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FUN. @ Olympia (20/06/13)

Rapidement complète, cette date à l’Olympia était d’autant plus attendue que la dernière fois que Fun. était à Paris, leur concert au Trianon fut annulé quelques minutes avant leur entrée en scène. 24 heures avant de se retrouver en première partie de Muse, le moins que l’on puisse dire c’est que le groupe a tout donné sur la scène mythique de l’Olympia affichant une véritable proximité avec le public français.

Les lettres rouges de la devanture de la salle située Boulevard des Capucines affichent au programme ce soir-là deux groupes très différents. D’un côté Fun., formation américaine de rock alternatif, qui s’est faite connaître dans l’Hexagone en 2012 grâce à notamment deux titres “We Are Young” ainsi que “Some Nights”. De l’autre, une première partie surprenante, SUPERFOOD, tout droit venu de Birmingham, qui ouvre le bal devant une salle pratiquement pleine. S’ils se trouvent sur cette scène ce soir-là c’est sûrement parce qu’outre-Manche ils ont réussi à se faire connaître sans avoir sorti un single ni posté aucune vidéo sur internet. Difficile alors de découvrir le style musical de Superfood ailleurs que sur scène. Un batteur, deux guitaristes chanteurs et une bassiste comme tout droit venu de l’époque Nirvana, coincé dans les années 90. Les sonorités quant à elles se rapprochent du style Blur ou Supergrass. Un rock punk énergique, marqué par “Believe” et surtout “Yelloe”, sur fond de T-shirts et jeans trop grands où le chanteur principal, Dom Ganderton a vocalement pris exemple sur Damon Albarn et Kurt Kobain, qui plus est avec “Bubbles”. Le public est surpris et à moitié réceptif face à Superfood qui semble prendre son pied avec quelques solos de guitare notamment avec “Pallasades”. Sympathique mise en bouche inattendue qui s’achève sur le titre “Superfood”.

 


