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GROEZROCK 2011 – Jour 1 (22/04/11)

RockYourLife! et All The Rage TV ont eu l’occasion de célébrer les 20 ans du Groezrock Festival en Belgique les 22 et 23 avril. Voici le compte rendu de la première journée ! Rendez-vous demain pour la suite du report, l’interview vidéo de The Used ainsi qu’un aperçu de l’ambiance sur le festival !
 

Chaque année, le Groezrock Festival a la lourde tâche d’ouvrir la saison des grands festivals en plein air et fait des paris un peu risqués sur les conditions météo. Heureusement, c’est sous un ciel bien dégagé et un soleil qui tape fort que l’attente devant l’entrée du festival le plus punk d’Europe se fera. Certains sont arrivés la veille ou dans la nuit et en ont profité pour boire quelques bières dans leur tentes histoire d’arriver bien frais pour ce vendredi qui, exception cette année, démarre les hostilités dès 13h. C’est donc vers 11h que la file devant les porte devient conséquente et que l’attente commence. Tout l’Europe a répondu à l’appel du Groezrock puisque j’entendrais parler allemand, anglais, français, espagnol et bien entendu flamand autour de moi. Cette attente est aussi l’occasion de voir déjà certains poser leur premières galettes et de se voir distribuer l’EP de ARMY OF FRESHMEN qui ouvrent ce festival. Rentrée tard à cause de l’attente et d’une file presse seulement indiquée par un A4, je raterai malheureusement le groupe.

Une fois à l’intérieur, le repérage des lieux se fait plutôt facilement : le Groezrock est un gros festival mais qui reste tout de même à taille humaine. La Main Stage est directement à coté de l’entrée, la Eastpack Stage de taille moyenne, se situe juste un peu plus loin sur la droite tandis que la plus intime (et sans barrières) Etnies Stage se trouve au fond du festival. C’est d’ailleurs jusque là bas que mes pas me guident puisque c’est l’heure pour MISS MAY I de faire trembler la tente. En tournée en Europe pour la première fois, le combo est très jeune et tourne avec son second album, “Monument” (2010). Un peu brutal pour commencer ce festival, le groupe de metalcore à la Asking Alexandria voire August Burns Red s’en sort tout de même honorablement en déclenchant les premiers stage dive que je me contenterai d’observer depuis le fond. A peine le show terminé que les parisiens de VERA CRUZ prennent le relais sur la petite Macbeth Stage nichée juste à coté de la Etnies. Ayant gagné le concours lancé par le Groezrock, Vera Cruz joue donc tout aussi efficacement que quelques jours plus tôt à Paris, d’ailleurs Scott Middleton (guitariste chez Cancer Bats) est là pour les encourager. Le groupe n’aura pas énormément de mal à mettre l’ambiance parmi les 200 personnes rassemblées devant la petite scène si bien qu’un nuage de poussière se lève. THE ACACIA STRAIN fait rugir les watts du coté de la Etnies mais les ayant déjà vu c’est vers le punk californien de RUFIO que je me dirige. Logé sur la Main Stage, le pop punk vitaminé du quartet était très attendu mais le concert, bien qu’étant bon, ne sera pas aussi fou qu’on pouvait l’espérer et ne me laissera pas un souvenir impérissable. La formation est carrée et joue bien, mais il leur manquera ce petit quelque chose qui fait parfois la différence. Dommage, d’autant plus que la pluie se joint à la partie et le temps oscillera entre pluie et éclaircies toute la journée.

VAERA sera en revanche la bonne surprise. En effet le groupe, produit par un certain Jeremy McKinnon (A Day To Remember), déclenchera immédiatement une ambiance folle, de bons stage dive et des circle pit sympathiques sous la tente Etnies. Le jeune groupe pop/hardcore envoie le bois comme il faut et Brittany est impressionnante derrière ses fûts. A peine terminé le set de Veara que c’est les têtes bien connues des ADMIRAL’S ARMS qui prennent la suite à deux pas de là sur la Macbeth Stage. Les gars sont en forme; ils appellent le public présent à se rapprocher et rentrent directement dans leur set avec “Dawn Of The New Age”. Hendrick (chant) ne restera pas longtemps sur scène et viendra chanter à la barrière ou dans le pit tandis que sur scène ça saute partout, donnant de violents coups d’instruments tandis que Mous (batterie) viendra même se mettre debout sur son tabouret. Les gars sont à fond, tout comme à Paris quelques jours plus tôt quand ils ouvraient pour Cancer Bats, à ceci près que cette fois le public réagi à cette énergie, ce qui motive les musiciens à se donner encore plus. Et c’est ce qu’ils font. Finissant sur “Thirteen Out Of Tune Trumpets” en passant par la nouvelle “I Know How To Define Zero”, le groupe ne lâche rien et Matthew (basse) viendra même faire un tour au milieu du mosh. Un bon set pour les parisiens qui gagneront cette première journée de concours et rejoueront le lendemain pour la finale.

