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FRANZ FERDINAND @ Zénith (20/04/22)

Le Zénith accueille un incontournable du rock anglo saxon en la présence de Franz Ferdinand, pour le plus grand plaisir des spectateurs.

Pip Blom

Le groupe néerlandais ouvre ce soir pour Franz Ferdinand devant un Zénith… très peu peuplé. La fosse est pleine à un quart, les gradins à peine plus. Difficile pour une formation de première partie de jouer devant un public si clairsemé, mais PIP BLOM s’en sort haut la main.


Très influencé par les années 90 et le son garage rock, Pip Blom prend possession de la scène en un rien de temps. Le son rock maîtrisé, porté par une voix féminine forte et mélodique, nous fait passer une agréable demi-heure. Le set se clôt sur des applaudissements nourris, signe que malgré la salle désespérément éparse les spectateurs présents sont satisfaits de cette première partie. A surveiller de près.

Franz Ferdinand

21h, les lumières étincèlent et c’est sous une musique qui semble tout droit sortie d’un film d’horreur gothique que FRANZ FERDINAND entre sur scène. Pour les fans les plus récents, pas de surprise mais pour ceux qui ont décroché depuis longtemps il y en a une : à part Alex Kapranos et le bassiste d’origine Bob Hardy, le reste du quintette est complètement métamorphosé. L’ajout de trois nouveaux musiciens apporte du sang neuf au groupe, et nous permet de découvrir certains des titres quelque peu… liftés. Heureusement nous ne souffrirons pas d’un rodage avec ces trois membres, même si la batterie reste relativement en retrait sur les premiers titres. On aurait aimé une frappe plus énergique et brutale pour accompagner le son très rock des titres des Écossais.

“The Dark Of The Matinée” lance la soirée sous les meilleurs auspices. Nous savons que la formation présente sur cette tournée son best of Hits To The Head, et nous allons en avoir pour notre argent ce soir. Ce concert permet également aux moins connaisseurs (visiblement peu présents, puisque dès le début cela chante de tous les côtés) de découvrir le groupe sous un jour très rock.

Certains morceaux sont gonflés à bloc, de véritables petites bombes rock. Malgré tout le son reste étonnamment clair et audible, même depuis le fond de la salle. Une chance parfois rare au Zénith.

C’est également l’occasion pour les néophytes de découvrir la présence scénique d’Alex Kapranos. Comme une véritable pile électrique, le chanteur/guitariste saute, danse, harangue le public en français. Le tout est rythmé par des rires et beaucoup d’interactions naturelles et chaleureuses avec les fans des premiers rangs.

La surprise du chef

La première partie du set déroule des morceaux cultes que tout le monde connaît. Faire s’enchaîner “The Dark Of The Matinée”, “No You Girls” et “Curious” semble osé pour un début de concert : mais cela permet de chauffer la salle à blanc, le public se trémoussant à la première minute du show. Quelques baisses de régime surviennent malgré tout, mais sont toujours contrebalancés par un morceau proposé à la suite, chanté en chœur par l’auditoire.

La surprise (que l’on aurait pu deviner) sera le duo avec sa compagne Clara Luciani, sur “I Want You To Want Me” de Cheap Trick nous donnera l’occasion de voir le couple, habillé exactement de la même manière, partager un beau moment de musique. Une petite pause agréable marquant la moitié du set.

Le nouveau titre “Billy Goodbye” a du mal à faire renaître l’excitation des premiers morceaux joués. C’est ce qui est le plus criant durant cette soirée : les titres plus récents ne remportent pas l’approbation de l’audience, et cela se ressent fortement.

Take Me Out Tonight

“Do You Want To” renverse la vapeur et marque un peu plus la fin du set : en faisant s’enchaîner “Lucid Dreams”, “The Fallen”, “Michael” puis la pépite “Love Illumination”, Franz Ferdinand arrive à relancer la machine de guerre. Et que dire de “Take Me Out”, retournant littéralement la salle entière et donnant à voir un immense moment de joie des musiciens sur scène, bondissant à tout instant.

La pression remontée, on file tout droit vers le rappel et les cultes “Ulysses” plutôt bien interprété mais quelque peu en deçà de la version CD; “Always Ascending”, “Darts Of Pleasure” secouent tout sur leur passage. Il est temps de faire redescendre l’ambiance (ou pas), avec “Jacqueline”, une chanson sur “la plus belle fille d’Ecosse” (en français dans le texte). Sans oublier le mythique “This Fire” énergique et frondeur, scandé par une foule décidément toujours à bloc et inépuisable ce soir.

1h30 à savourer les plus grands morceaux de la formation écossaise reliftés façon rock agressif est une véritable plaisir pour une soirée de semaine. Néanmoins, on espère que Franz Ferdinand ne se transformera pas en groupe best of, vu le peu d’enthousiasme qu’on peut déclencher ce soir les titres les plus récents. L’avenir nous le dira, et nous espérons revoir la bande de Kapranos qui en a encore largement sous le coude.

Franz Ferdinand Setlist Le Zénith, Paris, France 2022, Hits to the Head
Laura Navarre
J'ai annoncé à mes parents à 16 ans que mon objectif professionnel était de produire la prochaine tournée de U2.