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FLORENCE AND THE MACHINE @ Zénith (22/12/15)

Pour ce dernier concert de l’année, nous retrouvons une dernière fois le Zénith De Paris qui accueille la splendide Florence Welch et sa Machine. Malgré un troisième album en demie-teinte, le public et le succès sont toujours au rendez-vous pour la virevoltante rousse et sa bande, devant une salle pleine à craquer ce soir. En première partie, ce sont les rockeurs de Palma Violets qui ont la tâche de chauffer la salle.

C’est donc à 20h précise que les lumières s’éteignent pour accueillir le quatuor anglais PALMA VIOLETS. Le groupe distille un rock garage festif dans l’esprit de The Fratellis et débute son set tambour battant avec des chansons aussi rythmées que joyeuses. Malgré un son très médiocre (beaucoup de peine à distinguer la batterie), la formation réussi à capter l’attention de l’auditoire durant les dix premières minutes. Malheureusement, en dépit d’une bonne humeur et d’une volonté évidentes, l’ambiance ne bougera plus d’un poil pour la suite du set. Les structures très répétitives des chansons ne trouvent pas vraiment écho dans le public parisien ce soir. Pas un mauvais groupe, mais une formation au rayonnement nécessaire pour capter l’attention de l’audience de Florence.

Après une vingtaine de minutes d’entracte, l’imposante scène mise en place pour FLORENCE + THE MACHINE s’éclaire sous les applaudissements hystériques du public. Car c’est une scénographie majestueuse qui est mise en place ce soir avec diverses estrades pour les musiciens, ainsi qu’un fond avec une immense bâche pailletée qui change d’aspect en fonction de l’éclairage. Ce ne sont pas moins de onze musiciens qui prennent place sur scène, le temps que la chevelure rousse de Florence apparaisse entre la fosse et la scène. La chanteuse courant pour saluer une foule en transe quant à cette apparition. Le temps pour elle de prendre place sur scène que “What The Water Gave Me” est entonnée. La chanson issue de “Ceremonials” est reprise par l’ensemble d’un Zénith chauffé à blanc, véritablement heureux de ce début de concert. Le son est massif, majestueux, hormis la batterie qui sonne sous mixée. Vu que ce paramètre sera permanent, c’est donc un parti pris artistique que de mater le son de la batterie pour que l’ensemble soit plus cohérent.

Alors que la formation de la tournée pour “Ceremonials” était relativement rock, on se trouve ici face à un véritable ensemble qui prend le rôle d’orchestre hybride pour les grandiloquentes chansons de Florence. La frontwoman, quant à elle, ne ménage pas son énergie, courant d’un bout à l’autre de la scène, ne ratant aucune de ses notes et haranguant l’assemblée à maintes reprises. Les tubes défilent, qu’ils soient du premier, du deuxième ou du dernier essai. La foule suit sans peine même, et lorsque retentissent les premières notes de “You’ve Got The Love”, la définition d’ambiance prend tout son sens ! On est à la moitié du set et c’est à ce moment que Florence choisit de jouer “How Big, How Blue, How Beautiful”, chanson éponyme de ce dernier album, qui prend une tournure émotionnelle inattendue. La salle a à peine le temps de se remettre de ses émotions qu’un silence de mort tombe pour “Long & Lost” en acoustique. La voix de la chanteuse est alors mise en avant et l’on peut apprécier chacune de ses nuances et ressentir ces frissons qui nous font aimer les concerts. Mais la fin du set approche et Florence décide de tout envoyer balader avec l’incroyable “Queen Of Peace” et ses cuivres sublimes et surtout, la très rock “What Kind Of Man”. La séquence devenue habituelle durant laquelle le public se déshabille et saute sur “Dog Days Are Over” clôt un set intense, riche en émotions et en joie !

Le rappel ne se fait pas attendre mais la surprise est pourtant grande : un drapeau français apparait sur la scène grâce aux éclairages et “La Marseillaise” est entonnée, le temps de lancer “All You Need Is Love” des Beatles. Le groupe entre petit à petit sur scène, accompagné des techniciens qui prennent part à la fête. Le refrain est scandé par le Zénith qui reçoit cet émouvant hommage aux victimes des attentats du 13 novembre comme une bénédiction. Petit à petit, des musiciens inconnus prennent eux aussi place sur scène et il ne faut pas longtemps pour reconnaître The Maccabees ! Tout ce petit monde enchaîne alors par la reprise de “I Love You All The Time” des Eagles Of Death Metal dans une bonne humeur communicative et jouissive !

Le message d’amour et de paix est passé. Florence + The Machine sont venus à Paris pour célébrer la vie, l’amour et la joie, et rien ne pourra jamais enlever ces choses là à personne.

Setlist :

What The Water Gave Me
Ship To Wreck
Bird Song Intro
Rabbit Heart (Raise It Up)
Third Eye
Delilah
You’ve Got The Love
How Big, How Blue, How Beautiful
Shake It Out
Cosmic Love
Long & Lost
Queen Of Peace
What Kind of Man
Spectrum
Dog Days Are Over
—-
All You Need Is Love
I Love You All the Time

Nathan Le Solliec
LE MONDE OU RIEN