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FESTIVAL BRING THE NOISE 2013 – Jour 1 (18/11/13)

Après une édition particulièrement exceptionnelle l’année dernière, la quatrième édition, du festival organisé par la radio rock OÜI FM, en partenariat avec les bières 8.6 Bavaria, se devait d’être convaincante tout en respectant ses codes : la gratuité, du gros son, de bonnes grosses surprises et des fûts de binouze. Et ce n’est pas le premier jour de cette nouvelle édition qui va aller contre ces règles. Direction le Divan Du Monde pour voir les frenchies de Straightaway, les américains de The Maine et les canadiens de Billy Talent, groupes qui sauront faire plaisir à nos oreilles avec chacun leurs styles particuliers mais néanmoins affirmés.

 

Malgré une ouverture un peu tardive suite à des balances qui ont pris un peu plus de temps que prévu, voilà que rentrent aux alentours de 18h40 les premières détentrices de ces places qui valent de l’or, tant la soirée vaut le déplacement. Une partie de la foule étant à la dédicace de The Maine au Landscape Rockshop à Bastille, les autres encore au travail et les autres bloqués dans les transports (la journée fût rude avec la prise d’otage aux Champs Élysées et les quelques colis suspects retrouvés dans les métros pris au sérieux avec l’insécurité qui régnait), c’est, avec une salle moyennement remplie et après le discours d’ouverture de Pierre Janaszak, l’animateur de l’émission Bring The Noise, que STRAIGHTAWAY ouvre la soirée. Le quatuor parisien, qui a de nombreuses années de route derrière lui, est content d’avoir été choisi par la radio rock pour jouer dans cette salle et ne manque pas de le dire. Formation présente scéniquement et avec des compositions solides punk mélo, les harmonies de voix entre Lotfi (chant/guitare) et Fab (guitare/cœur) sont très bien travaillées, malgré quelques tremblements par-ci par-là assez cachés par la batterie qui a parfois le dessus sur le reste. Venu défendre leur dernier album, “Last Exit To Nowhere” sorti en septembre dernier, le public, emballé en bonne partie, n’hésite pas à les féliciter et à les encourager. Voilà une bonne chose de faite.

 

Après quelques discussions autour d’un verre, une petite cigarette et une pause pipi pour certains, voilà qu’arrive sur scène THE MAINE, 20h affiché sur les montres. Rappelons qu’originellement, ce quintette américain devait jouer en headline ce soir, avec en première partie les français d’Home Most Days, mais que cette date s’est vue changée pour devenir le premier jour de ce festival spécifique. Cependant, le tourneur Only Talent Productions nous a confirmé que le groupe ferait le même set qu’à l’origine. Autant dire que tout le monde est servi. Toujours venu défendre leur dernier effort studio “Forever Halloween” avant la sortie d’un nouvel EP courant décembre, The Maine balance dans la même soirée des morceaux dignes de son registre comme “Happy”, “Fucked Up Kids” ou encore “I Must Be Dreaming”. Et la fosse leur rendra bien. Malgré une certaine timidité à bouger, on peut voir quelques banderoles et quelques déhanchés. Set efficace, une version au piano de “Into Your Arms” jouée un peu plus tard dans la soirée donne un certain côté intimiste avec la résonnance des voix des fans. Les chansons s’enchainent vite, tellement vite qu’on ne voit pas la fin arriver avec le trio “Inside Of You”/ “Girls Do What They Want”/ “Misery”, puissant et carré durant lequel nous avons pu voir Alexandre Ragon de The Earl Grey chanter avec le groupe le fameux “girls do what they want (waoh waoh) / boys do what they care” et réaliser un rêve d’enfant. Seul petit hic, le manque de communication de la formation avec l’audience et surtout John (chant), un peu renfermé sur lui-même avec ses cheveux devant le visage. Le groupe part de scène, il est alors 20h50.

 

Changement d’ambiance, que ce soit sur scène et dans la fosse. On peut finalement voir débarquer quelques imposants barbus tatoués, fans de BILLY TALENT. Après une belle prestation au Bataclan en mai dernier, ce soir sera la dernière date de leur tournée internationale, après dix-neuf mois de vagabondage. Bien que présents pour encore et toujours défendre “Dead Silence” sorti en 2012, cet essai n’a pu rien à prouver tant ces morceaux sont puissants et digne des canadiens. A peine commence les premières notes de “Devil In A Midnight Mass” vers 21h20 que la fosse se déchaine. On peut y voir les premiers pogos d’une longue lignée. Tout le monde est dans sa plus grande forme, comme le montre la dextérité du guitariste Ian D’sa et du bassiste Jonathan Gallant ainsi que la puissance vocale de Benjamin Kowalewicz. Durant le set, le chanteur vendra même nous rappeler que cette année, le groupe fête ses vingt ans d’existence et les dix ans du premier opus, “Billy Talent”. A l’aise avec l’audience, le combo enchaine des morceaux punk rock comme “Viking Death March”, “Rusted From The Rain” ou “Runnin’ Across The Tracks” sous un jeu de lumières qui leur corresponde bien, moins aveuglant que celui de The Maine. Niveau crowdsurfing, les agents de sécurité limitent tout mouvement de personne sur scène, ce qui amènera à quelques hués. Billy Talent, tellement de bonne humeur, s’autorise même un petit jeu durant le bridge de “Try Honesty”, la foule assise tranquillement par terre devant sauter le plus haut possible au retour du refrain contre “cinq putains de millions d’euros” ! Une petite blague qui esquisse un léger sourire. Voilà déjà leur du rappel où un technicien nous annonce en rigolant qu’il reste trois morceaux, sans que le quatuor ne le remarque. Et ce rappel est fatal avec l’enchainement très rapide de trois singles qui ont fait une grande partie de la renommée du groupe : “Fallen Leaves”, “Surprise Surprise” et l’incontournable “Red Flag”, qui sonne déjà la fin du concert.

 

Premier soir du Festival Bring The Noise, premières folies et premières bonnes surprises. Il faut dire la vérité, ce qui s’est organisé là, mérite les applaudissements tant la soirée a su enlever le stress des cours ou du travail. Placée majoritairement sous le signe du punk bien agressif qui donne envie de tout casser, la présence de The Maine a su aussi rapporter de l’éclectisme et une touche plus tranquille. Rendez-vous dans quelques jours avec la seconde soirée avec Apocalyptica !

Setlist :

Devil In A Midnight Mass
Viking Death March
The Ex
Love Was Still Around
This Suffering
Stand Up And Run
Show Me The Way
Rusted From The Rain
Saint Veronika
Surrender
Runnin’ Across The Tracks
Diamond On A Landmine
This Is How It Goes
Pins And Needles
Try Honesty
Devil On My Shoulder
—-
Fallen Leaves
Surprise Surprise
Red Flag

Crédit photos : Fanny Schneider

 

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