” fédérateur
Ce soir, le groupe et la salle ne font plus qu’un. Des classiques comme “Freak Like Me” ou “Love Bites (So Do I)” explosent toujours avec la même énergie, tandis que la foule se transforme en marée humaine vibrant à l’unisson. Cette proximité dépasse la scène : Joe Hottinger, le guitariste, envoie une cinquantaine de médiators dans le public, déclenchant une avalanche de sourires et de mains levées. Fidèle à sa tradition, Arejay Hale délivre un solo de batterie mémorable avec ses baguettes XXL, entraînant la foule dans un mosh pit endiablé.
Halestorm profite aussi de ce concert pour rendre deux hommages marquants. D’abord à Ozzy Osbourne avec une reprise de “Perry Mason”, célébrant l’héritage toujours vivant du père du heavy metal. Puis vient un moment plus solennel pour honorer les victimes des attentats du Bataclan. Lzzy confie sa peur de ne plus pouvoir jouer en concert après ce drame, mais se souvient du public parisien, seulement quatre mois plus tard, qui avait affronté la peur et rempli le Trianon. Sur cette émotion intense, le groupe lance “Back From The Dead”, dont le sens se charge d’une nouvelle profondeur, repris par un Olympia ému et galvanisé.
Le concert touche bientôt à sa fin, mais le public refuse de s’arrêter là ! Les lumières s’éteignent et une ovation envahit la salle. Le groupe revient pour un rappel à la fois énergique et nostalgique, enchaînant des tubes comme “I Get Off” et le chaleureux “Here’s To Us”. Ce dernier refrain est un toast aux quatre musiciens, à leur équipe technique, à leurs amis de Bloodywood, mais surtout au public, dans une communion totale qui scelle ce lien unique avec l’Olympia.
Ce concert est un véritable “rock show“, à l’image d’Halestorm : intense, fédérateur et maîtrisé. Entre guitares saturées, voix puissantes et batterie implacable, le groupe crée une complicité totale avec son public. Everest prend alors tout son sens : une ascension émotionnelle et musicale, riche et variée, où chacun peut se reconnaître et célébrer ce moment unique.










































