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GARBAGE @ Zenith (22/11/12)

Petits français chanceux que nous sommes, nous avons eu l’occasion de croiser le chemin des américains plusieurs fois cette année, notamment à l’Olympia en mai dernier, ainsi que sur plusieurs festivals (Solidays, Main Square Festival). Cette fois, en ce 22 novembre, c’est au Zenith que nous avons rendez-vous, et connaissant l’amour que porte le quatuor américain pour la France, on ne peut que s’attendre à passer une bonne soirée.

Il est 19h30, la salle est plongée dans l’obscurité. Ce soir, les premières parties seront assurées par deux groupes français. C’est d’abord les rennais de SUCCESS qui ont l’honneur d’ouvrir le concert par une intro dont les “here come Success” au vocodeur annoncent la couleur. On l’aura compris, le quatuor lorgne du côté d’un électro rock efficace. Le leader Mister Eleganz, vêtu d’un costard tel un dandy, porte bien son nom de scène. Via divers mimiques et gestes, le frontman offrira une performance autant théâtrale qu’hypnotique. Le mélange énergique du rock et des beats réussissent sans difficulté à séduire les quelques personnes présentes. Le dernier morceau “S.U.C.C.E.S.S.” clôturant les trente minutes de set mettant en avant le premier album “Social Network Junkies”, voit l’arrivée sur scène d’un MC pour ajouter une touche rap à la Beastie Boys, l’une des principales influences du groupe.

 


Aux alentours de 20h30, c’est au tour des parisiens de PONI HOAX d’investir la scène du Zenith. Leur son électro rock est assez planant et une bonne énergie se dégage du quintette qui se prépare à sortir un nouvel album “A State Of War” en février prochain. Le chanteur Nicolas Ker n’hésite pas à faire plusieurs sauts en l’air tandis que le public reste assez stoïque. Après une vingtaine de minutes de set, et sous les applaudissements, le groupe s’éclipse et l’attente pour Garbage débute.

 


Les lumières s’éteignent et l’intro électro retentit à 21h30. Butch Vig débarque, salue la foule puis prend place derrière sa batterie, tandis que ses acolytes le rejoignent sur scène. Une fois que Shirley Manson arrive, les premières notes de “Control” commencent. La chanteuse accapare tout de suite l’attention par son charisme et son assurance. GARBAGE enchaine directement avec un de ses plus grands tubes, “I Think I’m Paranoid”, repris en choeur par la fosse bien remplie du Zenith, bien que la date n’affichant pas sold out. Il faut attendre la fin de la troisième chanson “Shut Your Mouth” pour entendre Shirley s’adresser à la foule avec un “Bonsoir Paris, comment ça va ?” avant d’enchainer sur l’énergique “Why Do You Love Me ?”. Pour répondre à cette question d’ailleurs, le magnétisme du groupe nous rend obligé de les apprécier. Pourtant, il est difficile de réussir à captiver l’attention dans une grande salle comme celle-ci, surtout quand il y a finalement peu de décor (mis à part un écran derrière sur lequel sont projetés quelques films et images), mais c’est un jeu d’enfant pour Garbage. Le quatuor enchaine avec trois chansons faisant monter un sentiment de nostalgie avec “Hammering In My Head”, “Queer” et “Stupid Girl”, de quoi ravir les fans de la première heure ou tout simplement ceux qui écoutaient Garbage dans les années 90 ! C’est là où on se rend compte que malgré le temps qui passe, l’âge n’existe pas dans la musique, les chansons sonnent toujours aussi bien même quinze ans plus tard. Ce 22 novembre est un jour spécial, puisque c’est Thanksgiving pour les américains. Une tradition que les membres de Garbage ne peuvent donc pas fêter, mais Shirley en profite pour nous livrer un discours en français qu’elle essaie de nous faire comprendre non sans faire preuve d’auto-dérision. Le message principal est passé, elle fait part de sa reconnaissance et demande à quelques personnes du premier rang non sans mal ce en quoi ils sont reconnaissants. Le combo enchaine ensuite avec des tubes anciens et plus récents, histoire de faire plaisir à tout le monde. La proximité est de mise entre Shirley et le public, puisqu’elle parle encore un peu en français dès la fin de “Blood For Poppies” issu du dernier album en date “Not Your Kind Of People“. Elle présente ensuite le morceau “Battle In Me” en faisant un petit discours sur le fait qu’il faut croire en ce qu’on veut entreprendre dans la vie, et d’avoir le courage d’essayer. La chanteuse fait ensuite une annonce assez particulière en souhaitant un bon anniversaire à une certaine Candice, fan du groupe, qui avait tweeté Garbage pour leur demander de jouer “Cup Of Coffee”. Ce que fait brillamment le quatuor, un joli cadeau donc, puisque ce titre est rarement interprété en live ! Garbage puise encore dans ses tubes avec “Push It” et “Vow” pour ensuite remercier chaleureusement les premières parties. Un bon petit “You Look So Fine” vient clore le show aux alentours de 23h10.

 


Mais ce n’est pas encore fini ! En guise de rappel, le groupe nous offre “When I Grow Up” et le joli “The World Is Not Enough” pour terminer sur le fameux “Only Happy (When It Rains)” qui nous replonge une dernière fois dans les années 90. Tandis que les gens commencent à quitter les lieux, nous avons affaire à une chanson pour le moins originale, celle du bassiste, pour sa “Duke Solo Song” qui nous remercie pour cette soirée ! Une façon assez décalée pour terminer une bonne fois pour toute le show.

 


C’est donc tout pour Garbage en France pour cette année ! 2012 aura été un très bon cru pour tous les fans français du groupe, et on espère retrouver Shirley Manson, Butch Vig, Duke Erikson et Steve Marker l’an prochain !

Setlist :

Control
I Think I’m Paranoid
Shut Your Mouth
Why Do You Love Me
Hammering In My Head
Queer
Stupid Girl
Automatic Systematic Habit
#1 Crush
The One
Special
Blood For Poppies
Cherry Lips (Go Baby Go!)
Battle In Me
Cup Of Coffee
Push It
Vow
You Look So Fine
—-
When I Grow Up
The World Is Not Enough
Only Happy When It Rains
—-
Duke Solo Song

avec la participation de Anthony BE

Crédit photos : Serge Tenani