Reports

FICTION PLANE @ Point Éphémère (10/10/16)

Pour son retour sur scène suite à an d’hibernation, Fiction Plane a jeté son dévolu sur le Point Éphémère. Après avoir publié son quatrième album, “Mondo Lumina” en février 2015, le trio avait fait escale au Divan Du Monde avant de disparaître des radars à la fin de l’année. Retour sur un comeback réussi.

Alors que la salle se remplit tranquillement et que tout le monde sirote cocktails et bières en bavardant, les lumières s’éteignent et FRENCH TOBACCO grimpe sur scène. Avec pour seul compagnon sa guitare et une valise travestie en grosse caisse/tambourin, Sacha Page, de son vrai nom, propose un set folk acoustique et intimiste. Ses compositions, toutes en anglais, prennent la forme de promenades folk qui sentent bon la vadrouille. Particulièrement à l’aise sur scène, il ose se fendre d’une reprise du roi du genre, Johnny Cash, et cale des blagues entre chaque morceau. Si sa musique n’est pas transcendante d’originalité, sa voix douce et légèrement éraillée porte joliment ses ballades efficaces et sincères. Cette simplicité rafraichissante semble ravir le public qui donne timidement de la voix. Parmi l’assemblée, on remarque même le leader de la tête d’affiche de ce soir.

Quelques minutes et changements scéniques plus tard, c’est sur scène qu’on retrouve Joe Sumner (chant/basse) et ses deux acolytes, Seton Daunt (guitare) et Pete Wilhoit (batterie). Remontés à bloc, les trois musiciens de FICTION PLANE ouvrent les hostilités avec le pop et magnétique “Blind Pilot”. La scène leur avait manqué, et ça se voit. Véritable explosion d’énergie, le groupe déverse ses mélodies lumineuses avec un enthousiasme communicatif. À l’entêtant et radieux “It’s A Lie”, le trio contraste le plus mélancolique “Listen”. Mais l’accalmie est de courte durée, car le groupe repart sur une succession de morceaux plus énervés. De l’hymne “Hate” au radieux et sautillant “Revenge”, la formation conquit une assemblée qui s’agite en chantonnant. Cet engouement ne fait que décupler l’énergie du frontman, qui multiplie bonds et grimaces. Tout sourire, Joe Sumner plaisante dans un français admirable et présente son batteur comme “le meilleur batteur du monde”. Si les coups de baguettes de Pete Wilhoit sont effectivement bien sentis, c’est surtout Seton Daunt qui brille sur le fédérateur “Sadr City Blues”. Le riff incisif craché par sa guitare électrise le morceau, sublimé par la voix puissance du chanteur.

S’il serait réducteur de réduire Joe Sumner à un “fils de”, il est difficile de ne pas penser au groupe de son père, The Police, lors du très aérien “Refuse”. En particulier sur les aigus, la ressemblance vocale, en plus de celle physique, est bien trop bluffante pour ne pas être soulignée. Entre les deux tubes accrocheurs aux refrains scandés à tue-tête par l’audience au complet, “Two Sparks” et “Two Sisters”, le combo intercale “Drink”. À la voix si particulière du vocaliste s’ajoutent les chœurs de la foule. La ballade, en acoustique, est tout simplement poignante. Mais quand la formation rétrograde, ce n’est que pour mieux accélérer. Après un rapide détour par les coulisses, le “meilleur batteur du monde” s’offre une intro de batterie en solo avant d’être dérangé par un Joe Sumner gogenard, qui le filme et prête main forte sur la cymbale. Après le pop rock radieux de “Cigarette”, le public est mis une dernière fois à contribution sur “You Know You’re Good” aka la “La La La Song”. Parfait tube fédérateur, le refrain pas vraiment complexe est repris par une assemblée euphorique et, quand le trio balance les dernières notes de la montée en puissance finale, il est dur de définir qui de l’auditoire ou du groupe arbore le plus large sourire.

Les mélodies lumineuses croisées à un enthousiasme solaire sont la recette d’un excellent concert qui fait terriblement de bien. Et même si plusieurs “j’avais l’impression de voir The Police” ont été murmuré avec admiration à la fin du set, Fiction Plane n’a plus à prouver qu’il ne doit son succès qu’à son talent.

Setlist :

Blind Pilot
Death Machine
It’s A Lie
Listen
Hate
Left Side Of The Brain
First Time
Revenge
In My Shoes
Sadr City Blues
Refuse
Walk Through The Fire
Two Sparks
Drink
Two Sisters
—-
Cigarette
You Know You’re Good (La La La Song)