Après ce premier set de trente-cinq minutes, l’entracte de vingt minutes a de quoi faire monter l’impatience de certains se rapprochant de plus en plus de la scène. L’excitation monte et les lumières s’éteignent enfin. FUN. entre sur scène entamant l’entraînant “One Foot”. Officiellement, le trio est composé de Nate Ruess (chant), Jack Antonoff (guitare) et Andrew Dost (claviers/trompette/chant). Sur scène ils sont accompagnés d’Emily Moore à la guitare au clavier et au chant, de Will Noon à la batterie ainsi que de Nate Harold à la guitare. Autant dire qu’à six sur scène la performance est exceptionnelle. Pas besoin d’être un fan de longue date ou de connaître les chansons par cœur pour apprécier et découvrir une setlist composée aussi bien de titres du dernier album “Some Nights” que du premier moins connu sorti en 2009, “Aim And Ignite”. Dès ce premier morceau, le ton est donné, Nate Ruess est déjà en transe sur une rythmique entrainante retirant sa veste après deux minutes de show. Le groupe enchaîne avec un titre du précédent album, “At Least I’m Not As Sad (As I Used To Be)” où les voix de Nate Ruess et Emily Moore se répondent avant d’enchaîner sur des “oh, oh, oh” repris par le public. Rappelant dans certaines sonorités Panic At The Disco!, Fun. séduit aussi par ce côté fantasque. On retrouve notamment les sonorités digne d’une boite à musique dans “All Alone” dont le refrain est également rythmé par la trompette. Le charme opère déjà dès les premières secondes de ce concert, rien d’étonnant alors que le public se met à chanter avec le frontman sur “Why Am I The One” au point d’émouvoir ce dernier. Lorsque la salle se rallume à la fin de la chanson, Nate Ruess remarque alors le public assis en mezzanine et avoue ne pas s’être rendu compte qu’il y avait autant de monde dans la salle. Il s’empresse alors de faire réagir ces derniers en leur demandant comment vont-ils en leur faisant lever les bras avant d’entamer un autre extrait du premier effort, “All The Pretty Girls”. Fun. ne désemplit pas et enchaîne avec les frénétiques “It Gets Better”, plus électro, et “Barlights”. L’excitation est à son comble, le frontman Nate Ruess sait y faire en faisant crier au public “you know I feel alive” sur “Barlights”, où les deux guitaristes Jack Antonoff et Nate Harold se mettent à jouer face à face avant de partir dans un solo effréné front contre front. En transe, les deux guitaristes finiront ce titre allongés par terre, rejoints ensuite par Nate Ruess essoufflé. Vient alors l’un des derniers single du trio “Carry On” comme le calme après la tempête, un instant plus émouvant où le refrain est repris en cœur par la foule. La chanson s’achève en beauté, Nate Ruess envoie plusieurs fois l’enregistrement de sa voix criant “No one’s never gonna stop us tonight” tout en dansant. Une pensée pour ceux qui avaient fait le déplacement au Trianon fin avril, le frontman demande si des gens, présents ce soir-là, avaient prévu de se rendre à cette date. Il s’excuse alors en mentionnant que Jack Antonoff était malade et laisse ce dernier s’exprimer. Il raconte alors avoir été tenté par la nourriture française dès son arrivée à Paris, à un point qu’il en a trop mangé et a passé le reste de sa journée à vomir. “I love Paris but this is the worst place because the food is so good!”, ironisant sur la situation, celui-ci avoue qu’il aurait “détruit” une partie du public si le concert avait eu lieu. Jack rejoint avec sa guitare, Andrew Dost derrière le clavier pour entamer “The Gambler”. Une douce ballade sur laquelle Nate Ruess se joint à ses compères sur le côté de la scène. Le plus attendu reste bien évidemment pour la fin, d’abord avec “We Are Young” repris par l’ensemble du public du début à la fin. Le frontman ayant installé une véritable proximité avec le public, il lui fait alors répéter “na na na” sur le passage où chante habituellement Janaelle Monae dans la version originale. Nate Ruess laisse d’ailleurs le public terminer la chanson et l’applaudit à la fin, visiblement très ému. Le trio se permet dans ce set une reprise et non des moindres, “You Can’t Always Get What You Want” des Rolling Stones toujours dans cette effervescence qu’ils maîtrisent avec brio.

 

 

Sortie de scène pour le sextuor de scène, la salle reste éteinte attendant le rappel. Pas de surprise, un titre n’a pas encore retenti et la salle reprend les “oh oh” de “Some Nights”, le refrain est entammé au piano et tout le monde s’excite, tapant du pied et faisant trembler l’Olympia. Retour dans une frénésie qui résume bien ce show, impossible de rester immobile, les choeurs sont dans l’audience qui reprendra également les “come on” en essayant de monter dans les aigus. Fun. clôture cette soirée avec un titre plus apaisé à la voix déformée, “Stars” qui finit de charmer la salle tel un au revoir au public. Saluant l’assemblée, Fun. se retire de la scène, la salle se rallume et commence à se vider mais les fans se mettent à chanter l’air de “Some Nights” pour faire revenir le groupe sur scène. Le personnel tente d’évacuer la salle mais une partie du public ne bouge pas et à l’étonnement général, alors que la scène commençait à être débarrassé, le trio revient souriant sur scène. Un verre à la main, Nate Ruess avoue ne pas savoir quoi leur jouer avant de demander de l’aide au public pour interpréter finalement une version acoustique de “All Alright”.

 


Près d’une heure et demie de show à l’état brut durant lequel Fun. annonce repartir d’ici la fin de l’année en studio pour préparer un nouvel album, leur retour en France ne sera donc pas pour tout de suite. Nate Ruess demande alors au public de ne pas les oublier : “We’ll come back then. Don’t forget us! Please don’t do that! “.

Crédit photos : Virginie Schmidt