Point d’orgue de ce Groezrock 2011, c’est THURSDAY qui vient fêter les 10 ans de l’ album “Full Collapse”, considéré comme leur meilleur et comme une référence du genre. Tout le monde est rassemblé sous l’Eastpack Stage et alors que le groupe n’est même pas encore sur scène, le changement d’ambiance est palpable : les gens ne sont pas là pour un simple concert, mais pour un évènement. C’est ce qu’il en ressortira tout au long du set de Thursday, joué dans l’ordre des pistes du disque. L’assemblée regarde le show de manière quasi religieuse et chante sans faute dès que Geoff Rickly (chant) tend le micro vers nous. Le frontman présente d’ailleurs un jeu de scène intéressant, entre celui de Daryl Palumbo (Glassjaw, United Nations, Head Automatica) et ses cris poussés recroquevillé sur lui même, et celui de Benjamin Kowalewicz (Billy Talent), parfois appuyé sur le retour et pointant le ciel ou le public du doigt, parfois sautant partout sur scène. La prestation est parfaite, la voix totalement maitrisée créant une vague d’émotion dans le public, surtout sur “How Long Is The Night?”, “Paris In Flames”, “Understanding In A Car Accident” et “Wind-up” qui viendra clore ce set de 45 minutes.

Voilà qui d’ailleurs nous laisse le temps d’aller voir comment se débrouille SICK OF IT ALL sur la fin de son set, grand habitué du festival belge. Pour ses 25 ans, le groupe ne fait pas les choses à moitié et l’accueil est clair : un énorme circle pit se forme juste avant de laisser place à un wall of death tout aussi impressionnant et encore plus violent. Du Sick of It All pur jus. Le mercure descend doucement mais surement et il est temps de passer au camping situé juste à coté du lieu du festival pour récupérer de quoi se tenir chaud avant de se rendre compte qu’en fait c’était pas la peine vu l’ambiance que mettent les canadiens de CANCER BATS. Arrivée pendant le set au début de “Smiling Politely” il ne faudra pas attendre bien longtemps pour que je me retrouve trempée tant le pit est réactif. Suivent “Sorceress”, “Sleep This Away” et bien entendu “Hail Destroyer” qui viendra terminer la performance des canadiens devant une Etnies Stage bien énervée.

En bref, c’est l’échauffement parfait pour aller ensuite voir EVERY TIME I DIE faire son premier show de 2011. Pas le temps de comprendre ce qui se passe que déjà la fosse devient folle. Les américains sont en grande forme et Keith (chant) en demande tout autant à son public en demandant un circle pit “from this pole to this pole to this pole, otherwise we’re not doing it”. Et c’est ce qui se passe. “Bored Stiff” démarre et le circle, bien que déjà imposant, ne convient pas au frontman qui stoppe la chanson le temps qu’un vrai circle prenne forme avant de reprendre depuis le début. Pas le temps de respirer une seule seconde vu la setlist et la puissance avec laquelle sont envoyés des titres comme “We’rewolf”, “No Son Of Mine”, “She’s My Rushmore”, “The New Black” sans oublier leur dernier album “The New Junk Aesthetic” avec bien entendu “Wanderlust” et “The Marvelous Slut”. Dans la fosse ça mosh, ça pogotte et ça chante les bras levés le tout en essayant de ne pas tomber dans la boue collante qui sert de sol. Le groupe mettra tout le monde d’accord en finissant pas “Floater” avec les frères Buckley qui finiront à la barrière et même en slam sur les premier rang pour Jordan. En un mot : Encore !

Après ces folies il est temps pour moi de me reposer un peu de de regarder les lives d’AUGUST BURNS RED et d’HATEBREED de loin, une bière à la main et une barquette de frites dans l’estomac. Pour les deux formations l’ambiance semble absolument énorme. Les metalcoreux en tongs en profiteront même pour nous lâcher un titre de leur prochain album, et Hatebreed ravage la fosse avec un “Destroy Everything” aussi puissant qu’à l’habitude. Retour aux choses sérieuses, ou du moins c’est ce que je pensais, avec UNDEROATH le groupe qui, depuis le départ du chanteur Aaron Gillespie, ne possède plus aucun membre de son line up originel. Si la nouvelle direction du groupe avec son album “Ø” m’avait attirée sous la tente, une batterie réglée atrocement fort avec un kick qui semble violer mon tympan frénétiquement me feront quitter l’endroit après quatre morceaux et la belle “In Division” qui du coup perd de son charme. Dommage.

Ceci dit cette déception sera vite corrigée par les sympathiques FLOGGING MOLLY que je découvre ce soir sous la Main Stage pour clôturer cette première journée. Soyons clairs, on aurait pas pu rêver mieux pour fermer ce festival. Même sans connaître aucune des chansons, il est quasi impossible de ne pas venir se mêler à la foule qui danse dans une bonne humeur des plus totales. Le frontman reste proche du public et viendra même distribuer quelques bières entre deux chansons. Ce sont les bons vieux titres qui font le plus bouger à l’instar de “Drunken Lullabies” ou “Devil’s Dance Floor” mais l’ambiance sera au rendez-vous tout au long du set. L’état d’ébriété aidant certains et la bonne humeur motivant les autres, c’est toute la tente qui dansera au son de la folk irlandaise et chantera sans faute ou presque et ce jusqu’à 1h20 du matin terminant ainsi cette excellente première journée de festival sur les terres de Meerhout. Il est désormais temps de prendre une dernière bière avant de retourner au camping tout en essayant d’éviter les corps en état d’ébriété avancée qui jonchent le sol ainsi que ceux qui menacent de tomber d’une seconde à l’autre.

Rendez-vous ici pour la suite du report, l’interview vidéo de The Used ainsi qu’un aperçu de l’ambiance sur le festival !

 

Nous remercions les copains de All The Rage TV, le Groezrock Festival, The Used, Dead To Me et tous ceux qui ont fait de cette 20ème édition un week end parfait. A l’année prochaine !

Anthony Bé
Fondateur - Rédacteur en chef du webzine RockUrLife