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FALLASTER + THIS DEAFENING WHISPER @ La Boule Noire (22/02/13)

Tandis que le tout Paris était au premier des deux concerts évènements de Deftones au Trianon, d’autres irréductibles ont préféré soutenir la scène française à quelques mètres seulement. A l’occasion de la sortie des albums “Disclosing” et “Duodecim” de Fallaster et This Deafening Whisper, ces derniers étaient accompagnés de Our Theory, Hot School et Believe In Dreams.

18h40, le trio metal francilien, BELIEVE IN DREAMS, débarque sur la petite scène, lookée de façon classique, en chemises de bûcheron et jeans. Sans doute en raison de l’horaire, l’audience n’était encore composée que de quelques personnes, tandis que musicalement, les solos et l’alternance chant clair/growl de Thomas (chant/guitare) et Andy (guitare) peinent à convaincre. Alors que le groupe originaire du sud de l’Essonne se dit “d’être là pour nous faire kiffer”, BID, qui joue quasiment dans l’obscurité, rencontre déjà un problème technique et ce, dès le second morceau. En effet, Guillaume a troué sa grosse caisse. Malgré ce soucis, réparé avec du scotch, le combo poursuit le set tout en faisant la promotion de sa page Facebook en demandant au public de ne pas les oublier. Contraint de racourcir leur set, qui a davantage ressemblé à une répèt’, les deux guitaristes et le batteur sortent de scène au bout de cinq titres. Dommage.

 


19h22, un quatuor tout de rouge vêtu s’empare de La Boule Noire. Ce sont les parisiens et metalcoreux de HOT SCHOOL. La formation dégage une bonne énergie et très remuant sur scène, et demandant un circle pit dès le début du set. L’ambiance est un peu plus chaude, moshs, pogos et autres acrobaties sont mêmes visibles dans la fosse. Hot School jouera également son “slow” “Follow Your Heart” parmi les sept morceaux joués ce soir, tout comme Believe In Dreams. De ces quelques minutes, on retiendra particulièrement la dernière chanson, une reprise metalcore du “Part Of Me” de Katy Perry, bonus apparaissant sur l’album “A Fault Confessed Is Half Redressed”. Funny!

 


Le troisième groupe arrive sur scène devant une belle masse de monde, enfin ! 20h, les cinq membres d’OUR THEORY se mettent en place pendant qu’une intro tonne. Notons que c’est la seule formation n’ayant que très peu l’accent franchouillard, notamment Bastien (chant) qui semble être habité par les compositions, mêlant chant clair et chant hurlé. Alors qu’un soucis technique se présente avant le second morceau (décidement !), les parisiens comblent le vide en annonçant leur prochaine tournée française, en première partie de Devil Sold His Soul, qui passera par Paris le 6 avril au Divan Du Monde sous les ovations. Le quintette est heureux d’être là et ça se voit. Il faut dire que les titres de ces quarante minutes de set tels que “The Tide”, “The Storm” ou encore le dernier titre “The Devil”, tous issus du premier album “Collapse” à paraître courant avril/mai, mélangent samples et mélodies pour un résultat catchy à souhait et cela plait !

 


Changement de décor (et d’ambiance) avec l’installation d’un backdrop, THIS DEAFENING WHISPER est dans la place ! Le premier des deux co-headliners fait son entrée, sur une intro, et dès le premier morceau, ça tabasse direct. Les moshs et pogos reprennent sur le son de ce metal hardcore dévastateur. Chaque musicien investit la scène de La Boule Noire et headbangue. Entre deux titres, les parisiens remercieront sans cesse leur ingé son Raphaël, leur photographe Alain mais aussi leur soutien, à savoir leurs potes de Our Theory, Merge et bien entendu, toutes les personnes qui se sont déplacées ce soir, pour la release party de “Duodecim”. Alban (chant), qui harangue la foule, viendra piquer une tête dans la fosse tout en continuant à assurer le chant. Sur la huitième et dernière chanson, le groupe demande un max de “bordel” dans la salle, aussitôt demandé, aussitôt exécuté. Belle prestation qui aura réveillé la foule pour de bon. Au bout de trois groupes, il était temps !

 


22h, alors qu’une partie du public a déjà quitté les lieux, les lumières s’éteignent pour une dernière fois et l’instrumental “As Long As Senses Last”, ouvrant le nouvel album de FALLASTER “Disclosing“, se fait entendre. Un à un, les cinq lyonnais font irruption tandis qu’Anthony (chant) débarque en dernier, juste avant “Say Goodbye”. L’ambiance qui règne dans cette salle, où les cinq acolytes avaient ouvert pour Silverstein en avril dernier, est différente de celle des quatre autres formations, avec une atmosphère plus posée. Aucune surprise niveau setlist, la quasi-intégralité de l’opus (à l’exception de “Now I Can See Blue Skies”) sera interprétée pour cette première des quatorze dates de la tournée française. Même si au départ, le son et plus particulièrement le chant, ne s’entendait pas trop, le groupe se donne d’emblée, chacun des membres étant concentré, il n’y à qu’à voir le charismatique frontman Anthony tantôt accroupi, tantôt les yeux fermés. Les voix d’Anthony et d’Aurélien, clairs et screams, se complètant à merveille, nous embarquons ainsi dans une autre dimension, le temps d’un set à la fois post hardcore et ambiant. En revanche, il est très dommage que le public restant semble peu actif en ne bougeant que très peu… Les longues parties instrumentales sont d’ailleurs très appréciées, laissant les chanteurs reprendre leur souffle. Anthony peut ainsi faire des allers/retours backstage pendant que Xavier (guitare), Antoine (guitare) Aurélien (basse) et Olivier (batterie) continuent d’instaurer une ambiance à la limite du progressif. Sur “Save Me”, Fallaster est rejoint sur scène par Mehdi, guitariste et chanteur d’Our Theory et d’Alban, chanteur de This Deafening Whisper. Les lyonnais séparent la fosse en deux mais visiblement l’audience n’a pas l’air d’avoir compris… Bref, après ce dernier morceau, les lyonnais quittent la scène sous les applaudissements. Il est déjà l’heure d’atterir. Prochain RDV parisien le 28 mars au Trabendo en première partie de Finch pour les dix ans de “What It Is To Burn”, vivement !

 


Rien à redire, la nouvelle scène française a un bel avenir devant elle et ce soir, nous en avons eu la preuve avec les lyonnais de Fallaster, les parisiens de This Deafening Whisper, Our Theory, Hot School et Believe In Dreams. Seul bémol, les quelques problèmes techniques, au cours de la soirée, mais ceux-ci font partie intégrante des prestations live. De plus, il est vrai que voir un plateau constitué de cinq groupes peut sembler long pour certains mais, quand bien même la formation que vous soutenez a terminé son set, il est logique de respecter l’ensemble des acteurs et, ainsi, de rester et soutenir les autres groupes qui succèdent. Une attitude globale qui ternit quelque peu la soirée…

Setlist :

As Long As Senses Last
Say Goodbye
Hear Me!
Someday
There Is No Sound
Breathing
What We Are Here For
In The Long Run
Living For You
Alike In The Distance And Difference
Save Me

Crédit photos : Nicko Guihal et Mario Ivanovic

Anthony Bé
Fondateur - Rédacteur en chef du webzine RockUrLife