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FOALS @ Zénith (12/11/13)

Toutes bonnes choses ont une fin, et le festival des Inrocks ne déroge pas à la règle. Après avoir fait vibrer les scènes parisiennes pendant plus d’une semaine, le fest s’installe au Zénith pour une ultime soirée. Le menu est plutôt alléchant : le rock prog d’Everything Everything, l’éléctro rock savonneuse de Breton et, comme cerise sur le gâteau, la rock éclectique et puissant de Foals.

Arrivé au Zénith De Paris, le public est légion autant à l’intérieur qu’à l’extérieur. EVERYTHING EVERYTHING se lance et attire les quelques buveurs restés à l’extérieur de la salle. La bande de Jonathan Higgs se lâche et enchaîne les déflagrations. Un “Final Form” explosif, ou encore le tube “MY KZ, UR BF” éclate les tympans et envoie des décharges frénétiques jusqu’au bout des pieds. Quelques sons pop électro tirés du second opus “Arc” suivent, “Kemosabe” et autres “_Arc_”. La mise en jambe est faite, la soirée s’amorce bien.

 


BRETON débarque sur scène, accueilli chaleureusement par l’auditoire. La formation anglaise a un peu de mal à se faire à la scène, la plus grande qu’ils aient faite. Les gradins ne sont pas dans l’ambiance, mais la fosse, elle, est en folie. Basse surpuissante, et électro tapageuse sont les piliers de ce groupe. Le son industriel et faussement lo-fi de “Edward The Confessor” met le public sous pression, vague après vague. “Got Well Soon” rend un hommage vibrant à tous les fans de Depeche Mode dans la salle, la nonchalance est de rigueur. Durant plus de quarante minutes, les jeunes venus de Manchester enchainent les titres tels que “Other People’s Problems” et déchainent des sets inconnus qui seront probablement dans leur prochain album, dans les bacs en février prochain.

 


Disparition de Breton, pour patienter, le Zénith a le choix entre les bandes annonces de films, la buvette, la pause clope ou encore les stands de marchandising. Il aura même le temps de faire les quatre. Telle une apparition fantasque d’un carnaval rock qui débarque en ville, FOALS apparaît sur scène dans un marasme assourdissant et lance son “Prelude”. La soirée risque d’être grandiose. En France, le public voit pour la première fois Foals sur une scène de cette envergure et ils n’ont rien à envier au plus grands. Sur “Olympic Airways”, la basse tonitruante de Walter Gervers fait des siennes. La foule ne peut s’empêcher de se mouvoir au gré de ses slaps. Le tube “My Number” laisse place au clavier étincelant d’Edwin Congreave. Foals alternera le chaud et le froid, le brutal et l’aérien dans une orchestration fluide et limpide. Ça gesticule à tout va, les lumières, tantôt bleutés, tantôt chaleureuses, s’altèrent au gré des humeurs des morceaux. Le show n’en est que plus parfait. D’un vaporeux “Milk And Black Spiders” au rugissant “Inhaler”, rien n’est laissé au hasard, le public est en extase. Yannis Philippakis maitrise le set de bout en bout, ni trop présent ni trop éloigné, il flotte sur les morceaux avec une grâce certaine. Le combo se retire et bien entendu, la foule ne veut pas en rester là. Demande de rappel appuyée et acclamée, la bande de Yannis revient logiquement. La pépite pop “The French Open” s’amorce, nettement plus puissante en live qu’en studio. La fin s’approche à grand pas, Everything Everything monte sur scène pour clore avec Foals ce festival. L’explosif “Two Steps, Twice”, le jeu plus que bourrin des gars de Manchester associé aux guitares clairs des oxfordiens clôt avec brio ce concert, tel un roulement de tambours avant la figure la plus complexe d’un acrobate de cirque.

 


Le public sort enjoué et engourdi par la soirée, les calories ont été promptement brûlés, direction les snacks, pour prendre des forces et se remémorer encore longtemps cette soirée du plus grand acabit. Everything Everything a mené sa barque, Breton a ravi par la présentation de son futur album et Foals a enchanté les premiers comme les derniers fans en offrant le meilleur de “Antidotes” (2008), “Total Life Forever” (2010) et “Holy Fire” (2013). La pop rock britannique à de beaux jours devant elle. Merci au Festival des Inrocks de le rappeler. Rendez-vous l’année prochaine.

Setlist :

Prelude
Hummer
Olympic Airways
My Number
Miami
Milk & Black Spiders
Providence
Spanish Sahara
Red Socks Pugie
Late Night
Inhaler
—-
The French Open
Two Steps, Twice

Crédit photos : Fanny Schneider