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FESTIVAL PRESSION LIVE 2013 @ Olympia (22/10/13)

Les soirées Pression Live sont toujours événements, elles réservent leurs lots de surprises et celle-ci ne dérogea pas à la règle. Des queues à n’en plus pouvoir, à droite et à gauche de l’Olympia, en quête d’un bracelet doré, blanc ou encore rouge pour rentrer. Non loin, au 18 de la rue Caumartin rentre les uns après les autres Naive New Beaters, La Femme et quelques membres des Babyshambles. Une bière dans une main, une bière également dans l’autre.* Il est temps d’aller jauger si Alexis And The Brainbow, les heureux gagnants du “Talent du Live” organisé par Pression Live, la marque évènementielle de Brasseries Kronenbourg (Patron, une autre bière !), sont aussi talentueux que Skip The Use, leur successeur.

La pop music exaltée et sophistiquée dALEXIS AND THE BRAINBOW amorce la nuit en douceur. La Fender Télécaster scintille tandis que le duo de claviers lance des notes colorées qui se symbiosent aux amplitudes vocales d’Alexis. La brillance de Foals alliée aux premiers pas hasardeux, mais mélodieux de MGMT. Malgré ce bel effort et l’énergie déployée, l’ensemble reste très cotonneux et manque de présence pour une telle scène. Le public se trémousse dans la fosse ou attend patiemment la suite au bar.

 


Quelques verres plus tard, les balances se font entendre et la fine équipe de biarrots nommée LA FEMME entre en scène. La coldwave 80’s feignant l’électro et le surf psychédélique de leur album “Psycho Tropical Berlin” a déjà reçu une bonne critique ici-même et la scène ne fait que confirmer son statut de groupe qui monte. La foule danse à la première note “Dans Le Motus”. De son coté, Clémence Quelennec, affublé d’un béret et d’une jupe d’écolière anglaise, capte les indécis qui seraient restés au bar. Tous les synthés se retrouvent de sortie pour un fatidique “Nous Étions Deux”, Sacha en marcel est impeccable, le public est emporté par la fièvre jaune. Le parterre est conquis et le groupe en profite pour lancer une gueulante bien rythmée envers les taxis. La bombe “Anti-Taxi” éclate et le clavier se transforme en guitare. En parlant de guitare, elle sera de mise pour l’hymne à la mère patrie de La Femme. Le très surf “Sur La Planche” envoie une déferlante bien sentie. Le seul problème, c’est que ce sera leur dernière vague, une demi-heure et puis s’en vont.

 


Logique, puisque Naive New Beaters et Babyshambles doivent également jouer et la soirée ne doit pas se terminer trop tard. Le public, reste un peu sur sa faim, retourne au bar, prend l’air et passe par la case vidange, histoire de vraiment se dégourdir les jambes. Même pas le temps de revenir que la scène se transforme en délirium caribéen avec NAIVE NEW BEATERS. “Shit Happens” respire la prise d’acide à Disneyland, Mickey Mouse passe même vous faire un petit coucou entre deux nébuleuses électriques d’Eurobelix. David Boring et ses comparses dosent ensuite savamment leur set. Le sombre et hypnotique “Bang Bang” enivre les corps qui se trémoussent avec douceur et sensualité. Un excellent cadeau pour les fans de la première heure. Un titre du premier album “Wallace” fera également la joie du public : “Jersey” sautille sur place, David s’amuse et Martin Luther B.B. King explose. Les jeunes chevelus, et les moins jeunes pas forcément chevelus, reprennent le final en chœurs avec Boring sur “La Onda”. Là encore ça se termine trop tôt. Les groupies s’attardent devant la scène en attendant la venue du poète maudit Pete Doherty, et à dire vrai, elles l’attendent encore.

 


Le fond noir disparaît et laisse place à la pochette peinturlurée de “Sequel To The Prequel“, présente au Zénith De Paris quelques semaines auparavant (concert qui s’était plutôt bien passé). Après une visite au bar bien plus longue qu’au précédent entracte, une musique assez basse provient de la salle de concert, mais hélas, c’est CITIZENS! qui vient faire patienter. Les rumeurs fusent, jusqu’à l’annonce fatidique, suivent les majeurs levés, les jets de bières et c’est une foule vaguement en colère qui quitte l’Olympia sans réellement être surprise.

La soirée se termine sur un mauvais point, Pete Doherty. Une soirée crescendo qui reste en suspend et en flottement. L’Olympia n’a pas été incendié par le génie brit rock du dandy grisâtre mais il saura se contenter du plaisir tantrique de La Femme et du voyage hallucinatoire de Naive New Beaters.

 

*L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. A consommer avec modération

Crédit photos : Nicko Guihal