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GERARD WAY @ Le Trabendo (18/01/15)

En ce début d’année plein de rebondissements avec, notamment, Twin Atlantic et Sabaton à Paris, c’est au Trabendo que notre aventure 2015 continue. Et en ce dimanche soir, RockUrLife a fait spécialement le déplacement au nord-est de Paris dans l’idée de découvrir le nouveau projet d’un bonhomme très connu dans le milieu emo : Gerard Way. Membre originel de My Chemical Romance, qui a tristement splitté en 2013, le chanteur vient nous présenter sa nouvelle facette solo sur les douces mélodies de “Hesitant Alien“, sorti l’an passé. Cette soirée est donc un grand moment pour le public français qui souhaite découvrir en live ce nouveau style post punk.

En ouverture de cet événement, on découvre avec surprise NOTHING BUT THIEVES. Alors que le tourneur n’a pas pris le temps de dévoiler le support de Way, la formation anglaise ne s’en démonte pas pour autant et s’exerce aux alentours de 20h. Avec un style tantôt posé, tantôt pop, le groupe s’affiche avec justesse sur des airs joyeux tels que les titres “Wake Up Call” ou son hit “Graveyard Whistling” pour le plaisir des personnes présentes. Bien que le genre musical ne colle pas exactement avec celui du headliner de ce soir, bien plus excentrique, il n’en reste pas moins que la performance passe-partout des Anglais s’avère distrayante et calée. Plus que cela, le pari s’avère réussi pour Nothing But Thieves qui éveille notre curiosité et nous procure l’envie d’en savoir plus sur eux. Objectif atteint pour cette première partie.

 

21h passée, une fosse compressée, un élan de féminité et des cris excédés : pas de doute, c’est l’heure du chanteur tant attendu. Lumières éteintes puis rallumées, musiciens live d’emblée sur scène et voilà que débarque GERARD WAY dans l’enceinte du Trabendo. Connaisseur de la salle puisqu’il y avait déjà joué avec son ancien groupe il y a de ça quelques années, l’Américain semble d’attaque et commence directement avec “The Bureau”, piste d’ouverture de son opus solo. Vêtu d’un costume ajusté (peut-être même trop ?) et une coiffe aussi claire que la pleine lune, la décontraction et l’excitation se font sentir de sa part mais aussi de l’audience. Accepté tel qu’il est et entouré par quatre autres acolytes, dont Ian Fowles (The Aquabats), Way s’emballe dès les premières minutes et s’affiche réceptif face à l’assemblée, déjà capté par ce noise rock. Pas le temps de respirer, “Action Cat” et “Zero Zero Zero” s’enchaînent naturellement au rythme des applaudissements et des paroles, reprises en choeur. A cette allure, on se demande déjà avec amusement comment le jeune homme tiendra l’heure et demi de performance vu le peu de titres qu’il possède. Notre question sera très vite résolue. Dès la fin du troisième morceau de la setlist, Gerard démarre un inépuisable discours sur la tolérance, sur des anecdotes de My Chemical Romance, sur le fait de se sentir bien comme on est, d’accepter “son corps” et ses orientations… Speech qui ponctuera, à partir de ce moment-là, le concert de Gerard Way. Comme le montre l’après “Juarez” durant lequel le blond s’amuse avec l’amalgame “Gerard/Get Off” (ndlr : “Vas-t’en”). Il est presque dommage de dire que le chanteur est trop communicatif, quitte à en oublier la musique. Mais peu importe, cet ensemble de pensée n’enlève pas le plaisir de voir se dandiner un homme libre. Ainsi continue la course de la découverte du nouveau genre avec “Drugstore Perfume”, visiblement un coup de coeur de la fosse, “Television All The Time” mais surtout la première reprise de la soirée, “The Water Is Wide (O Waly, Waly)”. Réalisée dans le cadre de la B.O. du film “Tusk”, cette cover lie l’esprit déjanté du chanteur à une douceur presque nécessaire au redémarrage du set (après tout ce bruit, une pause s’imposait, non ?). Sur ce modèle de retour en puissance s’effectue donc le reste de la performance qui, avec très peu de surprise, convainc sans aucun doute possible, au plus grand plaisir du mélomane au costard. Même si ce dernier conçoit qu’une partie de la fosse ait fait le déplacement en vue de son pedigree, pouvoir apercevoir un ensemble non-anglophone crier à tue-tête ses propres morceaux est synonyme de réussite. Enfin, après l’expéditif reprise de The Jesus And Mary Chain, vient le temps du rappel pour le moins inattendu. Inattendu car le vocaliste semblait déjà avoir écoulé son lot d’exclusivité. Mais rien n’arrête la force du concert puisque fait son apparition deux nouvelles chansons en guise d’au revoir : “Kid Nothing” et “Don’t Try”. Une façon de finir la soirée sur une ouverture plus qu’intrigante.

 

 

On a connu Gerard Way un peu absent et attristé sous l’étiquette MCR, on connait désormais le Gerard Way libre et déconneur. Avec une musique beaucoup moins passe partout et une allure bien plus adulte, le chanteur a aujourd’hui su trouver un équilibre dans son esprit sinueux d’artiste. On ne pourrait reprocher au dandy de la soirée d’être un peu trop heureux de la situation quitte à en oublier le show, mais on ne peut lui en vouloir de célébrer sa libération.

Setlist :

The Bureau 
Action Cat 
Zero Zero 
Millions 
Juarez 
Drugstore Perfume 
Television All The Time 
The Water Is Wide (O Waly, Waly)
Brother 
Get The Gang Together 
How It’s Going To Be 
Maya The Psychic 
No Shows 
Snakedriver
—-
Kid Nothing
Don’t Try