
Du 2 au 4 juillet, le parvis de l’Hôtel de Ville s’est, une fois de plus, transformé en scène à ciel ouvert pour accueillir le Fnac Live Paris. Trois soirées de concerts gratuits, où se sont enchaînées les performances dans une ambiance estivale survoltée rassemblant plus de 75 000 personnes. Retour sur les moments forts de cette édition 2025.
Les incontournables
St. Vincent
C’est la touche rock de ce festival, elle arrive comme une tempête. Guitare en main, St. Vincent embrase le parvis avec une performance furieuse et viscérale. À mi-chemin entre grâce et chaos, elle s’emmêle dans son câble de micro et finit au sol pour un solo aussi électrique que symbolique, suivie par ses musiciens. Le public est conquis, surtout lorsqu’elle descend chanter “New York” au milieu de la foule. Un moment rock pur et brut, comme on les aime.
Air
Ambiance lunaire pour le duo culte de Versailles. Dans une boite lumineuse au fond de la scène, Air déploie une scénographie sobre mais efficace. Les classiques s’enchaînent : “La Femme d’Argent” , “Sexy Boy”, “Kelly Watch The Stars”… Un voyage sonore où les visuels évoquent Moon Safari et Le Voyage Dans La Lune. Si le groupe reste peu démonstratif, le set crée une bulle atmosphérique envoûtante, ponctuée par des éclats rythmiques inattendus qui réveillent même les moins initiés.
Eddy de Pretto
En solo sur scène, Eddy de Pretto transforme son passage en véritable performance visuelle. Un écran derrière lui projette des images conçues comme un récit, accompagnant les titres de son Crash Cœur Tour. L’absence d’instruments live frustrera peut-être les puristes, mais l’esthétique millimétrée et l’émotion transmise compensent largement. Mention spéciale pour les séquences montrant son groupe dans un faux studio, brouillant les frontières entre réalité et fiction. Un show à mi-chemin entre théâtre et concert pop.
Adèle Castillon
Sous un soleil de plomb, Adèle Castillon déploie son énergie solaire. Entourée de son groupe, elle livre un live pop sans artifices, mais efficace. Portée par un public qui reprend ses refrains en chœur, elle enchaîne ses titres avec spontanéité. Une fraîcheur communicative, pour un moment de communion douce et dansante sur le parvis de l’Hotel de Ville.
Miossec
Dans l’intimité du salon, Miossec propose un concert à contre-courant. Tout commence par le tic-tac d’une horloge, diffusé en stéréo cinq minutes avant le début. Puis la musique s’installe, minimaliste : deux guitares, un synthé, et sa voix. Ses textes sombres résonnent avec une intensité rare. La montée en puissance est lente, mais implacable. Miossec livre une performance sobre et bouleversante, où rage et mélancolie s’entrelacent dans l’obscurité.
Les surprises
Olivia Ruiz
C’est un show qui débute en retard… mais avec fracas. Olivia Ruiz entre en scène comme une tornade après une intro orchestrale de ses cinq musiciens. Le ton est donné : ce sera rock ou rien. Olivia revisite tous ses morceaux les plus récents jusqu’au plus cultes dans un style plus rock. “Elle Panique”, “La Femme Chocolat” ou “J’traine Des Pieds” sont retravaillés pour le live et donnent tout de même des frissons. Méconnaissables, mais puissants. L’intensité ne faiblit jamais. Un concert qui déjoue les pronostics pour mieux électriser le public.
Vladimir Cauchemar
Pour clôturer le festival, quoi de mieux qu’une rave sur le parvis de l’Hotel de Ville ? Casqué de son fameux crâne, Vladimir Cauchemar balance un set techno brûlant, oscillant entre drum & bass et remixes déjantés. Daft Punk, La Fouine, Oasis (qui faisait son comeback légendaire le même soir à Cardiff)… rien n’échappe à sa tornade sonore, pas même “Wonderwall”. Les lasers illuminent les façades, la pyrotechnie s’en mêle : un final hallucinant, digne des plus grands clubs à ciel ouvert.
Les découvertes
Dalì
Pour cette ouverture du Fnac Live c’est l’artiste Dalì qui entre en scène. Avec sa pop jazzy et un groupe solide derrière lui, Dalì séduit dès les premières notes. Le public, déjà très chaud pour un premier concert, reprend ses chansons à tue-tête. Clou du spectacle : des canons à T-shirts lancés dans la foule et un final aussi délirant qu’inattendu, avec ce cri du cœur (et des tripes) : “Je veux Paris dans mon cul“. L’artiste aurait sans doute prolongé l’instant encore longtemps si l’organisation ne l’avait pas stoppé net.
Liv Oddman
Premier défi du jeudi : ouvrir à 18h sous une chaleur écrasante. Seul en scène, sans groupe ni décor, Liv Oddman relève le gant avec brio. Porté par une pop électro habitée et des gestes hypnotiques, il capte l’attention du public par sa seule présence. Un minimalisme élégant, tout en grâce et en assurance. C’est un exercice difficile qu’il gère avec aisance et grâce et qui captive le parvis de l’Hotel de ville.
Savanah
Interplateau surprise, Savanah entre en scène juste avant Olivia Ruiz. Accompagnée de deux musiciennes, elle pose une ambiance rock planante. Le public, d’abord venu pour Olivia, est rapidement conquis. Entre samples de “Be My Baby” des Ronettes et clins d’œil à Lana Del Rey, le trio compose un univers où se mêlent douceur et tension. Une belle transition avant la tempête suivante.
Baby Volcano
Son ordinateur surchauffe sous le soleil présent lors des trois jours de festivals, mais elle tient bon. Baby Volcano monte sur scène accompagnée de deux musiciens, alternant les langues – français, anglais, espagnol — pour mieux faire exploser son univers. Engagée, théâtrale, elle recouvre son torse de peinture rouge, danse le voguing, puis descend dans la foule pour finir son set au milieu des spectateurs. Une performance totale, entre art brut, culture queer et transe collective.
Bilan ?
Le Fnac Live Paris 2025 a une nouvelle fois confirmé son statut de rendez-vous incontournable de l’été parisien. Pendant trois jours baignés de soleil, ce sont près de 75 000 festivaliers qui ont vibré au rythme d’une programmation aussi éclectique que flamboyante. Entre têtes d’affiche charismatiques (St. Vincent, Air, Eddy de Pretto, Olivia Ruiz), nouvelles pépites (Baby Volcano, Savanah, Liv Oddman) et expériences singulières comme celle offerte par Vladimir Cauchemar, cette 13e édition a tenu toutes ses promesses – et même un peu plus.
Ainsi, le Fnac Live Paris continue d’écrire son histoire : un événement gratuit, fédérateur, vibrant. Vivement l’année prochaine !