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GOJIRA @ Bataclan (10/04/13)

L’attente aura été longue… le retour de Gojira dans la capitale fut attendu depuis plusieurs mois maintenant. C’est à l’occasion d’une double date au Bataclan que la formation basque a prévu de communier avec son public parisien, en ces 9 et 10 avril 2013. Prêt ?

En cette pluvieuse journée, les abords du Bataclan étaient tout de même bien fournis. Alors que les portes de l’enceinte ouvrent et laissent place au public, c’est dans une salle brumeuse dans laquelle nous prenons place. La salle se remplissant sur un bon rythme, la première formation à fouler les planches est originaire de Lausanne. KRUGER démarre ainsi cette soirée avec leur hardcore noise peu courant. Composé de Renaud (chant), Margo (guitare), Raul (guitare), Blaise (basse) et de Raph (batterie), c’est principalement Renaud qui attirera l’attention de tous. Ce dernier se permettra également de rejoindre la fosse, communiant et embrassant les fans présents ce soir. Que ce soit son chant ou son activité scénique, il ne laissera personne indifférent. Avec un set d’une vingtaine de minutes, ce démarrage fort réussi n’aura pas laissé l’audience de marbre, bien au contraire !

 

Suite à un rapide changement de set, place à HYPNO5E. Introduit par la mythique musique référant au film d’Hitchcock, la formation originaire du sud de la France propose un metal expérimental, le tout agrémenté d’éléments cinématographiques. Les samples référant au septième art entrecouperont chaque titre alors que la mise en scène est très sobre, et les jeux de lumières proposent un effet visuel de qualité. Scéniquement, la formation est plutôt statique cela n’empêche pourtant pas le public de débuter les hostilités. Leur dernier album “Acid Mist Tomorrow” est sorti en 2012 et c’est à un set de huit titres auquel nous assisterons. L’accroche musicale est très intéressante et une grande partie de l’audience restera subjuguée mais aussi captivée par la musique du combo. Avec des airs d’ambiance intimiste, la représentation d’Hypno5e n’aura laissé personne indifférente; bien au contraire, les montpelliérains quittent la scène sous les applaudissements d’un Bataclan plein à craquer.

 

Quasiment un an sans avoir vu LE groupe de la scène metal française dans la capitale. Après avoir ouvert pour Metallica au Stade de France, GOJIRA fait son grand retour à Paris ! Après avoir joué la veille, mardi 9 avril, place à la seconde date, toujours au Bataclan, et toujours dans une salle pleine à craquer. 21h30 et la salle du Bataclan tombe dans le noir le plus total, si bien même qu’aucun téléphone portable ou appareil photo n’émergent du pit; et pour cause, les consignes ont été claires, suite à de nombreux vols la veille, le service de sécurité a déconseillé au public de risquer leurs effets personnels. Cette parenthèse fermée, retournons sans attendre à l’essence même du show. Ce dernier démarre avec “Explosia” qui, comme prévu, fait l’effet d’une bombe et qui met d’entrée de jeu le pit à feu et à sang. Issu du dernier album de la formation française “L’Enfant Sauvage“, celui-ci sera d’ailleurs bien mis en avant ce soir avec cinq titres, soit le tiers du set prévu, dont “Liquid Fire”, “The Axe”, “The Gift Of Guilt” et le titre éponyme bien évidemment. A cela, le groupe n’oubliera pas également d’y ajouter ses morceaux phares. Joe Duplantier, Mario Duplantier, que nous avons interviewé quelques heures avant le concert, Christian Andreu et Jean-Michel Labadie prennent un malin plaisir sur scène et le font lourdement comprendre. Notre Joe national remerciera à plusieurs reprises le public venu ce soir, mais également la veille, ainsi que l’ensemble des fans qui viennent les voir sur la tournée française. L’envergure qu’a pris Gojira en dehors de nos frontières ne cesse de grandir et même au-delà du Vieux Continent. Suite à “Remembrance” et “Wisdom Comes”, Mario quitte son set et récupère la guitare de son frangin, alors que celui-ci fait le chemin inverse, muni des baguettes du génialissime batteur. Rôles inversés, le combo s’exécutera durant un morceau, ne figurant pas sur la setlist, où Mario démontrera qu’il possède également d’excellentes qualités vocales, avant d’enchainer sur “Oroborus” donc, après quoi Super Mario nous gratifiera d’un solo de batterie. Musicalement, Gojira propose ce qu’il sait le mieux faire; une association death metal et progressive, qui est efficace. Leur son est massif, sans accroc, et les décibels volent d’un bout à l’autre du Bataclan. Coté lights, l’orchestration selon les morceaux est du plus bel effet, et ajoute un ingrédient supplémentaire à ce super ensemble. Et pour couronner le tout, l’artwork de l’opus, à savoir la tête de l’enfant sauvage, surplombe le kit de Mario. “The Axe” terminé, place au rappel avec “Vacuity”. Cependant ce n’est pas Gojira, mais bien Gojiro qui prend le relai pour nous interpréter ce titre ! Gojiro ? Et bien oui ! Cette formation au nom étrange n’est autre que l’ensemble des techniciens entourant le groupe, et qui par moment, prend un malin plaisir à se donner sur scène, durant le show, et pas seulement avant ! Le second rappel avec “Toxic Garbage Island” et “The Gift Of Guilt” mettent fin à ce show dantesque, dans une atmosphère extraordinaire.

 

 

L’excellent concert de Gojira prend fin dans un Bataclan en transe, remerciant et applaudissant à leur tour l’ensemble des fans soutenant le groupe et son parcours. Après Gojiro, place à la seconde surprise avec Super Mario qui, armé de sa planche de bodyboard, vient se payer une séance dans le pit avant d’être rattraper par les fans et posant avec l’ensemble des fans. Ainsi, le double Bataclan prend fin des meilleures façons possibles, dans une ambiance qui a grandement mis à l’honneur le plus grand groupe de metal français actuel. Merci !

Setlist :

Explosia
Flying Whales
Backbone
The Heaviest Matter Of The Universe
L’Enfant Sauvage
Liquid Fire
Remembrance
Wisdom Comes
Oroborus
Solo de Mario Duplantier
The Axe
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Vacuity
—-
Toxic Garbage Island
The Gift Of Guilt

Crédit photos : Serge Tenani